Canicule: quel impact sur l’économie marocaine ?

Il fait très chaud en ce moment au Maroc. C’est le mois d’août. Rien de spécial. Sauf que cette année, le pays a enregistré des journées caniculaires avec des «records absolus» de température. Le mercure, fou, est allé jusqu’à frôler les 50 degrés et dépassant par endroits la normale mensuelle de 5 à 12 degrés, a indiqué en début de semaine, la Direction générale de la météorologie (DGM) avant d’imputer ce temps caniculaire à la remontée d’une masse d’air sec et chaud par le Sud, causant une hausse sensible des températures.
Dans le détail, et par répartition géographique, les records mensuels pour ce mois d’août ont concerné, entre autres, les villes de Taroudant avec 49,3 °C enregistrés dimanche 15 août 2021, Agadir Al-Massira avec 49,1 °C le lundi 16 août 2021 et idem à Marrakech, où 48,6 °C ont été enregistrés le vendredi 13 août 2021.
Alors se pose la question de savoir quel impact aura la canicule sur l’économie? S’il est pour l’heure très difficile de chiffrer les conséquences de ce coup de chaud, il est presque certain que la facture sera très salée, car certains secteurs vitaux de notre économie sont condamnés à ralentir. C’est le cas notamment du BTP. Très sensible à la chaleur, le béton doit être préservé de l’évaporation de l’eau.
Or, l’élévation de la température favorise l’évaporation de l’eau. Par conséquent, par de fortes températures, le bétonnage n’est autorisé que si des mesures de protection particulières ont été prises, comme par exemple le changement des horaires de travail des ouvriers en optant pour la nuit. Et là encore, le dynamisme des travailleurs n’est pas forcément garanti en raison des perturbations physiologiques.
D’autres secteurs comme celui des transports, en particulier le ferroviaire, sont également concernés par la canicule. En effet, quand il fait chaud, l’ONCF est obligé de ralentir la vitesse de ses trains afin d’éviter les accidents. De fait, la canicule favorise le dilatement des voies ferrées et, par conséquent, augmente les risques de déraillement. Or, une circulation au ralenti rime forcément avec baisse du chiffre d’affaires. Par ailleurs, en plus d’affecter le matériel ferroviaire, la canicule gêne aussi le décollage des avions.
Ce qui peut conduire à un chômage de masse pour de nombreux salariés et des retards. À l’arrêt des chantiers et la perturbation des transports, il faut ajouter la baisse du rendement agricole. En effet, le secteur de l’agriculture n’est pas épargné par les coups de chaud. En plus des chaleurs qui se doublent en général, les récoltes sont souvent impactées par la hausse des températures.
Et en culture, le blé, souffre particulièrement de la canicule. Idem pour certains fruits et légumes, sans compter le fait que les vaches donnent moins de lait quand le mercure grimpe, alors que la baisse des rendements fait flamber les prix des aliments de base.
Pendant ce temps, le pouvoir d’achat des ménages est en baisse, Covid-19 oblige. Tout cela nous amène à penser que la consommation des Marocains va forcément subir la puissance des fortes vagues de chaleur, en dépit des potentielles hausses d’achats de climatiseurs et autres produits et articles de rafraîchissement.
Ce qui n’est pas non plus sans conséquences sur le budget des familles. En cas de forte chaleur, les factures d’eau et d’électricité explosent. Au-delà de tous ces risques, il y a un phénomène qu’on observe en temps de canicule. Les experts l’appellent «l’inertie thermique», laquelle désigne la causalité entre la productivité individuelle de chaque salarié et la canicule.
Plus il fait chaud, moins les travailleurs sont productifs, dira-t-on. Alors que les pause-café se rallongent, les retards pour arriver au bureau se multiplient. La perturbation des transports est passée par là. Il faut noter cependant que la canicule ne représente pas que des risques économiques. Elle constitue une menace sérieuse pour la survie d’une catégorie de la population à savoir les seniors, lesquels sont très vulnérables face à la hausse des températures.
Canicule rime souvent avec feux de forêts
La canicule qui se double souvent de sécheresse peut également entraîner des incendies violents. On l’a vu récemment avec la dévastation de plusieurs centaines d’hectares de forêts au nord du Maroc par des feux. Si une enquête est en cours pour déterminer les causes exactes de ce drame, tout porte à croire que la hausse des températures y a joué un grand rôle.
Il faut rappeler que c’est le bassin méditerranéen qui a été touché ces deux dernières semaines par des feux violents, notamment en Grèce, en Turquie et en Algérie. Dans ce dernier pays, plus de 90 personnes sont mortes ou portées disparues à cause des incendies.
Le 24/08/2021
Source web Par : le site info
Les tags en relation
Les articles en relation

Aérien les compagnies aériennes doivent se renflouer
L'Association Internationale du transport aérien (IATA) a émis le souhait que les gouvernements africains renflouent les compagnies aériennes pour préve...

Tourisme : Des pistes attrayantes mais quelque peu « impraticables »
« Le tourisme occupe une place importante dans l’économie nationale, où il représentait 7% du PIB et plus de 550.000 emplois directs en 2019. Cependant, c...

Tourisme: L'Espagne multiplie par 8 le nombre de voyageurs en 3 mois
L’Espagne a réussi à multiplier par 8 le nombre de touristes en l’espace de 3 mois, selon des données officielles publiées jeudi. Le pays tend à repren...

Le développement du haut et très haut débit, une priorité pour El Othmani
Le développement du haut et très haut débit figure au premier rang des priorités fixées dans le cadre de la note d’orientations générales pour le déve...

Le nombre de touristes en baisse de 83 % mais la confiance revient peu à peu
Les arrivées de touristes internationaux ont baissé de 83 % au premier trimestre 2021 en raison du maintien de restrictions généralisées sur les voyages. C...

Réouverture des frontières: le transport maritime de passagers n’est pas concerné… pour le mo
Contrairement au transport aérien, aucune date n’a encore été déterminée pour la reprise du transport maritime de passagers au départ et à destination ...

A lire absolument Le confinement, tout ce que l’on ne vous a pas dit : aberration humaine, sanitai
ANALYSE : Le communiqué du 2 juin du conseil scientifique se décerne un satisfécit sans regarder les faits et tente par des scénarios improbables (issues de...

Ramadan : un mois qui s’annonce difficile pour les restaurateurs
Au fur et à mesure que l’on se rapproche de ramadan, l’inquiétude des restaurateurs augmente. Durement impactés par la crise liée à la Covid-19 l’ann...

Le secteur touristique renoue avec les bons chiffres
Fortement impacté par les effets du Covid-19, le secteur du tourisme se reprend. Les derniers chiffres redonnent espoir et les années de vache maigre paraisse...

Tourisme et aérien : les grands projets du Maroc
Organisé à Tanger jusqu’au 24 février, le Connect 2023 a permis de passer en revue tous les grands projets mis en place par le Maroc pour développer les s...

Le tourisme africain en 2022: les 4 champions et leurs réalisations
Après deux années marquées par le Covid-19, 2022 a marqué le début de la reprise du secteur touristique dans le monde et en Afrique. L’année écoulée, ...
COVID-19 Regional Safety Assessment Analytical Framework and Methodology
COVID-19 Regional Safety Assessment Analytical Framework and Methodology Le 22/06/2020 Source Web Par Patrick simon AMDGJB ...