#Maroc_Pénuries_d_eau_potable : Des restrictions de Berrechid aux accords avec Israël

A Berrechid dans de nombreux quartiers de la ville, cela fait quelques jours que les habitants souffrent, un peu plus que d’autres, des restrictions drastiques face à la rareté de l’eau d’où une vague de ressentiment et de grogne.
Cette situation symptomatique d’une éventuelle pénurie d’eau douce que pourrait vivre très prochainement le Royaume tant que le ciel restera moins clément, se reflète dans leur lot quotidien à travers des interruptions parfois même sans préavis ainsi que le faible débit dû à la pression.
C’est un véritable problème de fond qui risque de tourner en drame. Mais ce n’est pas propre qu’à la seule ville de Berrechid, d’autres régions du Royaume vivent semblables situations face au stress hydrique. Cela inquiète certaines populations et plus particulièrement au Sud. C’est que la sécheresse de ces dernières années a sensibilisé la population à la rareté de l’eau. Au niveau des zones rurales, deux millions de citoyens ont été approvisionnés en eau potable grâce à des camions citernes.
A Tata face à une nappe phréatique asséchée, la population voit du mauvais œil la culture de la pastèque réputée hydrivore, et qui n’a pas été limitée conformément aux dernières directives pour faire face à la sécheresse de ces derniers mois. Plusieurs terres dédiées à cette culture auraient même été aménagées, d’où l’hostilité des habitants de Tata à la pastèque, notamment en raison de l’installation de nouveaux investisseurs en la matière dans la province.
Cela a augmenté la crainte des habitants qui ont déjà fort à faire avec la situation hydrique de leur région déjà assez critique et qui ne semble pas vouloir s’améliorer avec le risque de s’accentuer dans les prochaines années.
En effet, si l’on se fie au World Resources Institute (WRI), notre pays devrait atteindre un niveau de stress hydrique extrêmement élevé à l’horizon 2040. Ce stress hydrique « se conjugue » dans l’état d’une région lorsque sa demande en eau dépasse ses ressources disponibles. On estime alors son stress hydrique lorsqu’elle passe sous la barre symbolique des 1.000 mètres cubes d’eau douce par habitant sur une période d’un an.
Selon l’ONU, le Maroc est déjà considéré en stress hydrique avec seulement 500 mètres cubes d’eau douce par habitant et par an, contre 2.500 mètres cubes en 1960 lorsque le Royaume ne comptait qu’une douzaine de millions d’habitants.
Des dires que le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka a confirmés lors de l’ardu exercice des questions orales à la Chambre des représentants, en réponse à aux députés qui l’interrogeaient sur l’eau. Barak a alerté l’opinion publique quant à la question de l’eau, affirmant que « le volume des ressources hydriques au Maroc risque de baisser davantage. » Le Royaume passe du stress hydrique à la rareté de l’eau à cause des changements climatiques. Selon les prévisions au niveau international, cette baisse devrait osciller entre 20 et 30% d’ici 2050″, a-t-il dit. « Le Maroc est à deux doigts de la rareté de l’eau », a insisté le ministre.
Par ailleurs, Nizar Baraka, a assuré que la feuille de route royale est scrupuleusement suivie, constituant en cela « la ligne de conduite des actions du ministère de l’Equipement et de l’Eau« . Il a évoqué la forte impulsion gouvernementale pour « l’achèvement des projets de stations de dessalement d’eau de la mer « , et ce « à travers l’accélération du programme de barrages et la construction de 129 nouveaux barrages collinaires et petits barrages dans les différentes régions du Maroc ».
Les travaux de construction sont programmés pour 2022 – 2024, outre ceux des stations de dessalement d’eau de mer à Dakhla, Casablanca, Safi et à El Jadida qui ont déjà démarré, avec une petite pensée pour la région de l’Est qui ne sera aucunement occultée, dans l’affaire a indiqué en outre le ministre.
Dans cette histoire d’eau, il est également question d’autres projets. Lors de l’évènement Global Investment Forum 2022 qui s’est déroulé à Marrakech, un protocole d’accord entre Israël et le Maroc permettant une collaboration dans les domaines de l’eau potable et de l’assainissement liquide, a été signé entre le directeur général de l’Office national marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), Abderrahim El Hafidi et le président de Mekorot la compagnie nationale des eaux israélienne Yitzhak Aharonovitz.
L’accord, permettra de promouvoir des activités de coopération conjointes dans les domaines du dessalement de l’eau de mer, de l’amélioration des performances, de l’assainissement de l’eau, de la gestion des systèmes numériques, de la R&D et innovation.
Salma Bougarrani, co-fondatrice et PDG de Green Watch, une organisation marocaine dédié au développement et à la promotion de solutions d’assainissement de l’eau accessibles dans tout le pays, présente à Marrakech, a lancé cette mise en garde: « Nous avons plus de 32.000 villages au Maroc sans accès à un assainissement sûr, et plus de 14 millions de personnes dans le pays versent toujours leurs eaux usées directement dans les rivières ».
Le 24/11/2022
Source web par : hespress
Les tags en relation
Les articles en relation

