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Election américaine : la bourde de trop de Donald Trump ?

Election américaine : la bourde de trop de Donald Trump ?

En décidant unilatéralement d'interrompre les négociations pour un plan de relance de l'économie, le président américain fait un cadeau aux démocrates et commet une grosse erreur électorale.

Se voulant impériale, la mise en scène du retour en hélicoptère de Donald Trump à la Maison-Blanche après son séjour à l'hôpital a été immédiatement gâchée par les premiers tweets du président. L'annonce de la suspension des négociations - qui avaient redémarré il y a à peine une semaine - pour un nouveau plan de relance en a surpris plus d'un, y compris dans son propre camp.

D'un court message, le Président a endossé la responsabilité de l'échec des discussions - les démocrates n'en attendaient pas tant - qui auraient pu soulager entreprises, collectivités locales et foyers toujours aux prises avec les difficultés économiques engendrées par la pandémie. Pire, la décision a été justifiée avec une certaine dose de dureté et de pragmatisme. A ses yeux, seule la nomination de la prochaine juge à la Cour suprême justifie les efforts des républicains au Congrès.

Si l'establishment du parti républicain a été assez cynique pour signaler que c'est une bonne décision pour le contribuable et que cela évite de refinancer des Etats bleus (comprendre démocrates) mal gérés, une grande partie de la base des électeurs républicains n'est pas assez dogmatique pour accepter que l'on handicape l'amélioration de ses circonstances matérielles pour lui préférer la nomination d'un juge conservateur . C'est une erreur électorale. Et elle est de taille. Déjà, les sondages montrent combien l'électorat le plus âgé prend ses distances avec le candidat républicain.

Déception des milieux financiers

Les marchés financiers non plus n'ont pas aimé : la plupart des indices étaient en recul après le tweet, publié alors que le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, venait de dire que la reprise serait plus longue que prévu, et qu'un peu d'aide supplémentaire ne ferait pas de mal.

Tout cela a été très mal joué : les démocrates en tirent un gain immédiat puisque Donald Trump montre qu'il préfère ne rien faire pour soutenir l'économie américaine. Il aurait pourtant pu accuser Nancy Pelosi, la leader démocrate à la Chambre, qui négocie en direct avec le secrétaire au Trésor Steve Mnuchin, de faire traîner en longueur des positions pas si éloignées (1.500 milliards pour les républicains, 2.200 milliards pour les démocrates). A la place, il lui laisse la possibilité d'obtenir un plan de relance encore plus généreux après l'élection présidentielle si Joe Biden l'emporte.

Saisissant sa bourde - dans une Maison-Blanche vidée de ses cadres (133 sont infectés par le Covid-19) - Donald Trump se dit maintenant prêt à signer de nouveaux chèques de 1.200 dollars par contribuable… mais c'est évidemment au tour de Nancy Pelosi d'y consentir. Il veut aussi soutenir le secteur aérien et les petites entreprises. Sauf qu'il n'y a rien à attendre du Congrès : ce dernier a décidé de s'offrir deux semaines de vacances. Plus de 40 sénateurs sont atteints par le coronavirus.

Le 09/10/2020

Source Web Par Les Echos

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