Stress hydrique. Stress mondial et forcément national
En 2018, 3,6 milliards de personnes dans le monde n’ont pas eu un accès suffisant à l'eau pendant au moins un mois. D'ici 2050, elles devraient être plus de 5 milliards. Cette alerte a été lancée par l’Organisation météorologique mondiale dans un rapport rendu public fin 2021 et intitulé State of Climate Services 2021: Water (Situation des services climatologiques 2021: L'eau).
«L'augmentation des températures modifie les précipitations à l'échelle régionale et mondiale, et, partant, le régime des pluies et celui des saisons agricoles, ce qui a des répercussions majeures sur la sécurité alimentaire, la santé et le bien-être des populations», avait déclaré en octobre 2021 le secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale, Petteri Taalas.
Le Maroc n’est pas épargné par la problématique de la pénurie d’eau. «C'est un sujet d’une actualité brûlante, d'autant plus que le Maroc est situé dans une zone géographique fortement affectée par les changements climatiques.
Preuve en est le retard de pluies enregistré pendant la saison hivernale», a mis en avant Mohamed Mellal, membre du Groupe socialiste et président de la Commission des infrastructures, de l'énergie, des mines et de l'environnement. Et de préciser que «l’une des priorités fixées par le Groupe socialiste au cours de cette législature, c’est de se pencher sur la problématique de l'eau et de l'environnement, un sujet d’actualité qui concerne plusieurs départements ministériels».
Stress hydrique. Stress mondial et forcément national
Mohamed Mellal
----------------------------------------------------
L’une des priorités fixées par le Groupe socialiste au cours de cette législature, c’est de se pencher sur la problématique de l'eau et de l'environnement, un sujet d’actualité qui concerne plusieurs départements ministériels
C’est dans ce contexte particulier que la Commission des infrastructures, de l'énergie, des mines et de l'environnement à la Chambre des représentants a organisé une journée d’étude sur le thème «La politique de l'eau au Maroc : enjeux et perspectives». «L'objectif de cette journée d’étude est de repenser la politique de l'eau et d'impliquer les acteurs gouvernementaux, les universitaires, les collectivités territoriales et les instances de gouvernance afin d’y réfléchir et d'en tirer un ensemble de recommandations pour les années à venir», a tenu à préciser Mohamed Mellal lors de son allocution d’ouverture.
Il a souligné que la question de la sécurité de l'eau est d'une importance primordiale, ajoutant que la politique de l'eau au Maroc a connu d'importantes évolutions positives depuis l'adoption de la politique de construction des barrages initiée par Feu S.M Hassan II, laquelle politique «éclairée» a été consolidée par S.M le Roi Mohammed VI, et ce dans le but d'assurer une vie décente à tous les Marocains et de réaliser la croissance économique et le développement social escomptés.
«Bien sûr, cette politique de l'eau s’est avérée salutaire, d'autant plus qu'elle a permis à notre pays de relever le défi de la pénurie de l'eau potable, ainsi que de mobiliser les ressources en eau au cours des dernières années», a-t-il affirmé avant d’ajouter : «Mais aujourd'hui, nous vivons dans un autre contexte, d'autant plus que les ouvrages hydrauliques ont connu quelques problèmes dans leur pérennité», à cause de la faible pluviométrie.
Mohamed Mellal a, par ailleurs, salué la politique d'évaluation qui a été adoptée pour suivre le rythme des changements climatiques, appelant à mettre à jour la politique de l'eau suivie au Maroc compte tenu des différents défis auxquels elle est confrontée, ainsi qu'à exploiter les potentiels naturels et technologiques disponibles pour concevoir une nouvelle approche pouvant permettre d'atteindre les objectifs fixés en matière de politique de l'eau.
Il y a lieu de préciser que cette journée d’étude a été caractérisée par la présence remarquée des membres du Groupe socialiste à la Chambre des représentants, ainsi que par la participation du ministre de l’Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka, du directeur général de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE), Abderrahim Hafidi, du représentant du Conseil économique et social, des représentants des conseils préfectoraux, d’experts nationaux et d’associations de la société civile.
Intervenant lors de cette journée d’étude, Nizar Baraka a affirmé que les retenues des barrages ont atteint à la date du 11 avril 2022 environ 5,52 milliards de mètres cubes, soit un taux de remplissage global de 34,2%, contre 50,82% une année auparavant.
Le ministre a indiqué que malgré les importantes précipitations enregistrées dernièrement, le déficit enregistré dans les apports hydriques durant la période allant du 1er septembre 2021 au 11 avril de cette année s'est élevé à environ 86% par rapport à la même période de l’année dernière, a rapporté la MAP.
Il a noté que la succession des années de sécheresse au Maroc au cours de la dernière décennie a montré la fragilité de certains systèmes d'approvisionnement, ce qui a dicté l'élaboration du Programme national d'approvisionnement en eau potable et en eau d'irrigation 2020-2027, en application des Hautes Instructions Royales.
