2022 : Peut-on toujours espérer?

Voici que s’achève l’An 2 de la déchéance du tourisme au Maroc. Voici que nous accueillons une nouvelle année où la tradition bienséante de présenter de « meilleurs vœux » devient un exercice délicat et, plutôt, protocolaire, voire dépourvu de sincérité. Année bis sous le signe d’une crise intenable, où les établissements hôteliers des grandes destinations du pays ne fêteront pas le Nouvel An comme il se devrait, faisant du coup le lit de l’informel, toujours aux aguets pour héberger à prix explosifs, fêter des clients qui ne savent plus où donner de la tête. Une irrégularité qui casse le formel et fortifie l’informel avec la bénédiction involontaire du Gouvernement. Au risque d’être sanctionnés, les hôtels n’attendront pas minuit 31 janvier pour mettre les petits plats dans les grands et célébrer, comme le reste du monde, la nouvelle année! Il faut dire que, pour fêter 2021, ils ne sont pas très enthousiastes, malgré les offres alléchantes de leurs packages. Peu de réservations ont été enregistrées, particulièrement à Marrakech la capitale des fêtes qui, une année de plus, accuse un grand manque à gagner, malgré le courage téméraire de quelques unités qui se contenteront de faire avec pour un semblant de fêtes de fin d’année.
D’ailleurs, le peu d’engouement des marocains pour fêter le nouvel an hors de chez eux, sous peine d’être sanctionnés, les porte à faire des réserves. Peu tentante cette nouvelle année, au même titre que l’achat des cadeaux et victuailles qui a connu une nette régression. Prudence et regard sur la trésorerie en grande partie en sont la cause évidente.
La crise s’est très bien installée.
Les mauvais chiffres de 2021 témoignent de la mauvaise santé du secteur. Car, au-delà de la symbolique des chiffres décadents et des résultats décevants, c’est la maturité, la pérennité et la solidité du secteur qui se trouve sur la sellette.
Pire. L’investissement dans le tourisme au Maroc risque de faire fuir les capitaux, faute de mobilisation du Gouvernement au chevet d’un secteur moribond appauvri. En somme, une crise de confiance alimentée en continu et qui essaime à vue d’œil chez presque tous les opérateurs, les citoyens aussi et nos partenaires surtout.
Que faire alors ? Se laisser aller ? Soyons, malgré tout, optimistes comme auparavant et citoyens résilients comme jamais!
Car on peut se féliciter, malgré les chiffres catastrophiques de 2021, d’événements tout aussi heureux : la solidarité associative, l’implication des professionnels à travers leurs feuilles de route constructives, la nouvelle dynamique de la CNT très active et plus proches des professionnels pour la bonne cause sous la bannière de l’union. Au point que l’on est tenté d’affirmer qu’elle continuera à taper à toutes les portes pour se faire entendre et obtenir gain de cause. Certainement, elle va beaucoup trimer pour ne pas dire, peiner à cause des poches administratives de résistance qui bloquent encore.
Nos vœux ? Que 2022 soit propice à de nouveaux consensus Public-Privé avec, pour unique mise, la bonne santé du produit Maroc, son image et la pérennité de ses opérateurs!
Le 29 décembre 2021
Source web par : premium travel news
Les tags en relation
Les articles en relation

Tourisme : Les voyagistes préparent la reprise
La profession pousse la réflexion sur la situation du secteur lors d’un meeting à Agadir. Formation, restructuration des entités et création de grands tou...

Une nouvelle distinction marocaine aux World Guide Awards
Le célèbre magazine de voyage londonien “Wanderlust” pare Ismail Ingrioui de bronze Si le tourisme marocain se porte bien, la compétence des guides to...

1ère édition des Morocco Tourism Awards : l’ONMT et Essaouira parmi les lauréats
L’Office national marocain du tourisme (ONMT), à travers son directeur général, Adel El Fakir, a reçu un trophée de mérite à l’occasion de la premiè...

Un petit plan pour un secteur sinistré
Le gouvernement Marocain vient d’annoncer le lancement d’un plan d’urgence de 2 MMDH pour le soutien du secteur du Tourisme. Ce plan excluant certains mé...

Tourisme. La crise au sein de la CNT est loin d'être finie...
Le binôme sortant Kabbaj-Zemrani a été reconduit mardi 19 juin à la tête de la Confédération nationale du tourisme. Le collectif des cinq fédérations a...

Le Maroc affiche sa résilience et ses ambitions dans le tourisme
Quelques semaines après le séisme dévastateur d'Al-Haouz, le Maroc a accueilli à Marrakech, les assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale. O...

Othmane Ibn Ghazala : un acteur clé du tourisme durable au Maroc
Conformément aux attentes, les membres de la Confédération Nationale du Tourisme (CNT) ont unanimement renouvelé leur confiance en Hamid Bentahar, le réél...

La famille Chaâbi cherche preneur pour sa chaîne hôtelière
En difficulté, la famille Chaâbi envisage de céder les hôtels de sa chaîne Mogador. Le temps des vaches grasses est terminé. Les Chaâbi prévoient de ...

#MAROC_Mesures_restrictives_FIN_ANNEE cafés, snacks... Ce qui va (vraiment) changer pendant trois s
Dès ce mercredi 23 décembre à 21 heures, de nouvelles mesures restrictives entreront en vigueur. Elles signifient surtout un tour de vis supplémentaire pour...

Hamid Bentahar : Une carrière emblématique dans le groupe Accor prend une nouvelle direction vers
Après 35 ans d’une carrière exceptionnelle au sein du groupe Accor, Hamid Bentahar quitte ses fonctions exécutives, mais pas entièrement : il continuera d...
.webp)
La Ministre du Tourisme, Fatim-Zahra Ammor, Révèle des Objectifs Ambitieux pour le Secteur
La ministre du Tourisme, de l’artisanat, de l’économie sociale et solidaire ne cache pas sa fierté des réalisations accomplies dans le secteur durant les...

#Maroc_PIB_touristique: Le taux de croissance du PIB touristique ralentit
Le taux d’accroissement du produit intérieur brut touristique ralentit. En 2019, il s’est établi à 5,9% au lieu de 6,2% en 2018, selon le compte satellit...