Un stage pour fabriquer un oyat, une technique d’irrigation ancestrale inventée il y a 4 000 ans
.webp)
Les oyats ne sont pas nés de la dernière pluie ! Les restrictions d'eau seront de mise cet été et ces oyats pourraient vous permettre un arrosage sans gaspillage.
Alors que le printemps approche à grands pas, l’heure de retourner jardiner va sonner. Les sécheresses hivernales sont présentes dans plusieurs départements où les restrictions de l’usage de l’eau sont déjà en vigueur. Ces dernières ne présagent rien de très bon pour les mois à venir et nous risquons, à cause de la sécheresse, de devoir faire une croix sur l’arrosage de nos fleurs et potagers. Pour pallier ces sécheresses annoncées, il est encore temps d’agir pour arroser vos plantations, en installant des oyats. Les oyats sont des pots en terre cuite enterrés, très utilisés dans le sud de la France. Ils permettent de préserver les ressources en eau et alimentent la plante en fonction de ses besoins. On vous explique comment ça marche.
Un oyat, qu’est-ce que c’est ?
Les oyats ou ollas auraient été inventés en Chine, il y a plus de 4 000 ans. Utilisés également par les Romains, les oyats sont de gros pots en terre cuite, ou argile semi-poreuse, qui s’installent dans le sol et recouverts d’un couvercle en surface. Cette technique d’irrigation ancestrale été évoquée pour la première fois par l’agronome Fan Shenzhi, qui vivait à l’époque de la dynastie des Han dans la Chine ancienne. Les oyats sont actuellement très utilisés en Amérique latine (Brésil, Argentine, Mexique) pour irriguer les cultures. En Europe, ils se font encore assez rares et les agriculteurs ne les ont pas encore adoptés. Cependant, la prise de conscience générale du réchauffement climatique fait que cette technique écologique et économique réapparait progressivement dans notre pays. L’année dernière par exemple, la commune de Roeschwoog, dans le Bas-Rhin, a adopté cette technique.
Par Pauline Samain — Travail personnel, CC BY-SA 4.0,
Comment fonctionne un oyat ?
Le fonctionnement d’un oyat est simple. Une fois le pot enterré, avec le couvercle accessible depuis l’extérieur, il suffit de remplir préférablement avec de l’eau de pluie la jarre enterrée. L’arrosage par l’oyat se fait par les racines de la plante qui va, elle-même, puiser l’eau dont elle a besoin pour croître. Avec un oyat, on évite le sur-arrosage et le stress hydrique de la plante. L’eau contenue dans l’oyat se diffuse dans la terre, via la terre cuite et poreuse, irriguant la plante de manière constante.
Humidifiée en permanence, la terre permet également le développement de la microflore et de la faune tout en les préservant des herbes indésirables. Les « mauvaises herbes » ne poussent plus, car la couche supérieure de la terre n’est pas irriguée. En réalité, la plante puise par succion uniquement l’eau dont elle a besoin grâce à la porosité de la matière. Grâce à des oyats, vous pouvez réaliser une économie d’eau de 50 à 75 %. Concernant l’entretien, il vous faudra seulement surveiller le niveau d’eau des oyats et maintenir le couvercle fermé afin que des déchets ne viennent pas s’accumuler dans le pot !
Par Pauline Samain — Travail personnel, CC BY-SA 4.0,
Un stage pour fabriquer un oyat dans le Haut-Doubs
Les oyats sont utilisés depuis très longtemps et reviennent en force dans les jardins, ainsi que dans certaines communes. Si vous habitez du côté de La Rivière-Drugeon, dans le Doubs, un atelier de fabrication d’oyat est proposé le 5 avril prochain. Il se déroulera à la Maison de l’Environnement / Bibliothèque, située au 8, rue Charles-le-Téméraire. Pour vous inscrire, contactez le CPIE du Haut-Doubs par mail : [email protected] ou par téléphone au 03 81 49 82 99. Toutes les informations sur cet atelier sont disponibles sur le site de la mairie de La Rivière-Drugeon. Si vous n’habitez pas la région, de nombreux modèles d’oyats sont disponibles sur le Net et vous pouvez aussi les fabriquer vous-même en suivant nos conseils.
Le 16/03/2023
Source web par : neozone
Les tags en relation
Les articles en relation

COP16 Biodiversité : Écosystèmes en Déclin, Urgence d’Agir
La dégradation des terres, la destruction des habitats naturels et la disparition accélérée des espèces menacent l’équilibre écologique mondial. À l�...

Hydrogène vert : Leila Benali rassure sur l'eau et la durabilité
La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a récemment fait face à une levée de boucliers de la part des député...

Stress hydrique : Le Maroc dans la zone rouge des pays les plus concernés par la sécheresse
Le Maroc figure parmi les pays les plus concernés par le stress hydrique à travers le monde, selon les données actualisées du World Resources Institute (WRI...

Assises de la Régionalisation à Tanger : Défis et Perspectives
Le chantier de la régionalisation avancée au Maroc, véritable pilier d'une gouvernance moderne et participative, est au cœur des ambitions du Royaume. C...

L’agrumiculture confrontée à la pénurie d’eau, arrachages d’arbres dans certaines zones
Des opérations d'arrachage d'arbres ont eu lieu dans les plantations agrumicoles, en raison de la sécheresse. La prochaine campagne est gravement mena...

MAROC_Energies_Renouvelables_Hydrogène_coopération_Sud_Sud: ... Décryptage de Ali Zerouali
Ali Zerouali, directeur Coopération & Business Développement International à Masen a récemment été nommé en tant qu’expert dans le Groupe de Transition...

Le Maroc 3e mondial dans la lutte contre le réchauffement climatique
Le Maroc vient d’être distingué au niveau international dans sa lutte contre le réchauffement climatique dans le dernier rapport de Germanwatch et le Clima...

Gestion de l'eau au Maroc : solutions face au stress hydrique
Face au stress hydrique structurel et à la sécheresse persistante depuis six ans, le Maroc a opéré un changement de paradigme en adoptant un modèle d'a...

Le méthane devient (enfin) un sujet majeur de la lutte contre le changement climatique
Si la réduction du CO2 dans l'atmosphère occupe le devant de la scène, la lutte contre les émissions de méthane s'est progressivement imposée comm...

Et si on construisait un barrage entre le Maroc et l’Espagne ?
Alexandre Meinesz, biologiste marin au CRNS à Nice propose la construction d’un barrage à Gibraltar — entre la pointe de l’Espagne et le Maroc — pour ...

Le changement climatique responsable des records de chaleur de cet été, selon une étude
Les records de chaleur enregistrés dans l’hémisphère nord cet été ont été dopés par le changement climatique, selon une analyse publiée jeudi. L�...

COP25: adoption d’un accord appelant à une augmentation de l’ambition climatique en 2020
La 25è Conférence des parties de la Convention-Cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (COP25) a clôturé, dimanche à Madrid au niveau des n...