Voyage d'affaires : les entreprises limitent leurs séminaires à des formats plus modestes

L'incertitude autour des mesures sanitaires entrave la reprise des congrès et séminaires. Les organisateurs se limitent le plus souvent à des formats plus modestes, nationaux voire régionaux.
Face aux incertitudes autour des mesures sanitaires, en évolution permanente, les entreprises hésitent encore à faire voyager leurs salariés, même si elles n'ont pas renoncé à organiser les habituels séminaires de rentrée, quitte à modifier leurs habitudes. Tous les professionnels s'accordent sur le fait que c'est par les événements locaux, puis nationaux, et enfin continentaux, que le business reprendra.
« Les petits séminaires ont été les premiers à reprendre dès mai et bientôt les plus grands, pour les secteurs de la banque, du conseil, de la tech, en Corse, en Espagne, en Grèce… Même les entreprises qui maintiennent le télétravail ont besoin de team building, d'interactions, pour recréer de la valeur », observe le président du directoire de Hopscotch Group, Frédéric Bedin.
Des entreprises attentistes
« Nous sentons les entreprises soucieuses de redynamiser leurs équipes », confirme Benjamin Abittan, directeur général délégué de Châteauform'. En juin, l'organisateur de séminaire était sur des chiffres supérieurs de 10 % à ceux de 2019. « Mais le volume de commandes reçues en août pour septembre est assez faible. Les entreprises demeurent attentistes malgré le passe sanitaire », explique-t-il.
« Avant le Covid, 60 % de l'activité concernait des déplacements internationaux et 40 % du domestique. Cela s'est inversé. Même les voyages à l'intérieur de l'Europe sont très limités et ceux transcontinentaux restent un épiphénomène », relève de son côté la directrice générale de l'agence spécialisée BCD Travel, Valérie Sasset.
Priorité aux destinations domestiques
Même constat chez Air France, dont le trafic pour les conventions, séminaires et réunions de motivation « se recentre très nettement sur la France et dans une moindre mesure sur le moyen-courrier », observe un porte-parole, précisant que « les principales destinations depuis Paris sont Marseille et Nice ».
De fait, au Centre international de Deauville, la trentaine d'événements qui se déroulera de septembre à décembre est à 40 % d'origine régionale et à 60 % nationale. Sa directrice, Carine Fouquier, note « une reprise des demandes de conventions et séminaires pour 2022 », mais « sans revenir au niveau de 2019 et avec un délai beaucoup plus long dans la prise de décision ».
Pour le patron d'Hopscotch, « dans un second temps, on commence à revoir des séminaires internationaux et des patrons qui voyagent pour retrouver les filiales à travers le monde. Il y a même des déplacements de commerciaux dans des destinations plus exotiques comme l'Afrique, mais plus généralement en Europe du Sud. »
La prudence reste de mise
Mais la prudence reste de mise, surtout pour les manifestations d'envergure internationale. « Certaines resteront continentales encore pendant trois ans », pronostique Pierre-Louis Boucaries, président de Provence Côte d'Azur Events et directeur de l'Office de tourisme et des congrès de Mandelieu-La Napoule.
« L'international, tant pour les événements que pour les exposants ou les participants, reste une inconnue en raison des restrictions sur les déplacements mais également des politiques de voyage des grandes entreprises », renchérit Pablo Nakhlé Cerruti, directeur général de Viparis , exploitant de parcs d'exposition et de Palais des congrès.
Enfin, la question climatique et la nécessité de réduire l'empreinte écologique des entreprises viennent aussi contribuer à réduire le marché. « Les déplacements en avion avec départ aux aurores et retour tardif, seront remis en question, d'une part pour réduire les budgets voyage des entreprises, et d'autre part pour des considérations de RSE, toujours plus fortes » souligne la directrice générale de l'agence spécialisée BCD Travel.
Le 23/08/2021
Source web Par : les echos
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