LES CHIFFRES TROMPEURS DU TOURISME CET ÉTÉ

Les chiffres record annoncés pour le mois de juillet cachent le fait que les trois quarts des arrivés proviennent des MRE. Les anomalies sont nombreuses et les prix pratiqués sont rédhibitoires. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.
Sur papier, il y a lieu de se réjouir et de crier victoire, après deux années de disette. Le Maroc a accueilli durant les mois de juin et juillet 2022 un total de 3,2 millions de touristes, dont 65% en juillet avec plus de 2 millions d’arrivées, indiquait fièrement le ministère du Tourisme, le 24 août dernier. «Il s’agit d’une performance exceptionnelle ayant permis de récupérer 100% des arrivées des mois de juin et juillet 2019», annonçait la tutelle dans un communiqué. Dans les faits, c’est une autre histoire.
Passant au peigne fin les détails des «performances» annoncées, le quotidien L’Economiste apporte plus d’une nuance. Les trois quarts des arrivées de juillet proviennent en l’occurrence des MRE, soit les Marocains résidant à l’étranger. Les restrictions imposées par des pays comme la France sur les visas se sont également traduites par un rush des nationaux sur les offres locales. C’est ce qui a permis de sauver la saison et de donner l’illusion d’une heureuse sortie de crise.
«De plus, il n’y a que le Nord et Agadir-Taghazout qui ont profité de cette aubaine», précise le quotidien, citant les professionnels du secteur. Dans des villes comme Rabat, Casablanca, Fès, Ourzazate, Errachidia, «c’est le vide sidéral». À Marrakech, à peine une dizaine d’établissements ont fait le plein. En cause, «l’on a très mal géré la reprise et préparé l’après-Covid. La tutelle et l’ONMT se sont contentés d’opérations institutionnelles à l’étranger, sans plus», souligne un opérateur.
L’offre est restée timide. «Et à quel prix? Cela dépasse l’entendement», poursuit la même source. La raison n’est autre que la volonté des hôtels et des restaurants de rattraper les pertes accumulées pendant les deux saisons écoulées. En une seule et unique saison. Résultat, les tarifs des nuitées ont atteint 6.000, 7.000 voire 8.000 dirhams dans des destinations comme Taghazout. «Des appart’hôtels qui se louaient à 600 DH avant le Covid à Taghazout sont montés en flèche cet été pour atteindre 1.700 dirhams», relève le quotidien. Dans un chiringuito à Cabo Negro, deux transats ont été facturés 800 dirhams, se plaint un touriste, qui plus est agent de voyage.
Pour un cadre de la Confédération nationale du tourisme, «rien ne justifie les niveaux de prix pratiqués cet été dans le Nord et le Sud à Agadir, Taghazout ou encore Marrakech». La solution serait que l’administration territoriale exerce ses fonctions de régulation, seul moyen de mettre fin à l’inflation et aux abus en tout genre.
SOURCE WBE PAR Le360
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