AFRIQUE Les 9 Transformers africains
Pour une première, l'African Center for Economic Transformation (ACET) vient de publier un rapport sur les économies africaines les plus engagées sur la voie de la transformation structurelle. «L’African Index on Economic Transformation and Depth» classe ainsi une dizaine d’économies africaines à partir de trois principaux critères que sont la diversification, la productivité, la compétitivité à l’exportation et le bien-être des habitants des pays étudiés. En voici le top 9, avec les dernières actualisations statistiques de l’African Economic Outlook.
1 Ile Maurice
Grand habitué aux premières places des classements économiques du continent, le leadership de l’Ile Maurice ne surprend pas. Les points forts du pays sont dans son industrie du textile, du sucre, du tourisme et hospitalité, ainsi que les nouveaux secteurs émergents des services financiers et des TIC. Avec le Bostwana, les deux pays ont eu les plus impressionnantes progressions de PIB sur le continent, de 1971 à 2010. Le PIB/capita mauricien a très vite progressé, à une vitesse annuelle de 5,1% depuis les années 1980, année à laquelle le pays s’était engagé dans une transformation en profondeur de son économie. Ce chiffre était de -0,6% quelques années plus tôt. Le pays se classe 78e sur 187 pays dans le Rapport sur le développement humain 2011 (RDH) du PNUD, et 2e pour la région subsaharienne. Les experts du PNUD notent que le pays a surtout progressé en matière de santé.
2 Sénégal
Le pays vient tout juste de dévoiler les grandes lignes de sa stratégie de développement à l’horizon 2020 (Plan Sénégal émergent). Dans les dernières actualisations de l’African Economic Outlook, la dynamique économique du Sénégal a gagné en intensité en 2012, avec 3.7% de croissance. Une bonne campagne agricole a été le principal facteur de cette croissance. Le pays n’a pourtant pas été épargné par les répercussions de la crise malienne et de la mauvaise production arachidière de 2011. Selon les experts de la Commission économique pour l’Afrique des Nations-Unies (CEA), «La baisse de la demande malienne explique le recul des exportations de ciment hydraulique (0,3%) et de produits pétroliers (2,3%) en 2012». Par ailleurs, le secteur secondaire (hors mines et carrières) a contribué à hauteur de 22,2% au PIB en 2012, là où le secteur tertiaire a contribué pour 58,2%, avec une croissance de 4%. Cette dynamique est tirée notamment par les services financiers, les télécommunications et le commerce.
3 Ouganda
En 2012, le pays a connu un sérieux recul de sa dynamique économique, dû à la mauvaise conjoncture mondiale et au resserrement des politiques budgétaire et monétaire opéré par les pouvoirs publics. Le PIB réel n'a progressé que de 3,2% au cours de l'exercice 2011/12. Le taux directeur de la Banque centrale (Banque de l'Ouganda) a atteint 23% en janvier 2012, faisant grimper les taux des prêts aux conditions du marché au niveau record de 27,6% pour les prêts libellés en shillings. Les dépenses publiques ont reculé en termes réels. Si elles ont permis de stabiliser l'économie avec une inflation en net recul, de 25,7 à 5,5% entre janvier et décembre, ces politiques l'ont par ailleurs freinée. La croissance réelle est estimée à 4,4% en 2012, la plus basse jamais enregistrée depuis 2000. Les chiffres nationaux disponibles pour 2011/12 indiquent un ralentissement particulièrement intense dans les industries manufacturières, le commerce de gros et de détail, les services financiers et les secteurs de la santé et de l'éducation, qui ont enregistré des taux de croissance négatifs de -1,8, -0,7, -11,8, -20 et -5,8%, respectivement.
4 Kenya
Le géant africain de la Corne de l’Afrique est bien loti dans sa 4e place des économies africaines les plus en transformation. L’agriculture, le tourisme et l’industrie manufacturière sont les principales forces de cette économie. Le secteur primaire fait preuve de bonnes performances depuis 2009, malgré des conditions climatiques parfois défavorables. Au premier trimestre 2012, il a crû de 2,3% (contre 0,2% au premier trimestre 2011). Les performances des cultures vivrières sont passées par là. Le tourisme est aussi en plein rebondissement au lendemain de la crise post-électorale de 2007/2008. De janvier à août 2012, les arrivées de touristes ont progressé de 0,8% à 1,23 million (contre 1,22 million sur la même période en 2011). Les cinq premiers pays d'origine des touristes sont le Royaume-Uni, les États-Unis, l'Italie, l'Inde et l'Allemagne, selon les statistiques les plus actualisées reprises par l’African Economic Outlook.
