DIRECT. Conflit Ukraine - Russie : nouveau retrait russe, la menace d'une guerre persiste
UKRAINE. La Russie annonce, ce jeudi 17 février 2022, un nouveau retrait de ses troupes basées en Crimée. Mais la crainte d'une guerre en Ukraine persiste, les Etats-Unis assurant, au contraire, que Vladimir Poutine a renforcé la présence militaire russe à la frontière.
- Ce jeudi 17 février 2022, la Russie annonce un nouveau retrait de troupes militaires basées en Crimée, territoire de l'Ukraine annexé en 2014, au lendemain d'une première annonce similaire. Un nouveau signe d'apaisement envoyé par Vladimir Poutine ?
- Pas pour les Etats-Unis qui, au contraire, affirment que les forces russes se sont renforcées aux abords de la frontière avec l'Ukraine. Selon le Renseignement américain, 7000 soldats russes supplémentaires auraient été déployés et estiment par ailleurs que "le président Poutine a mis en place la capacité d'agir dans un délai très court. Il pourrait appuyer sur la gâchette".
- L'Otan a même évoqué, mercredi 16 février 2022, le déploiement par la Russie de "la plus grande concentration de forces en Europe depuis la Guerre froide", ajoutant avoir des preuves, via des images satellites, que les troupes qui devaient se retirer ne l'ont pas été.
- Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, ajoute que "toutes les conditions sont réunies pour une opération d'intervention massive de la part des forces russes sur l'Ukraine".
- De son côté, Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a indiqué, toujours ce mercredi, avoir "seulement entendu parler" d'un retrait des troupes russes. "Pour l'instant, ce ne sont que des déclarations". Et d'assurer : "nous n’avons peur de personne et nous allons nous défendre nous-mêmes".
- A l'origine, principalement, de la menace d'une attaque de la Russie en Ukraine : la volonté de cette dernière d'intégrer l'Otan, ce que n'accepte pas Vladimir Poutine.
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09:39 - "De multiples bombardements" enregistrés dans l'est de l'Ukraine
La situation est-elle en passe de s'envenimer en Ukraine ? L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OCSE) a enregistré "de multiples bombardements le long de la ligne de contact dans l'est de l'Ukraine", a annoncé une source diplomatique à Reuters. Des séparatistes russes auraient ouvert le feu à plusieurs reprises. Selon des journalistes en Ukraine et des médias locaux, un jardin d'enfants à Stanytsia Luhanska a été la cible d'un bombardement. Il s'agit d'une commune proche de Louhansk, commune située dans la région du Donbass, tenue par des séparatistes pro-russes.
09:23 - La Russie annonce un nouveau retrait de militaires basés en Crimée
La Russie a annoncé, ce jeudi 17 février 2022, un nouveau retrait de militaires basée en Crimée, un territoire de l'Ukraine annexé en 2014 par la Russie. L'armée russe a déclaré que dix convois militaires chargés de "charges volumineuses, lourdes et dangereuses" avaient quitté la Crimée, a indiqué l'agence de presse russe Interfax. "Un autre échelon, avec du matériel militaire, des unités du district militaire sud a traversé le pont de Crimée après l'achèvement des exercices prévus. Les unités du district militaire sud (SMD), qui ont terminé leur participation aux exercices tactiques sur les terrains d'entraînement de la péninsule de Crimée, marchent vers les points de déploiement permanent par chemin de fer", précise un communiqué du ministère de la Défense russe, qui ajoute : "le personnel de l'unité a chargé des véhicules blindés sur des chenilles, des chars, des véhicules de combat d'infanterie et des supports d'artillerie automoteurs sur des plates-formes ferroviaires aux stations de chargement", a ajouté le ministère de la Défense.
16/02/22 - 23:31 - "Peu de preuves d'un désengagement de la Russie", affirme Boris Johnson
Le Premier ministre britannique Boris Johnson et le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres ont échangé, ce mercredi, pour discuter de la crise à la frontière de l'Ukraine. "Le Premier ministre a déclaré qu'il y a actuellement peu de preuves d'un désengagement de la Russie, et ils ont convenu que toute invasion de l'Ukraine aurait des conséquences catastrophiques", a déclaré un porte-parole de Downing Street.
16/02/22 - 23:05 - Quelle est l'origine du conflit entre l'Ukraine et la Russie ?
Si, pour l'heure, la tension semble être un peu retombée entre les Occidentaux et la Russie, une véritable crainte de guerre a plané au-dessus de l'Ukraine pendant plusieurs jours, jusqu'à l'annonce par le Kremlin, mardi, du repli de certaines troupes militaires russes. Quelle est l'origine du conflit entre la Russie et l'Ukraine ? Des éléments d'explication sont à retrouver ici.
