Fonds Hassan II: une tirelire budgétaire de 20 milliards de dirhams à casser

Tanger Med, TGV, Tramways, Masen, nouveaux stades… Il n’y a pas un seul grand chantier mené dans le Royaume ces deux dernières décennies qui n’a pas été partiellement financé par ce fonds historique, qui a grand besoin d’une cure de jouvence. Analyse.
Plus de 61 milliards de dirhams de ressources financières cumulés pour quelque 37 milliards de décaissements effectués… Soit théoriquement des réserves d’une vingtaine de milliards de dirhams. Voilà pour les derniers indicateurs connus du Fonds Hassan II pour le développement économique et social, dont le détail des comptes financiers semble être un secret jalousement gardé.
«Les seuls chiffres dont nous disposons au sujet de ce fonds stratégique consistent à ceux divulgués dans le rapport sur les établissements publics accompagnant la loi de Finances», affirme un député, qui poursuit sur sa lancée: «jamais à ma connaissance, les élus n’ont pu auditionner un dirigeant de ce fonds, lequel n’a jamais non plus été soumis au contrôle de la Cour des comptes».
Alors quand ce sont les médias qui cherchent à s’informer sur la situation de ce fonds, il faut prendre son mal en patience: le questionnaire adressé par Le360 est d’ailleurs toujours «en cours de traitement»…
Nouveau visage, nouvelles ressources
Et dire que ce fonds lancé par le défunt Roi Hassan II au crépuscule de sa vie était censé connaître un nouvel âge d’or. En février 2019, la nomination de Dounia Taârji, en tant que présidente du directoire, augurait d’un nouveau dynamisme pour ce levier stratégique pour l’Etat, maintenu pendant de longues années sous perfusion suite au tarissement des recettes de privatisation, dont la moitié alimentait ce véhicule destiné au financement de projets structurants.
L’ancienne directrice du Conseil déontologique des valeurs mobilières (ancêtre de l’AMMC, gendarme du marché boursier) devait, par ailleurs, disposer de plus de moyens. Quelques semaines avant son installation, le ministre des Finances, Mohamed Benchaaboun, et le Wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, s'étaient engagés, dans une correspondance officielle adressée au FMI, à réaliser un ambitieux programme de privatisation sur la période 2019-2024. Les deux responsables, qui siègent d’ailleurs au conseil d’administration du Fonds Hassan II, avaient avancé un ambitieux objectif: 4% du PIB, soit plus de 40 milliards de dirhams de recettes.
«La moitié de ce pactole, qui devait revenir au Fonds, correspond plus ou moins au montant des versements effectués par l’Etat durant les premières années de création de ce fonds suite à des opérations de privatisations d’envergure comme Maroc Telecom ou la Régie des Tabacs», rappelle notre source. Il représente également la moitié de tous les versements effectués par l’Etat, depuis la création officielle du Fonds Hassan II par la loi 36-01.
Le 05/05/2021
Source web Par : le360
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