Stress hydrique, la BM fortement engagée dans la région MENA et au Maroc
Parmi les problématiques à caractère environnemental autour desquelles s’active la Banque Mondiale, se trouve bien évidemment la question du stress hydriq...

Barrages au Maroc : Une hausse de 27% des réserves d'eau en deux semaines
Le Maroc enregistre une amélioration notable de sa situation hydrique grâce aux récentes précipitations. Au 25 mars 2025, le taux de remplissage des barrage...

Au Maroc, le manque d’eau désespère les villages
Le royaume chérifien subit une grave sécheresse depuis plus de quarante ans. Dans les années 1960, la disponibilité en eau était quatre fois supérieure à...

Maroc : Plan de dessalement pour 1,7 milliard m³ d’eau d’ici 2030
Lors de son intervention devant la Chambre des représentants, Ahmed El Bouari a présenté les grandes lignes d’un programme stratégique visant à accélér...

Climat : en 2023, le monde a connu le mois d’octobre le plus chaud jamais enregistré
Le mois écoulé, avec une moyenne de 15,38°C à la surface du globe, dépasse le record précédent d’octobre 2019 de 0,4°C, selon Copernicus. 2023 cont...

Deux appuis financiers de la BAD en faveur du Maroc
L’institution panafricaine soutient l’extension de l’aéroport international de Rabat-Salé et la sécurisation de l’accès à l’eau potable Réuni...

#MAROC_EEP_URGENCE_REFORME Etablissements et entreprises publics : l’urgence d’une réforme stra
La question de la réforme de la gouvernance de l’Etat et de son mode d’intervention directe et indirecte, à travers notamment les établissements et entre...

Neige au Maroc : Alerte météo orange pour les provinces montagneuses
Des chutes de neige importantes sont annoncées sur les hauteurs dépassant 1.800 mètres dans plusieurs régions du Maroc, a rapporté la Direction générale ...

Tunnel Marrakech-Ouarzazate : le tracé via Ourika retenu, le temps du parcours réduit d’une heur
Les études géophysiques et géotechniques complémentaires pour la réalisation du tunnel reliant Marrakech à Ouarzazate via Ourika, ainsi que la poursuite d...

Stress hydrique : L’État sur un projet de consolidation de ses dispositifs d’information sur le
La data liée à la disponibilité des ressources hydriques est capitale dans le processus de planification des actions et projets visant la gestion durable de ...

Stratégie « Génération Green 2020-2030 » : la concrétisation de projets majeurs sur les rails
Le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, vient de lancer plusieurs projets visant à concrétiser la stratégie «Génération Green 2020-2030». Au c...

Majorité gouvernementale au Maroc : Feuille de route emploi
La majorité gouvernementale marocaine s’est réunie mercredi pour faire le point sur les évolutions politiques, économiques et sociales, aussi bien au nive...