Le Conseil de la concurrence critique le Plan d'accélération industrielle
Dans le cadre de l’analyse du dispositif marocain d’aides publiques aux entreprises, le Conseil de la concurrence a relevé qu’outre les interventions programmées et planifiées avant la crise sanitaire, des interventions immédiates et vigoureuses ont eu lieu dès la confirmation des premiers cas de contamination.
Dans ce sillage, des aides ont été accordées à partir des fonds hors budget aux entreprises publiques et aux entreprises privées nationales ou étrangères (…) rappelle le Conseil présidé par Ahmed Rahhou en mettant en exergue les risques d’atteinte à la concurrence.
« Le déploiement de ces transferts engendre des risques d’atteinte à la concurrence, comme le suggère le cas particulier des industries de transformation », précise le rapport, soulignant que celles-ci ont, historiquement, connu d’importantes imperfections de marché, en particulier l’observation de rendements croissants, ainsi qu’une inertie des ajustements due à une faible qualification de la main d’œuvre et à un coût élevé des matières premières.
Les parents pauvres du Plan d’accélération industrielle
Ces imperfections ont justifié la mise en œuvre de plusieurs stratégies industrielles, dont le Plan d’accélération industrielle (PAI) 2014-2020, rappelle le rapport en précisant que les incitations publiques adossées à cette stratégie sont financées par le Fonds de développement industriel et des investissements (FDII) qui prévoit des subventions à l’installation, en vue d’attirer des leaders industriels mondiaux, à même de fédérer un ensemble de fournisseurs nationaux, en particulier des PME et des TPE.
Ceux-ci pourront intégrer ces « écosystèmes industriels » par une extension de leurs activités ou dans le cadre d’un amorçage ou d’une filialisation, ou encore d’une fusion-acquisition.
Construite sur le principe de la « compensation industrielle », cette stratégie a pour fondement un soutien public des coûts fixes initiaux jugés élevés dans le cadre des nouveaux investissements, induisant une baisse des coûts marginaux de reproduction, en contrepartie d’un taux d’intégration prédéfini des fournisseurs locaux et d’un engagement pour l’emploi de la main d’œuvre locale.
Néanmoins, ce mécanisme d’incitation soulève quelques remarques quant à sa neutralité concurrentielle et sa capacité à induire des problèmes d’aléa moral.
Les limites de la compensation industrielle
La première remarque soulevée dans ce sens par les experts du Conseil de la concurrence est en relation avec la prise en charge publique d’une partie du programme d’investissement se base sur des « règles de préférence » pour déterminer les entreprises éligibles à ces aides ou pour fixer l’étendue de celles-ci, ce qui altère leur objectivité.
D’où l’intérêt de tenir compte du droit de la concurrence avant la fixation des conditions d’éligibilité, précise le rapport.
La seconde remarque porte sur les « contrats offset », qui représentent la forme apparente de la compensation industrielle, reposent sur une double conception. D’un côté, en associant les incitations octroyées à des engagements contractualisés, ce qui leur garantit une certaine sécurité juridique, tout en s’apparentant à des « règles de raison structurées ». Cette transparence risque cependant d’être entravée par un choix discriminant d’entreprises à inclure dans les écosystèmes, en évinçant des entreprises concurrentes bien qu’éligibles.
Et de l’autre côté, dans le cadre de l’adjudication d’une commande publique au profit d’un donneur d’ordre international, où des règles de mise en concurrence sont censées s’appliquer à travers la réglementation marocaine des marchés publics, ainsi que les réglementations ad hoc soumises à la concurrence internationale.
Par conséquent, tout en étant un levier pour renforcer la présence des entreprises marocaines dans les chaînes de valeurs mondiales, ces contrats devraient rendre endogènes les conditions de la « concurrence effective » à l’échelle nationale et internationale.
La troisième et dernière remarque est en rapport avec l’accès aux incitations. Celui-ci devrait permettre à l’ensemble des entreprises locales, notamment les PME et les TPE, de prétendre aux mêmes chances de moderniser leurs processus productifs en vue d’intégrer les écosystèmes constitués ou en cours de formation, ce qui sous-tend une harmonisation intrinsèque des incitations.
Source web Par : hespress
Les tags en relation
Les articles en relation
#Maroc_Tourisme : Travel Tech est de retour pour une 2? édition
La « Travel Tech » de la Confédération nationale du tourisme (CNT) rencontre l’écosystème de technologie marocain, le 15 décembre au Technopark de Ca...
Selon M. Lekjaa, le décret sur les marchés publics permettra une meilleure gestion des commandes p
Le ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des Finances, chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, a affirmé jeudi que le décret n° 2.22.431 relat...
Marrakech : l’artisanat au cœur du Forum régional d’inclusion économique des jeunes
Le Forum régional d’inclusion économique des jeunes et de l’entrepreneuriat traduit un intérêt croissant pour des secteurs économiques prometteurs, don...
Tourisme: Le secteur à son plus bas en 2021
Face à la crise sanitaire mondiale causée par la pandémie de la covid-19, le secteur du tourisme est l’un des secteurs qui été le plus durement touché. ...
Des hôteliers marocains appellent à la légalisation des relations hors mariage
L’interdiction des relations sexuelles extraconjugales imposée aux musulmans affecte le marché intérieur hôtelier déjà très affaibli par la crise sanit...
Le CRI Souss-Massa lance la plateforme 'Tawafouk' pour améliorer l'investissement régional
Le Centre Régional d’Investissement (CRI) du Souss-Massa a lancé la plateforme «Tawafouk Souss-Massa» pour opérationnaliser son service de conciliation. ...
Le détail de la situation économique du Maroc en 2020 (Rapport)
Le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a présenté samedi au Roi Mohammed VI, le rapport annuel de la Banque Centrale sur la situation économique, mo...
Stratégie commerciale. Le Souss-Massa ouvre le bal
Dans le cadre de l’élaboration de la stratégie du commerce, actuellement en cours de préparation par le ministère de tutelle, les professionnels de la ré...
Délais de paiement: ce sont toujours les petits qui trinquent
Le Maroc à beau avoir instauré une loi fixant le délai maximum de paiement à 60 jours, la réalité du terrain montre qu’on est encore loin de ce niveau. ...
#MAROC_SANTE_CLINIQUES_PRIVEES: ANAM : trois cliniques suspendues à cause du Covid-19
Khalid Lahlou a relevé que sur la base des rapports du contrôle technique effectué, à l’initiative du ministre de la Santé, faisant état de pratiques co...
Lutte contre le chômage : la recette de Sekkouri
Lors de sa première sortie parlementaire, le ministre de l’Intégration économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences a étalé les...
Tourisme : Fort engouement pour les projets du Souss
POUR BOOSTER L’ACTIVITÉ TOURISTIQUE DANS LA RÉGION, LA SOCIÉTÉ DE DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL A LANCÉ UN APPEL À CANDIDATURES, ACCUEILLI POSITIVEMENT PAR L...


vendredi 6 août 2021
0 
















Découvrir notre région