#MAROC_GAZ : Le gisement de Larache, nouvel espoir d’une découverte historique pour le Maroc?
Après la publication d’un rapport du cabinet spécialisé "Netherland Sewell & Associates Inc", qui dépasse très largement les estimations précédentes des réserves gazières d’un gisement offshore situé au large de Larache, la société anglaise Chariot Oil & Gas se dit très optimiste pour l’avenir. Selon une source autorisée de l’ONHYM, il faudra cependant attendre la fin des forages pour confirmer ou pas le volume de cette découverte qui pourrait s'avérer être la plus importante de l’histoire de l’exploration énergétique du Maroc.
Avant de faire le point sur les chances de découvrir un gisement historique, il convient de rappeler que les explorations de la société Sound Energy dans sa licence de Tendrara, située dans la région de l’Oriental, avaient suscité en 2016 beaucoup d’espoir de trouver un champ super-géant, avant que plusieurs de ses puits (sauf 1 à savoir le TE-5), jugés prometteurs au départ ne s’avèrent secs et mettent un coup d’arrêt à de nouvelles recherches.
Sachant cela, l’annonce récente de l’opérateur britannique Chariot Oil & Gas d’augmenter de 148% l’estimation des réserves de son puits Anchois 1 doit être prise avec prudence. Cette annonce a été faite au lendemain de la publication d’un rapport d’études élaboré par le cabinet spécialisé "Netherland Sewell &Associates Inc".
Un projet d’une importance stratégique pour l’avenir énergétique du Maroc?
Fidèle à sa réserve habituelle, l’ONHYM a cependant, par le biais d’une source autorisée, consenti à nous éclairer sur l’avenir de ce gisement de gaz naturel "à fort potentiel" annoncé par "Chariot Oil & Gas" dans le cadre de sa licence Lixus au large de Larache.
A la question de savoir s’il constitue comme annoncé "un projet important (…) susceptible d’avoir une importance stratégique", notre interlocuteur préfère temporiser en rappelant la marche à suivre avant d’être en mesure de se réjouir d’une éventuelle découverte.
Des prévisions basées sur les résultats d’un ancien forage de Repsol
"Dans le cadre de l'accord pétrolier sur le permis de recherche Lixus offshore signé en 2019 entre Chariot Oil & Gas et l’ONHYM, notre partenaire a procédé à des études et évaluations sur le potentiel en hydrocarbures de cette zone sur la base du puits précédemment foré (Anchois 1) par la société Espagnole Repsol, et également sur les données géologiques et géophysiques disponibles.
"Après ces études, et une mise au point de son management, Chariot Oil & Gas a estimé le total des ressources éventuelles actuelles en gaz à 1 billion (1.000 milliards) de pieds cubes soit 28,3 milliards de mètres cubes.
L’exploitation des 28 MMM3 dépendra du résultat des futurs forages
"Il faut préciser que ces chiffres restent donc, au stade actuel des travaux, des estimations qui ne pourront être confirmées définitivement que par des forages additionnels qui devront être effectués par la compagnie britannique.
"Ce sont les résultats de ces derniers qui permettront de mettre en place, en cas de succès, des scénarios de développement", conclut notre interlocuteur en ajoutant que d’ici-là, Chariot Oil & Gas poursuivra ses travaux d’évaluation et continuera de développer et d’identifier de nouveaux prospects dans le but de valoriser le potentiel réel de la zone qui s'étend sur une superficie d’environ 2.390 km².
Précisons que Chariot Oil & Gas dispose d’un droit d’exploitation de 75% sur la licence Lixus, obtenu en avril 2019 et que les 25% restants sont détenus par l’ONHYM dans le cadre d'un partenariat qui s’étend aussi à deux autres permis (Kénitra Offshore et Mohammedia Offshore).
Chat échaudé craint l’eau froide
Sollicité à son tour, un expert international habitué à traiter avec les sociétés étrangères d’exploration gazière et pétrolière se veut tout aussi prudent en jugeant la réponse de l’ONHYM "très professionnelle".