16/02/22 - 22:36 - Une rencontre aérienne imprévue entre la Russie et les États-Unis
Le Pentagone a confirmé que trois avions de l'US Navy "ont fait l'objet de rencontres imprévues avec des avions russes", le week-end dernier dans l'espace aérien international au-dessus de la mer Méditerranée, selon le capitaine Mike Kafka. "Nous avons fait part de nos préoccupations aux responsables russes par les voies diplomatiques. Bien que personne n'ait été blessé, des interactions telles que celles-ci pourraient entraîner des erreurs de calcul et des erreurs qui conduisent à des résultats plus dangereux", a-t-il indiqué.
16/02/22 - 22:10 - Le président ukrainien réaffirme la capacité de son pays à répondre en cas d'invasion russe
Le président ukrainien a assuré que son pays était prêt pour se défendre en cas d'invasion russe. "Nous avons d'excellentes forces armées. Nous sommes forts, car nous sommes ensemble, nous sommes Ukrainiens", a déclaré le chef de l'État, ce mercredi.
16/02/22 - 21:42 - "La situation à la frontière n'a pas changé", selon le président de l'Ukraine
"Nous voyons une accumulation de troupes qui n'a pas changé ces dernières semaines", a affirmé Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, ce mercredi. Des propos qui corroborent ceux de Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, qui indiquait que la Russie concentrait toujours "autant de forces" à la frontière avec l'Ukraine.
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Une guerre est-elle à craindre entre la Russie et l'Ukraine ?
Le 14 février, Boris Johnson avait dit craindre une invasion de la Russie "dans les 48 heures à venir", après un week-end au cours duquel le climat s’est enfiévré en raison, notamment, des appels lancés par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Belgique, l’Allemagne ou encore les Pays-Bas, recommandant à leurs citoyens établis en Ukraine à quitter le pays. La Russie aurait par ailleurs, selon les Etats-Unis, "bien plus de 100 000" soldats postés à la frontière. Si les échanges téléphoniques entre les dirigeants français et américains avec leurs homologues russes et ukrainiens se sont multipliés pour tenter d’apaiser la situation, un exercice militaire a été organisé en mer par la Russie, tandis que les Etats-Unis ont envoyé 3000 soldats en Pologne, pays frontalier avec l’Ukraine… mais aussi l’oblast de Kaliningrad, cette exclave russe coincée entre la Pologne et la Lituanie, tous deux membres de l’Union européenne.
Après un week-end de fortes tensions, Boris Johnson a appelé Vladimir Poutine, lundi, à reculer du "précipice". De son côté, Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine, a exhorté ses voisins à la désescalade : "les activités militaires de la Russie à la frontière ukrainienne ne sont pas compréhensibles. Il n'y a pas de motifs raisonnables pour un tel déploiement militaire. Et nous demandons à la Russie de saisir les offres de dialogue existantes." Pour sa part, la Russie a répondu, via une conversation entre Vladimir Poutine et son ministre des Affaires étrangères, diffusée à la télévision, « qu’il y a toujours des chances » pour trouver un point d’entente avec l’Occident. "Il me semble que nos possibilités sont loin d'être épuisées […] A ce stade, je suggérerais de les poursuivre et de les étoffer", a indiqué Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères. "La priorité est d'éviter une guerre, nous devons parvenir à une solution diplomatique", a déclaré de son côté Olaf Scholz, le chancelier allemand, qui s’est lui aussi invité à la table des négociations.
Mais mardi 15 février, Igor Konachenkov, porte-parole du ministère russe de la Défense, a indiqué que "les unités des districts militaires du Sud et de l'Ouest (zones frontalières de l'Ukraine, ndlr) qui ont achevé leurs tâches, ont déjà commencé à procéder au chargement sur les moyens de transports ferroviaires et routiers et commenceront à retourner vers leurs garnisons". De quoi amorcer une désescalade ?
Où sont positionnés les militaires de la Russie à la frontière avec l'Ukraine ?
Selon une carte réalisée par l’AFP, en date du 13 février 2022, des militaires russes sont postés à plusieurs points de la frontière entre la Russie et l’Ukraine, longue de 1576km. Les forces déployées par Vladimir Poutine le sont à divers points stratégiques. Au sud-ouest de la Russie : d’abord en Crimée, mais aussi près du Donbass, cette région d’Ukraine tenue par des séparatistes pro-russes. La Russie a également positionné des soldats à mi-chemin, à une centaine de kilomètres à l’ouest de la deuxième ville de l’Ukraine, Kharkiv, également ex-capitale de l’Ukraine entre 1917 et 1934. Des forces militaires sont également présentes au nord de la frontière russo-ukrainienne, à proximité de la frontière avec le Bélarus. Il s’agit de l’un des points frontaliers le plus proche de Kiev, la capitale de l’Ukraine, située à un peu moins de 300 kilomètres. Par ailleurs, quelques bases arrières sont constituées, plus en retrait de la frontière : dans une région forestière à l’est du Bélarus, à Voronej, ainsi qu’à Volgograd. La frontière russo-ukrainienne est donc bien encerclée par les hommes de Vladimir Poutine.
