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Séisme : La stratégie réfléchie du Maroc face à l’offre d’aide internationale

Séisme : La stratégie réfléchie du Maroc face à l’offre d’aide internationale

Pour l’instant, les équipes des pays comme l'Espagne, le Qatar, le Royaume-Uni et les Émirats arabes unis ont été autorisées à venir au Maroc pour porter assistance aux sinistrés.

Mais de plus en plus de voix s’élèvent, précisément en France, pour se demander pourquoi le Royaume n’a pas encore fait appel à l’aide internationale pour faire face aux conséquences du séisme meurtrier qui a frappé le pays.

Dans les médias français, c’est à peine si on n’accuse pas les autorités marocaines de faire obstruction et de bloquer les aides internationales.

Pourtant, la stratégie adoptée par le Maroc est bien réfléchie, comme l’a précisé sur BFM TV Abdelmalek Alaoui, président de l’Institut marocain d’intelligence stratégique (IMIS) : «tous les moyens de l’Etat ont été déployés. Il faut savoir que le Maroc a une grande expérience de la gestion des catastrophes, et pas uniquement des séismes (…). Pour l’instant, les autorités ont les choses sous contrôle. Viendra après le temps de l’évaluation des besoins externes, notamment pour les brigades cynophiles, parce qu’aucun pays au monde ne dispose d’une capacité en chiens suffisamment importante pour faire face à ce type d’évènement».

Et d’ajouter que «le Maroc, tel qu’il est organisé, veut d’abord s’assurer que s’il y avait une aide internationale qui devait intervenir, qu’elle soit bien organisée et bien reçue pour ne pas assister à des cafouillages».

En effet, souligne Alaoui, «au vu de l’épicentre et du lieu où s’est déroulé le séisme, avec des zones difficiles d’accès, pour pouvoir recevoir l’aide internationale, il faut que les routes soient déblayées. Et les plus à même de faire ce travail préliminaire, ce sont les Forces armées royales, c’est la protection civile marocaine, laquelle est rompue à cet exercice.

On ne peut pas se permettre, au moment où chaque minute compte, d’avoir un cafouillis dans une organisation qui est millimétrée et surveillée par le chef de l’Etat».

Cette analyse est partagée par l’ambassadeur de France au Maroc. S’exprimant sur RTL ce dimanche 10 septembre, Christophe Lecourtier affirme qu’«on a été en contact samedi avec les autorités marocaines qui procédaient à une évaluation de la situation, parce que les régions du sud sont très enclavées et loin des centres urbains. Ils ont envoyé des hélicoptères pour avoir une vision plus claire de la situation. Ils ont assuré qu’ils reviendraient assez vite dès qu’ils auraient procédé à cette évaluation, pour mobiliser les secours étrangers».

Et de conclure qu’«aujourd’hui, il y a des moyens considérables mobilisés par les forces armées marocaines et la protection civile; il faut que l’aide étrangère soit en pleine coordination sinon cela aggraverait la situation».

Même son de cloche pour Philippe Besson, président des pompiers de l’urgence internationale.

Sur RTL, il explique aussi qu’«à part l’équipe du Qatar et celle de la Jordanie, il faut l’accord du gouvernement marocain pour se rendre dans les zones sinistrées. Mon collègue sur place m’a dit que le gouvernement marocain a déployé beaucoup de moyens, mais que beaucoup d'accès sont impossibles parce que ces zones sont inaccessibles. Il faut rétablir les ponts pour accéder sur place. La vision globale de la situation n’est pas claire».

En définitive, l'élan de solidarité internationale est certes louable, mais il ne faut pas céder à l'émotion et procéder par étape afin que l'aide proposée soit efficacement déployée, au bénéfice des populations sinistrées.

Le 10/09/2023

Source web par : laquotidienne

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