D'un coût global de 115,4 milliards de dirhams, ce programme national vise à accélérer le rythme des investissements dans le domaine de l'eau afin de faire face à la demande croissante des ressources en eau, d'assurer la sécurité hydrique du pays et de réduire l'impact du changement climatique, a expliqué le ministre.
Il a annoncé, par ailleurs, que plusieurs conventions ont été élaborées et signées par les différentes parties prenantes en vue de mettre en œuvre un ensemble de mesures urgentes visant à assurer l'approvisionnement en eau potable au niveau des bassins de la Moulouya, Oum Rabii et Tensift, en plus d'un programme complémentaire d'urgence pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable en milieu rural dans les zones pouvant connaître des pénuries et un manque de précipitations, avec une enveloppe totale estimée à 3,195 milliards de dirhams.
Pour sa part, le directeur général de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE), Abderrahim Hafidi, a souligné que l'approvisionnement quotidien en eau potable est actuellement de 6,9 millions de mètres cubes par jour et s'étend jusqu'en 2030, ce qui signifie qu'il y a un excédent dans la demande en eau potable.
Il a mis en avant le grand potentiel dont dispose le Maroc dans le domaine des énergies renouvelables, étant donné qu'il existe une vision claire concernant le coût de la production électrique qui s'étend sur quarante ans et qui doit donc être prise en compte dans le système de l'eau. Le Royaume dispose de 3.500 km de plages, soit un stock d'eau important qui permettrait d'avoir une vision à moyen et long termes sur la mobilisation des eaux souterraines et de surface, a-t-il conclu.
Le 14 avril 2022
Source web par : libération
Les tags en relation
Les articles en relation
Maroc. Mais où est passé Mustapha Bakkoury, le patron de MASEN?
Mustapha Bakkoury, président du directoire de MASEN (Moroccan Agency for sustainable energy), intrigue par son (long) silence. Au moment où tous les intervena...
La surexploitation illégale des eaux souterraines persiste dans les régions en stress hydrique, ma
Dans les régions touchées par un stress hydrique croissant, des propriétaires de fermes agricoles, dont certains sont des parlementaires et des présidents d...
Caisses internes de retraite: Des bombes à désamorcer dans le secteur public
Les scénarios de transfert de la caisse de l’ONEE au RCAR finalisés Le coût tourne autour de 18 milliards de dirhams Il investit des milliards par an...
Le parc éolien de Jbel Lahdid à Essaouira renforce la capacité énergétique renouvelable du Maro
L’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable (ONEE) a récemment mis en service le parc éolien de Jbel Lahdid, situé dans la province d’Es...
Changement Climatique au Maroc : « Nechfate », une plateforme d'action
Mehdi Mikou : "Ce projet est né de la volonté de jeunes Marocains déterminés à sensibiliser le public sur les enjeux du changement climatique et des crises...
Masen lance un appel d’offres pour le «repowering»
L’Agence marocaine pour l'énergie durable (Masen) a lancé jeudi un appel d’offres pour la sélection d’un constructeur EPC (Engineering, Procurement...
Transition énergétique au Maroc : 45% d’électricité verte, projet stratégique Sud-Centre et i
Le Maroc continue de progresser dans sa stratégie énergétique, atteignant 45% de sa capacité électrique à partir des énergies renouvelables (ER). Cette a...
Stress hydrique : voici où en sont les travaux de construction des grands barrages
Face aux défis croissants liés au stress hydrique, le Maroc intensifie ses efforts pour augmenter sa capacité de stockage d’eau. Zoom sur l’état d’ava...
Accident au Barrage Mokhtar Soussi : Enquête et sécurité renforcée
Suite au tragique accident survenu le 26 janvier au chantier du Barrage Mokhtar Soussi, dans la province de Taroudant, ayant causé la mort de cinq ouvriers, le...
Casablanca : Les Espaces Verts Seront Désormais Arrosés avec des Eaux Usées Traitées
Bonne nouvelle pour les habitants de Casablanca en cette période de stress hydrique : les espaces verts de la ville seront bientôt arrosés avec des eaux usé...
Suspension de l’irrigation à partir des barrages dans plusieurs zones agricoles
Les zones agricoles des provinces de Tadla et d’Al Haouz et des régions de Doukkala et Drâa-Tafilalet ne seront pas irriguées à partir des barrages avoisi...
Ce qu’il faut retenir des six derniers rapports du Giec
Réchauffement, extinction des espèces, adaptation nécessaire des pays… À partir du lundi 13 mars, le Giec travaille sur une synthèse de ses conclusions d...


vendredi 15 avril 2022
0 
















Découvrir notre région