Quelle est l'origine du conflit entre la Russie et l'Ukraine ?
La Russie et l’Ukraine ont un lien particulier. L’Ukraine était en effet l’une des entités constituant l’URSS, jusqu’à la dissolution de cette dernière en 1991 et la proclamation de l’indépendance ukrainienne. Cependant, l’Ukraine conserve des liens avec la Russie. En 2013, alors qu’un président pro-russe est en poste (Viktor Ianoukovytch), une révolution éclate dans le pays et chasse le chef de l’État. En répression Vladimir Poutine annexe la Crimée, un territoire ukrainien. Dans le pays, pro et anti-russes s’affrontent. Des séparatistes ukrainiens favorables au pays voisin prennent alors le contrôle de la région du Dombass avec le soutien de la Russie.
Si, depuis quelques années, le drapeau blanc était agité, Vladimir Poutine a soudainement déployé des dizaines de milliers d’hommes à divers points de la frontière entre la Russie et l’Ukraine, à l’automne 2021. Une inquiétante manœuvre expliquée, notamment, par la volonté politique de Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine, d’intégrer l’OTAN. Ce qui, pour Vladimir Poutine, est "inacceptable". Le patron du Kremlin juge en effet que « la Russie a été dépouillée » avec l’indépendance de l’Ukraine. De là à vouloir mettre la main sur le pays ? Ces derniers temps, les diplomates internationaux veulent calmer les ardeurs d’un Vladimir Poutine qui certifie toutefois n’avoir aucune intention d’invasion.
Pourquoi la Russie met-elle l’Ukraine sous pression ?
Le 12 juillet 2021, Vladimir Poutine publie un long texte sur le site du Kremlin dans lequel il revient sur l’histoire qui lie la Russie et l’Ukraine depuis des siècles. Dans ses écrits, le président russe rappelle que "les Russes et les Ukrainiens ne formaient qu’un seul peuple" au regard de l’histoire entre les deux nations. Pour lui, l’indépendance prise par le pays voisin en 1991 "est notre grand malheur et notre grande tragédie commune". Un sentiment renforcé avec la volonté réitérée, en août 2021, du président ukrainien Volodymyr Zelenski d’intégrer l’Otan, et donc de s’éloigner un peu plus de la Russie. "Je ne peux pas admettre qu’on ne propose pas un plan d’action pour l’adhésion à l’Otan à l’Ukraine. Plus on attend, plus des pays hésitent sur cette question, et plus ça confirme l’influence de la Russie sur des Etats au niveau économique, politique, comme sur le plan des relations personnelles", déclare-t-il à plusieurs médias, dont Libération.
Au cours de l’automne, la Russie déploie environ 100 000 hommes à plusieurs endroits de sa frontière avec l’Ukraine. Une première menace ? Le 17 décembre 2021, la Russie rend publics deux propositions de traités qu’elle souhaitait signer avec l’Otan. Une rencontre entre des dirigeants russes, américains et des représentants de l’organisation est organisée. Vladimir Poutine exige plusieurs choses de ses interlocuteurs. La principale : un engagement à ne plus élargir l’Otan et n'entamer aucun nouveau processus d’adhésion, surtout avec l’Ukraine. Par ailleurs, le président russe veut que les Etats-Unis s’engagent à ne plus établir des bases et activités militaires en Ukraine, mais aussi dans divers états d’Europe orientale, du Caucase du sud et d’Asie centrale, soit des anciens territoires de l’URSS. Des exigences que la Russie souhaite faire appliquer car elle estime être menacée par l’Occident et craindre pour sa sécurité. En disposant, dans le même temps, ses forces militaires pour encercler l’Ukraine, Vladimir Poutine pose alors un ultimatum à peine déguisé.
Or, le 26 janvier 2022, les Etats-Unis adressent leur réponse, refusant de s’engager à ne pas élargir l’Otan et à fermer définitivement la porte à une adhésion de l’Ukraine. En revanche, les Américains ouvrent la voie pour des discussions pour évoquer la présence de missiles stratégiques et armes nucléaires en Europe et proposé "la possibilité de mesures de transparence réciproques en ce qui concerne nos positions militaires ainsi que de mesures pour améliorer la confiance en ce qui concerne les exercices militaires et les manœuvres en Europe". Devant le principal refus, des hommes supplémentaires sont déployés par Vladimir Poutine près de l’Ukraine jusqu’à la mi-février, brandissant la menace d’une invasion de l’Ukraine, même si le Kremlin a toujours refusé cette affirmation. Depuis, d'importantes tractations diplomatiques impliquant les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Ukraine et la Russie sont menées.
Le 17/02/2022
Source web par : linternaute
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