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Clôture à Marrakech des travaux de la 11ème édition de la Conférence The Atlantic Dialogues

Clôture à Marrakech des travaux de la 11ème édition de la Conférence The Atlantic Dialogues

André Azoulay : Le Maroc oppose la modernité et les espoirs de sa réalité sociale aux fractures et aux craintes qui s ’ expriment dans un monde fragmenté

Hubert Védrine : Rabat et Paris sont appelées à réaliser des choses énormes ensemble dans les prochaines décennies

Les travaux de la 11ème édition de la Conférence internationale annuelle The Atlantic Dialogues ont pris fin vendredi soir à Marrakech après trois jours de débats intenses animés par une pléiade d'experts de haut niveau.

Dans une déclaration à la presse à cette occasion, Karim El Aynaoui, le président exécutif du Policy Center for the New South (PCNS), qui organise ce conclave international, a affirmé qu’après onze éditions, "une communauté s’est créée avec un état d’esprit en commun", notant que près de 60 pays et 400 participants discutent aujourd’hui du positionnement du Maroc dans le dialogue Nord-Sud.

La séance de clôture de The Altantic Dialogues a été marquée par un panel dédié aux "leaders émergents". En effet, 30 jeunes leaders issus de 22 pays ont suivi, du 11 au 13 décembre, des sessions de formation au leadership animées par des experts de haut niveau, avant de participer pleinement à la Conférence. Âgés de 25 ans à 35 ans, ces leaders ont été sélectionnés parmi 1.600 candidats de 115 pays pour participer au "Atlantic Dialogues Emerging Leaders" (ADEL).

Intervenant à cette occasion, l'une des leaders ayant participé à ce programme, l’assistante de production média au sein des Nations unies, Pauline Batista, a appelé à renforcer l’inclusion des jeunes dans la prise de décision sur les nombreuses questions portant sur l'avenir des pays et de la planète, notant que "les jeunes n’ont d’autres choix que d’assumer leur rôle de leader pour sortir leurs communautés de la pauvreté".

Mme Batista, qui est originaire du Brésil, a expliqué que "lorsque certains jeunes prennent le destin de leur communauté en main, cela entraîne parfois des tensions liées à la gouvernance".

"Le but ultime est de créer une empathie intergénérationnelle", a renchéri, de son côté la Franco-italienne Cecilia Vidotto Labastie, chargée du programme Europe à l’Institut Montaigne en France.

Dans cette même veine, le Franco-marocain Amine Derj, cofondateur et PDG de Jodoor, a expliqué qu’"avoir un siège à la table n'est pas une fin en soi". "Ce qui est important, c'est ce dialogue intergénérationnel, où nous puisons tous deux sagesse et énergie", a-t-il dit.

Placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, cette rencontre de haut niveau, organisée à l'initiative du PCNS, a réuni du 14 au 16 courant, plus de 350 invités de 60 nationalités, autour du thème "Coopération dans un monde en mutation : opportunités pour l’Atlantique élargi".

Depuis son lancement en 2012, la Conférence cherche à désenclaver l'Atlantique Sud dans le débat géopolitique global, afin de mettre en valeur son potentiel. Les Atlantic Dialogues visent à promouvoir un débat Nord-Sud sans complaisance, sur un pied d’égalité, afin d’esquisser des solutions novatrices.

Cette 11ème édition a notamment été marquée par la publication de la 9ème édition du Rapport "Atlantic Currents". Signée par 13 auteurs africains, américains et européens, la publication phare du PNCS propose des analyses d'experts issus de l'Atlantique élargi autour d’un thème aligné sur celui de la Conférence.

"En contrepoint des régressions et des fractures qui traversent un monde en fragmentation, le Maroc incarne les promesses et les espoirs d'une modernité sociale et culturelle dont je vous invite à prendre ici et maintenant la juste mesure", a souligné le conseiller de S.M le Roi, André Azoulay.

"Porté par le leadership engagé et volontariste de S.M le Roi Mohammed VI, le Maroc a choisi, en terre d’Islam, de faire de la légitimité et de la richesse de toutes ses diversités le moteur central de la singularité de sa société et de son identité", a relevé André  Azoulay qui s’exprimait en séance plénière de la 11ème édition des "Dialogues Atlantiques", réunie pour débattre du thème "Regards croisés Nord-Sud dans un monde en fragmentation".

Fustigeant une perte de repères sur l'essentiel : le vivre-ensemble, le respect de la diversité et l’universalité des valeurs de solidarité dans un monde polarisé, André Azoulay a mis en relief "la continuité, la cohérence et la résilience des réformes mises en œuvre par le Maroc".

Des réformes, a-t-il ajouté, qui "ont permis à notre pays de faire face, avec lucidité et détermination, aux crises financières, sanitaires et internationales qui ont fragilisé et parfois déstabilisé l’ordre international".

Tournant le dos aux régressions, aux archaïsmes et aux replis identitaires qui refleurissent ailleurs, "le Maroc a su marquer de son sceau la consolidation d’une société en mouvement, dans le consensus et la stabilité, pour apporter une réponse structurelle et durable aux défis majeurs de notre temps, a rappelé André Azoulay.

C’est dans cette perspective que le conseiller de S.M le Roi a ensuite passé en revue les chantiers que le Maroc a su anticiper, qu’il s’agisse de la dynamique sans précédent du plan de développement à moyen et long termes que l’OCP s’apprête à mettre en œuvre ou de la stratégie visionnaire que le Maroc a initiée pour promouvoir et valoriser ses gisements en énergies renouvelables tout en prenant date et en se mobilisant pour développer demain son exceptionnel potentiel en hydrogène vert.

S’exprimant dans un panel face à Hubert Védrine, ancien ministre français des Affaires étrangères, André Azoulay a mis en relief "le caractère global et inclusif du projet de société que le Maroc a choisi de construire sans jamais tourner le dos aux fondamentaux de son histoire, de ses traditions et du pluralisme qui a nourri et forgé notre civilisation au fil des siècles pour incarner aujourd’hui, dans notre région, la référence la plus achevée d’une nation en paix avec elle-même et qui a su, sans frilosité ni état d’âme, conforter son leadership avec réalisme et lucidité pour faire face à la complexité des défis auxquels il sera confronté demain".

Pour sa part, Hubert Védrine s’est attardé sur les relations historiques entre le Maroc et la France, soulignant que l'histoire dans la longue durée entre Paris et Rabat est "exceptionnelle", affirmant qu’un "phénomène unique de relations s’est développé, au fil des ans, entre les sociétés françaises et marocaines, les élites françaises et marocaines, ainsi qu’entre les classes moyennes françaises et marocaines dans tous les domaines".

"C'est un trésor dont on a hérité de ce passé commun", s’est-il félicité, faisant savoir que "des crises à certains moments se sont évidemment produites, mais ça a été toujours surmonté".

Dans ce sens, Hubert Védrine a indiqué que malgré le magma chaotique de la mondialisation, il y a des domaines dans lesquels la France et le Maroc sont exactement les "bons partenaires", ajoutant que les deux pays sont appelés à réaliser des choses énormes ensemble dans les prochaines décennies.

Placée sous le Haut Patronage de S.M le Roi Mohammed VI, la 11ème édition de la Conférence internationale annuelle "The Atlantic Dialogues", organisée à l’initiative du Policy Center for the New South (PCNS), a réuni, du 14 au 16 courant, plus de 350 invités de 60 nationalités, autour du thème "Coopération dans un monde en mutation : opportunités pour l’Atlantique élargi".

Le 18/12/2022

Source web par : libération

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