MRE : les frais de transfert d’argent dénoncés par Bank al-Maghrib
Les frais transferts d’argent de la part des Marocains résidant à l’étranger, sont très élevés. Consciente de ces abus, Bank al-Maghrib appelle à y mettre fin.
La question a été évoquée lors de la troisième session trimestrielle de l’année de la banque centrale, où le gouverneur Abdellatif Jouahri, a appelé les régulateurs à réfléchir sur les taux pratiqués par les opérateurs de transfert d’argent.
Selon BAM, ces structures financières exploitent les transferts d’argent dans de nombreux pays, en imposant des frais exorbitants qui absorbent des paiements vitaux pour les économies. « Pour les MRE, le problème des coûts nous préoccupe en permanence », a déclaré le Gouverneur de BAM, ajoutant qu’il a demandé « ?au niveau des organisations internationales, puisqu’elles parlent de plus en plus de croissance inclusive et d’inclusion financière, à ce qu’elles-mêmes dénoncent ce qui est exagéré de la part de ces sociétés multinationales en ce qui concerne les coûts de transferts ».
Un contrat sur le dos des MRE
À l’origine de cette alerte, la hausse constante des transferts des MRE ces dernières années et la manne engrangée par ces opérateurs qui ont instauré un monopole, profitant d’un marché énorme, estimé par la Banque mondiale à 500 milliards de dollars.
Pour le professeur de Fintech Inigo Moré, « ce qui se passe actuellement, c’est qu’il y a un monopole qui impose des coûts énormes et ce sont les émigrés qui sont en train de payer ces coûts. Aujourd’hui, il y a un problème, car tous les transferts passent par une seule société qui détient le monopole du marché et donc impose les prix. Et les MRE payent ce monopole ».
Et d’ajouter que derrière ces coûts élevés de transfert d’argent, se cachent des accords d’exclusivité imposés par les multinationales contrôlant le réseau mondial.
Encourager la concurrence
Face cette situation, il est urgent de mettre fin à ce droit d’exclusivité signé sur le dos des migrants. À cet effet, Jouahri a souligné que « nous avons réussi à réduire les coûts sensiblement. Et puis, nous essayons que la concurrence joue à plein, et qu’il n’y ait pas d’ententes en ce qui concerne les conditions qui sont appliquées par les grandes sociétés qui interviennent dans le cadre des transferts ».
À ce sujet, le chercheur Inigo Moré, a préconisé le renforcement des cadres nationaux juridiques. Il a rappelé que « trente pays au monde ont approuvé des lois interdisant aux banques et aux institutions financières de signer des contrats d’exclusivité. À partir de là, les coûts des transferts se réduisent ».
Le 15/10/2021
Source web Par : bladi
Les tags en relation
Les articles en relation
Le plaidoyer enflammé de Christophe Lecourtier pour un dialogue Maroc-France rénové
Dans une allocution donnée à l’occasion de la célébration, hier à Rabat, de la fête nationale du 14-Juillet, l’ambassadeur de France au Maroc, Christo...
La Chambre d'agriculture de Draâ-Tafilatet primée en Tunisie
La Chambre d’agriculture de la région Draâ-Tafilalet a décroché, samedi, le prix Ibn Chabbat pour la préservation et la mise en valeur des écosystèmes ...
Grande mue attendue pour les Agences de bassins hydrauliques
Le gouvernement envisage une refonte de loi 36-15 relative au secteur de l'eau en vue de renforcer l'autonomie, les missions et les moyens humains et fi...
Agriculture : la saison est sérieusement compromise
Les indicateurs qui se dégagent sont mitigés. Certains éléments laissent présager une évolution favorable. Mais tout dépendra du mois de janvier. Cet art...
«L’objectif de la ZLECAf est d’ériger l’Afrique en zone de libre-échange»
Le Royaume du Maroc apportera sa contribution à bien des égards, que l’on ne saurait résumer à sa seule situation géographique avantageuse, carrefour ent...
Décarbonation : la Tunisie pourrait réduire à 2% sa dépendance aux imports d’énergie d’ici
Une décarbonation profonde du secteur de l’énergie pourrait réduire la dépendance aux importations d’énergie de 50% à 2% entre 2022 et 2050, pour la T...
Le CCME présente un ouvrage de cinq volumes sur "La condition juridique des Marocains résidant à
Un ouvrage de cinq volumes intitulé "La condition juridique des Marocains résidant à l’étranger", réalisé par le Conseil de la communauté marocaine à ...
Côte d’Ivoire, Rwanda, Maroc … L’Afrique (partiellement) à contre-courant des contraintes é
ENTRETIEN CROISÉ - Alors que l’économie mondiale connait des perturbations qui ont leur lot d’’effets sur les différentes régions de la planète, le c...
Doing Business 2018 : Le Maroc confirme son leadership en Afrique du Nord
La 15ème édition du rapport Doing Business 2018, publiée par la Banque mondiale, place le Maroc au 69ème rang mondial parmi 190 pays avec un score de 67,91 ...
Le Maroc au bord de la pénurie absolue en eau
Alerte de la Banque mondiale Dans son rapport sur le climat et le développement, la Banque mondiale tire la sonnette d’alarme sur la pénurie d’eau au M...
Officiel. Le nouveau billet de 200 DH mis en circulation
Bank Al-Maghrib annonce la mise en circulation du nouveau billet de banque de 200 dirhams, parallèlement à la célébration du 80ème anniversaire de la prés...
Investissements étrangers au Maroc : Nadia Fettah, la méthode gagnante
Un profil technique, un discours sincère et programmatique... : comment la méthode Nadia Fettah a séduit les investisseurs étrangers à l'occasion des A...