5 Gabon
Le Gabon a de quoi être fier de sa cinquième place. Le pays est sur un ambitieux plan de développement visant l’émergence à l’horizon 2015, le Plan stratégique Gabon émergent. Le Gabon cherche surtout à diversifier son économie, fortement dépendante, jusque là de l’exportation des hydrocarbures. En 2012, la croissance du pays a en effet été fortement portée par ces exportations. Le pays a bénéficié du niveau élevé du prix du baril, afin de maintenir son taux de croissance du PIB à 5,7% en 2012, en baisse, néanmoins, par rapport à celui de 2011 (7,0%). L’un des objectifs poursuivis par les autorités à travers le PSGE est de réduire progressivement la dépendance envers les ressources pétrolières et, plus généralement, les matières premières. Le pétrole concentre la quasi-totalité des exportations (plus de 90%) et occupe une part tout aussi significative du PIB (48%). Les ressources pétrolières, toutefois, sont en baisse progressive en raison de l’épuisement des champs marginaux, qui ne s’est pas accompagné de découvertes de gisements économiquement exploitables.
6 Cameroun
Ce pays d’Afrique Centrale est l’une des
«surprises» du classement. Sur le plan macroéconomique, le redressement amorcé
au lendemain de la crise financière de 2008/09 s’est poursuivi en 2012, avec un
taux de croissance estimé à 4,9%, contre
4,1% en 2011. Cette performance résulte, d’une part, de la hausse de la
production pétrolière (+9,7%, contre -7,3% en 2011) et, d’autre part, de la
forte poussée de la demande intérieure liée au démarrage de grands projets
d’infrastructure.
En 2012, la progression de la demande intérieure émanant du secteur privé a atteint 6,5%, pour seulement 5,3% en 2011. À travers la fourniture de biens et de services pour les différents projets, cette demande additionnelle irrigue toute l’économie. La reprise a soutenu l’expansion du secteur non pétrolier, estimée à 5% en 2012, de l’agriculture (+4,1%), de l’agroalimentaire (+3,6%), du bâtiment et des travaux publics (BTP) (+11,2%), ainsi que des transports et des télécommunications (+8,8%).
7 Madagascar
L’économie insulaire a progressé de 1,9% en 2012. Le secteur secondaire continue de se positionner en principal facteur de croissance. Il a en effet progressé de 3,8%, soit 0,4 point de plus qu’en 2011. «Il s’agit là d’une performance due essentiellement aux industries extractives et à la reprise des exportations des zones franches. Ces exportations, qui ont subi de plein fouet la suspension de Madagascar au sein de l'African Growth and Opportunity Act (Loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique, Agoa), devraient croître de 4,8% (contre -0,7% en 2011) grâce à la diversification des marchés vers l’Europe et l’Asie», expliquent les économistes de le CEA. Grâce au regain de l’activité touristique et aux branches liées au transport, le secteur tertiaire a progressé de 2,7%, après un repli de 0,7% en 2011. Quant à la croissance du secteur primaire, elle demeure faible, à 0,2%. Elle subit surtout la contreperformance du sous-secteur de la sylviculture, résultat de la suspension de la délivrance de permis d’exploitation de bois précieux, mais aussi de perturbations cycloniques récurrentes affectant la production agricole.
8 Botswana
L'économie de ce pays d’Afrique du Sud est marquée par une croissance assez stable du PIB, en dépit des répercussions du ralentissement économique mondial. Celles-ci ont surtout pesé sur l’une des exportations majeures du pays et source de richesses : les diamants. La croissance a de ce fait stagné à 5,8%, un ralentissement qui devrait se poursuivre, selon les observateurs, «à court terme, avec une croissance de 5.6% en 2013 et de 5,5% en 2014». En 2011, l'économie du Botswana a enregistré une croissance de 8,0% en 2011, poursuivant la reprise entamée en 2010 suite à la crise économique mondiale de 2009, tirée par une plus forte demande mondiale de diamants. Les estimations pour 2012 indiquent cependant des difficultés à tenir le rythme, avec un taux de croissance déclinant à 5,8%. Les perspectives les plus actualisées indiquent une croissance économique modérée d'environ 6,0% par an jusqu'en 2014, compte tenu de la morosité des perspectives mondiales et de la lente reprise du secteur minier qui en découle.
9 Mozambique
Cette économie est de plus en plus dans le giron des pays les plus avancés du continent, en dépit d’un niveau de développement humain parmi les plus faibles au monde (184e rang sur 187 pays dans l’Indice de développement humain établi par le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud)). Le pays affichje tout de mepeme une croissance très enviée de 7,2%, en moyenne tout au long de la dernière décennie. «Le Mozambique a également rejoint le groupe des pays émergents riches en ressources naturelles, faisant les gros titres de la presse internationale pour ses investissements massifs dans le charbon et, en 2012, lorsqu’il a confirmé la découverte de vastes réserves de gaz naturel», rapporte-t-on auprès de l’African economic outolook. Par sa situation géographique, en tant que porte vers l’océan Indien et quelques-unes des plus importantes puissances énergétiques mondiales, il continue d’attirer des investisseurs internationaux de premier plan, malgré un ralentissement de son développement. Les projets à grande échelle, essentiellement financés par des capitaux étrangers, tiennent une place dominante dans l’économie mozambicaine. Ces «mégaprojets» sont concentrés dans les industries extractives (aluminium, principalement) et dans l’énergie.
SOURCE WEB par Lesecos.ma
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