Gouvernement Akhannouch : vote de confiance accordé, place au travail !

Après une longue journée passée entre les deux chambres du Parlement, Aziz Akhannouch a pu obtenir ce mercredi soir le vote de confiance des élus de la 1re Chambre. 213 députés ont voté pour le programme gouvernemental, 64 ont voté contre et l’un d’eux s’est abstenu de voter. Le Projet de loi de finances 2022 sera le premier test de la majorité. Un Conseil des ministres devrait d’ailleurs être tenu dans les prochains jours pour exposer les grandes lignes de ce projet.
Le Parlement dit oui à Akhannouch. Le Chef du gouvernement a pu obtenir ce mercredi soir le vote de confiance des députés après plusieurs séances de discussion dans les deux chambres parlementaires. 213 députés ont voté pour le programme gouvernemental, 64 ont voté contre et un seul s’est abstenu de voter. Le gouvernement Akhannouch parachève ainsi les conditions constitutionnelles pour exercer ses prérogatives conformément aux dispositions de l’article 88 de la Constitution.
Dans sa réponse aux questions des élus, le Chef du gouvernement a appelé les entrepreneurs à assumer leurs responsabilités et se plier aux exigences étatiques : «les entrepreneurs doivent aujourd’hui travailler pour faire bouger les choses. Ils doivent également payer leurs impôts, car cela va nous aider à mieux gérer la problématique de l’emploi», souligne Aziz Akhannouch.
Le patron de l’exécutif a souligné que sur le million d’emplois que compte créer le gouvernement d’ici l’année 2026, l’État se chargera de créer 50.000 postes d’emploi par an, le reste devra être fourni par le secteur privé. «Nous avons aujourd’hui l’appui du Roi. Nous avons besoin du soutien de nos responsables et des gens qui veulent travailler sérieusement sur le terrain pour relever ces défis».
Pourquoi un taux de croissance de 4% ?
Plusieurs parlementaires de l’opposition ont critiqué mercredi les 4% de croissance économique annuelle avancée par le nouveau gouvernement. Ces derniers jugent que ce taux est insuffisant au vu des ambitions sociales élevées contenues dans le programme.
«Il est impossible de créer 1 million d’emplois avec un taux de croissance de 4%. Le gouvernement doit obligatoirement revoir ce taux s’il espère tenir sa parole», a déclaré Driss Sentissi, chef du Groupe haraki. Idem pour Abderrahim Chahid, chef du Groupe socialiste qui a estimé que ce taux est inadéquat avec les grandes attentes du nouveau modèle de développement (NMD).
Lors de sa prise de parole, Aziz Akhannouch a estimé que le Maroc est chanceux de pouvoir réaliser un taux de croissance de 5,5% en 2021 malgré ce contexte de crise sanitaire. «C’est un résultat positif certes surtout quand on voit que dans les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, il n’y a pas plus de 2 ou 3% de croissance».
Mais pour Akhannouch, ce taux est trompeur. «Ce pourcentage s’explique par une campagne agricole «exceptionnelle» en 2021. Il est connu qu’il est très difficile de cumuler deux très bonnes campagnes agricoles de suite», souligne le Chef du gouvernement.
Aziz Akhannouch explique aussi que le contexte de la pandémie est toujours d’actualité. «Je ne peux pas avancer des taux de 6 ou 7% alors que l’on n’en a pas encore fini avec la pandémie. Si aujourd’hui, nous avons une 4e vague de contamination, comment allons-nous procéder ? Je ne peux pas avancer des chiffres que je ne pourrai pas tenir», dit-il.
Prochaine étape… le Projet de loi de finances 2022
Ce sera le premier test sérieux pour l’actuel gouvernement. Le Projet de loi de finances 2022 (PLF) devra être préparé cette semaine et déposé au bureau de la Chambre des représentants avant le 20 octobre courant. Un Conseil des ministres devrait se tenir dans les prochains jours sous la présidence du roi Mohammed VI pour exposer les grandes lignes de ce texte de loi.
La CGEM a d’ailleurs déjà livré dans un communiqué un ensemble de recommandations concernant ce PLF. Parmi elles, l’initiation de la baisse du taux de l’IS pour atteindre le niveau internationalement admis, la réduction de la cotisation minimale en vue de sa suppression dans les cinq ans, la réforme des taxes locales?; la généralisation d’une TVA à 10% sur les équipements solaires ainsi que la mise en place d’un crédit d’impôt R&D ciblé.
Le patronat recommande par ailleurs de renforcer les mécanismes de confiance entre le contribuable et l’administration pour démocratiser la participation à l’impôt dans la transparence exigée des deux parties, en encadrant le contrôle et les sanctions. La CGEM recommande enfin de continuer à soutenir l’investissement du tissu productif à travers le renforcement de la commande publique en maintenant les budgets alloués.
Quels changements apportera donc le gouvernement Akhannouch à ce projet de loi ? À suivre...
Le 14/10/2021
Source web Par : le brief
Les tags en relation
Les articles en relation

