Retraites : et si les Suisses avaient raison ?
Les Suisses ne consacrent aujourd’hui pour leur retraite que 7,5 % de leur PIB (grâce notamment au recours à la capitalisation), mais malgré cette marge de manœuvre, ils préfèrent allonger encore leur durée de travail.
Un sondage (Smartvote) fait en Suisse, le 19 août 2019, révèle que la majorité des candidats à la députation est en faveur d’un recul de l’âge de la retraite à… 67 ans. Impensable ici.
Pourtant, s’il y a une chose à expliquer dans cette période de consultation sur la loi retraite, c’est comment s’en tirer, chez nous, sans bouger significativement l’âge de la retraite ni augmenter la durée de cotisation ?
Surcharge pour les entreprises
Rappelons quelques faits.
En 1983, quand Mitterrand a lancé l’idée de la retraite à 60 ans, il y avait quatre cotisants pour un retraité et l’espérance de vie était de 72 ans, soit 12 ans de retraite en moyenne. Aujourd’hui l’espérance de vie est de 84 ans, ce qui fait 22 ans de retraite. Et il n’y a plus que 1,7 cotisant par retraité. En 36 ans, la durée de retraite a été augmentée de 83 % et le pourcentage de ceux qui cotisent réduit de 57 %.
On en a remis une couche avec les 35 heures, qui reviennent à annihiler au moins quatre ans de cotisation. Pour faire simple, le ratio cotisants-retraités a été divisé par cinq. On a certes doublé la part du PIB consacrée aux retraites à 13,8 % (sous Mitterrand le ratio était d’environ 7 %), mais au prix d’une surcharge accrue pour nos entreprises. Il y a aussi eu des gains de productivité, mais la situation n’est absolument pas tenable.
Les Suisses ne consacrent aujourd’hui pour leur retraite que 7,5 % de leur PIB (grâce notamment au recours à la capitalisation), mais malgré cette marge de manœuvre, ils préfèrent allonger encore leur durée de travail. On dira : « Ils sont différents ! » Regardons alors nos autres voisins : le départ à la retraite se situe partout entre 65 et 67 ans. Si partir à 67 ans est un argument électoral de l’autre côté de la frontière, est-ce parce que le chocolat qu’ils consomment leur dérègle l’esprit ou parce que devant les faits ils sont, contrairement à nous, humbles et capables de se remettre en question ?
Le 29 octobre 2022
Source web par : contrepoints
Les tags en relation
Les articles en relation
Les seniors préparent mal leur retraite
57% des actifs ou retraités n’ont pas anticipé l’après-60 ans L’absence d’accompagnement pointé du doigt C’est ce qui ressort des conclusion...
Expansion dans la zone euro : L'Espagne et le Portugal en tête, l'Allemagne en retrait
La zone euro a évité de peu la récession à la fin de l'année 2023, selon Eurostat. Sous l'impact de l'inflation et de la hausse des taux, l'...
Réserves en devises, transferts MRE… : Le Maroc se dirige vers une bonne année 2021
Les avoirs officiels de réserve (AOR) devraient atteindre 328,5 milliards de dirhams (MMDH) à fin 2021 et 338,6 MMDH à fin 2022, a indiqué, mardi, le Wali d...
Tourisme : le Sud devient le nouvel Eldorado marocain
Au Maroc, les provinces du Sud deviennent de plus en plus attractives. La promotion de l’investissement touristique dans ces régions a porté ses fruits. All...
Enseignement: le gouvernement promet la titularisation de 70.000 contractuels
Le gouvernement a promis de répondre favorablement aux revendications de milliers d’enseignants contractuels. Ces derniers seront titularisés dans les acad�...
A l'image de toute l'économie, les sociétés cotées en bourse déçoivent
Baisse des bénéfices de la cote au premier semestre 2019. Les prévisions de croissance pour toute l’année compromises. Des réalisations loin de pouvoir a...
La retraite moyenne à la CNSS est de 1.900 DH, la plus faible de tous les régimes de retraite au M
Les trois quarts des 544.000 pensionnés de la CNSS perçoivent moins de 2.000 DH par mois. Parmi eux, les retraités touchent une pension moyenne de 1.933 DH, ...
#MAROC_NOUVEAU_PLAFOND_CNSS : Augmentation du salaire plafond pour les cotisations
Un air de nouveauté se fait entrevoir à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). En plus de la nomination d’Hassan Boubrik comme directeur généra...
Stress hydrique: la Banque mondiale appelle à réviser la tarification de l’eau au Maroc pour év
La Banque mondiale a alerté, dans son dernier rapport de suivi de la situation économique au Maroc, sur l’impact de la sécheresse sur l’écosystème nati...
DOC-Réforme des retraites: Le diagnostic alarmant de la Cour des comptes
La Cour des comptes vient de publier son rapport d'évaluation sur le régime des pensions civiles de la Caisse marocaine des retraites (CMR). Le diagnostic...
La confédération marocaine de la TPE-PME évalue l’impact du Covid-19 : La faillite menace le ti
Plus de 1080 entreprises de différentes tailles ont participé à l’enquête de la confédération marocaine de la TPE-PME. L’étude menée donne une pr...
Une embellie économique mondiale teintée de risques à plus long terme
La Banque mondiale est plus optimiste sur la croissance économique autour du globe cette année mais elle demeure réservée sur la capacité de la soutenir à...