Quel avenir pour la régionalisation avancée au Maroc
Comment éviter les déséquilibres Faire jouer la solidarité et les synergies Transférer les pouvoirs de l’Etat aux territoires La structure des économies régionales semble relativement homogène avec toutefois, certaines exceptions notamment pour les régions Souss Massa, Oriental Rif et Béni Mellal Khénifra pour lesquelles le secteur primaire est surreprésenté par rapport au niveau national (17%) avec des parts respectives de 48%, 30% et 28% Elles ne seront plus que 12 régions administratives au lieu de 16 actuellement. Le projet de régionalisation avancée fera l’objet d’un débat et d’un vote, peut-être lors de la session extraordinaire du Parlement, prévue selon certaines sources le 15 août prochain Le projet séduit malgré quelques réticences que l’on doit avant tout aux sensibilités régionales. Les 22 hommes et femmes qui ont travaillé sur le projet n’ont rien laissé au hasard et ont passé au peigne fin tous les aspects de l’administration territoriale et de la bonne gouvernance. Le découpage administratif proposé a donc, en priorité, tenu compte de l’équilibre entre les régions. En d’autres termes, il ne devrait plus y avoir de régions extrêmement pauvres et d’autres qui amoncellent les richesses. Un équilibre qui fera jouer les synergies et la solidarité entre régions limitrophes. En plus, les responsabilités ont été définies à différents degrés de la décision dans les futurs conseils régionaux. En même temps, elles ont été étoffées et élargies. Les présidents des conseils régionaux n’auront plus à dépendre des wali et gouverneurs, jusqu’aujourd’hui ordonnateurs des budgets des assemblées communales, pour financer leurs projets. Elus au suffrage universel, ils seront responsables devant leurs concitoyens et devant la loi. Cependant, malgré les pouvoirs des présidents qui seront étendus, l’Etat continuera à exercer l’ensemble des fonctions régaliennes. En outre, le projet aspire à doter le Maroc d’une régionalisation avancée d’essence démocratique et vouée au développement intégré et durable sur les plans économique, social, culturel et environnemental. En fait, il constitue le prélude à une profonde réforme des structures de l’Etat. Et aussi à un transfert de pouvoirs de l’Etat aux territoires. Cela ne se fera certainement pas du jour au lendemain et nécessitera, d’abord, tout un processus de décentralisation et de déconcentration. En corrélation avec cette finalité majeure, la régionalisation avancée est aussi mue par la volonté d’impliquer les citoyens dans la gestion collective de leur commune et de leur région. Ainsi, vise-t-elle à libérer davantage l’esprit d’initiative et les énergies créatives, à contrecarrer et réduire les pesanteurs et les inhibitions bureaucratiques et à promouvoir la proximité. SOURCE WEB Par Jamal Eddine HERRADI L’Economiste