PLF-2019 : Mezouar plaide à Casablanca pour une réflexion de fond sur le système fiscal
Le président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), Salaheddine Mezouar, a plaidé, mercredi à Casablanca, pour une réflexion de f...

Réforme du système éducatif au Maroc : une feuille de route ambitieuse pour doubler les performan
Le gouvernement marocain poursuit son engagement en faveur de la réforme du système éducatif à travers la mise en œuvre de la feuille de route 2022-2026, q...

Crédits TVA: La DGI s’engage à rembourser 1 milliard de DH d’ici la fin de l’année
La Direction Générale des Impôts (DGI) compte accélérer le remboursement des crédits TVA en particulier pour les TPME. Elle promet 1 milliard de DH d’ic...

Gouvernement, syndicats, CGEM : voici les détails du nouvel accord social
Le gouvernement, trois centrales syndicales et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) ont signé, jeudi soir à Rabat, le nouvel accord s...

Aziz Akhannouch réaffirme l'engagement du Maroc pour un multilatéralisme inclusif et durable lors
Le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, a réitéré, ce lundi à New York, l'engagement du Maroc à soutenir la mise en œuvre du Pacte pour l...

Des défis de taille pour le gouvernement Akhannouch
Les parlementaires des deux chambres ont passé au peigne fin les engagements du nouveau gouvernement. L’Exécutif est très attendu sur la mise en œuvre de ...

Aïd Al-Adha : attention aux fake news sur le prix des moutons
Pour un mouton importé pesant 50 kilogrammes, les ménages marocains devraient s'attendre à dépenser près de 3.000 dirhams. Des ovins de cette rangée �...

Maroc : l’injustice fiscale à l’ère des privilégiés
La mise sur pied d’une fiscalité équitable demeure un vœu pieux dans le royaume chérifien où la fraude et l’évasion fiscales touchent même le plus ha...

Conférence de la Green Growth Academy Miriem Bensalah Chaqroun : «Le tourisme doit être durable p
La présidente de la CGEM, Miriem Bensalah Chaqroun,, qui s’exprimait à la Conférence de la Green Growth Academy Spéciale Climat, qui se tient dans la cit�...

Fouzi Zemrani tire la sonnette d’alarme
Vice-Président Général de la Confédération Nationale du Tourisme et agent de voyage, Fouzi Zemrani est aussi, à ses heures perdues, blogueur. Et c’est s...

Signature à Casablanca de deux conventions pour le développement d’une économie climatique
La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a procédé, lundi à Casablanca, à la signature de deux conventions de partenariat pour le déve...

#MAROC_SAHARA_STRESS_HYDRIQUE_AMARS: Decembre 2020: Grand Format, stress hydrique, chantiers au Saha
Lors de cet entretien, le ministre a accordé une importante place au stress hydrique. "C'est vrai, l'eau devient rare. Durant quatre ans, il n'a pa...