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Abattre les murs en béton ou les murs virtuels !

Abattre les murs en béton ou les murs virtuels !

Le matin : 14 - 08 - 2011Farida Moha La fermeture de la frontière maroco-algérienne : une insulte aux peuples de la région. C'était …il y a 50 ans, dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 août par une nuit glauque que «l'opération Rose», construction du mur de Berlin censé mettre fin à l'exode des populations de la RDA est lancée par le régime de l'Allemagne communiste.. Le mur dit de la honte qui va diviser la ville en deux va également diviser l'Europe toute entière et représenter le plus fort symbole de la guerre froide, faisant au passage quelque 700 victimes dont 136 abattus par les gardes est allemands. Parmi les très nombreuses déclarations entendues lors des cérémonies de commémoration, il y en a certaines qui rappellent les horreurs de ce mur de 4 mètres longeant quelque 150 km. On retiendra celle du ministre allemand de la culture, Bernd Neuman qui rappelle «que le mur est l'expression la plus flagrante de la dictature morale et politique du pouvoir Est allemand», une déclaration qui n'est pas sans rappeler celle de Willy Brand qui en 1961 était maire de Berlin et qui accusa les séparatistes de la ville de «crime contre le Droit international et contre l'humanité». Tous les murs sont des expressions de répression des libertés, même s'ils peuvent prendre différentes formes. En béton, comme celui du Mur de Berlin ou du Mur de la honte israélien qui annexe une partie de la Cisjordanie ou mur virtuel, comme celui que s'évertue depuis des décennies à construire le régime algérien, pour diviser le Maghreb et séparer des milliers et des milliers de familles unies par les liens du sang et du voisinage. Il faut le dire et le redire comme l'a affirmé, le maire de Berlin «le mur est une honte et reste une honte et cela doit être dit clairement!». La fermeture de la frontière entre le Maroc et l'Algérie l'est également, c'est une honte et une insulte faites aux peuples de la région toute entière portée par la jeunesse de ses populations frustrée de liberté de circulation Il faudra sans doute appeler anthropologues et psychanalystes à l'aide pour décrypter ce qui se passe dans cette région frontalière entre les deux pays. A Saidia par exemple, avant d'atteindre les montagnes de Beni Jorf qui séparent de quelques mètres les deux pays, on aperçoit à droite sur le flanc algérien une des nouvelles casernes militaires, imposantes, de blancheur immaculée. De l'autre coté, de grandes pancartes vantant les délices de la nouvelle ville ou les réalisations économiques de la région. A l'entrée de la ville balnéaire un curieux spectacle se déroule sur les deux promontoires marocain et algérien qui se font face, séparés de quelques mètres, flottent les drapeaux algériens d'un coté et de l'autre les drapeaux marocains. Chaque jour en été, une fois les voitures rangées, les populations d'une rive à l'autre se saluent, se parlent parfois, s'invectivent au gré des événements, comme lors du dernier match de foot. Comment décrypter ce curieux phénomène sinon, par une immense frustration d'un manque de communication ? Voilà deux peuples unis par la langue, par l'identité, la religion, par l'histoire riche en moments de fraternité, région que tout rapproche et qui pourrait être un pôle de développement, de circulation de richesses, de commerce, d'échanges et qui par la volonté d'une nomenklatura reste désespéramment fermée. A quand la destruction de ce mur de haine invisible qui sépare ces deux peuples si proches l'un de l'autre ? SOURCE WEB Par Farida Moha Le Matin Maghress