"Sachant qu’il a été échaudé à deux reprises par des pseudo-découvertes comme celles de Talsint ou de Sound Energy qui n’ont pas tenu leurs promesses, l’office rappelle à juste titre que les annonces de Chariot se basent uniquement sur les résultats d’un forage effectué en 2009 par l’Espagnol Repsol.
Une telle découverte serait une première dans l’histoire du pays
"Ceci dit, un potentiel exploitable de 28 milliards de M3 de gaz naturel serait une excellente nouvelle pour booster l’économie et réduire la facture énergétique du Maroc, car il faut rappeler que dans toute l'histoire de l'exploitation gazière et pétrolière du Royaume, aucune société d’exploration nationale ou étrangère n’a jamais été en mesure d'effectuer une découverte aussi importante en termes de volume gazier.
"Si avant de se prononcer, il faut disposer de documents actualisés, 28 milliards de mètres cubes de gaz commercialisables constitueraient un joli stock de réserves pour alimenter la dizaine de centrales thermiques du Maroc.
"Ainsi, en cas de forage prouvant les estimations publiées par la société Chariot, cette découverte, que l'on pourrait alors qualifier d'exceptionnelle, constituerait sans nul doute la plus grande de toute l'histoire géologique du Royaume", confirme notre source.
En effet, Adonis Pouroulis, Acting CEO de Chariot, a déclaré que « cet actif de Lixus a la capacité d’être un projet de valeur ajoutée et, à long terme, d’importance nationale pour le Maroc » et que "son potentiel est d’une échelle suffisante pour fournir au secteur électrique marocain un approvisionnement propre, fiable, à faible coût et durable de gaz, pour les décennies à venir".
"Un forage offshore revient beaucoup plus cher que sur la terre ferme"
"Encore une fois, il ne sert à rien de s’emballer car avant d'en arriver là, il faut absolument que Chariot démarre un forage d'appréciation qui permettra de confirmer ou d'infirmer ses chiffres", explique notre interlocuteur en insistant sur la nécessité de procéder à des investissements lourds.
Questionné sur le coût de revient des forages en haute mer, notre interlocuteur nous révèle que les recherches gazières au large des côtes coûteront beaucoup plus cher que des forages onshore.
"En fait, si les études sismiques en mer reviennent beaucoup moins cher que sur la terre ferme, à contrario, les coûts des forages à partir d’une plateforme sont plus onéreux que sur le sol meuble.
"En effet, les forages offshore doivent aller beaucoup plus vite que ceux onshore car le prix de location des appareils (derrick qui soutient le dispositif de forage + un trépan qui sert à casser les roches du plancher marin) est bien plus élevé (plus de 600.000 de dollars/jour) que celui des engins servant à forer la terre ferme.
"Tout peut aller très vite si Chariot Oil & Gas investit l’argent nécessaire"
"Au final, si la société investit rapidement l'argent nécessaire aux recherches en mer, nous pourrions être fixés très vite car un forage sur une plateforme demande un maximum de deux mois de travail, sauf en cas d'aléas climatiques.
"Ainsi, quand Repsol avait effectué en 2009 un forage dans cette région du Nord, le mauvais temps avait rendu la tâche impossible au staff chargé de creuser, qui avait dû s'arrêter pendant près de 2 mois.
"Avec des bonnes conditions climatiques, les résultats définitifs seront disponibles en moins de 3 mois, soit 2 de forage et quelques semaines d'interprétation", conclut notre expert en précisant que la seule difficulté sera de trouver des investisseurs capables de mettre 50 à 80 millions de dollars sur la table.
Reste à espérer qu’au regard des nombreux candidats qui s’activent et se succèdent depuis plus de deux décennies dans la recherche onshore et offshore au Maroc, l’acharnement des petites compagnies d’exploration gazière et pétrolière finira un jour ou l'autre par payer …
Le 06/10/2020
Source Web Par Médias 24
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