Factoring : La crise est aussi passée par là

? Pour l’année en cours, les acteurs du secteur s’attendent à un recul de l’activité qui devrait osciller entre 7 et 9%.
? L’activité de l’affacturage, de plus en plus connue et plébiscitée par les entreprises marocaines et l’Etat, n’est qu’un reflet de la dynamique économique du pays.
Face à la hausse des tensions qui s’exercent sur la trésorerie des TPME, le factoring se positionne comme une source de financement idoine pour les entreprises marocaines. D’autant plus que les difficultés de recouvrement traduites par l’allongement des délais du secteur privé, notamment celui des TPME, ne cessent de s’exacerber.
Pour rappel, l’affacturage est une solution qui permet aux entreprises de mobiliser, recouvrer et d’assurer leurs créances afin d’obtenir un financement anticipé, tout en externalisant la gestion de ces créances au factor. Pour se rémunérer, les sociétés de factoring appliquent deux types de commissions : celles relatives à l’affacturage et au financement. Cela étant précisé, les crises économiques sont réputées être particulièrement néfastes pour l’activité de l’affacturage.
«Il faut savoir que la croissance de notre secteur est corrélée à la dynamique de l’activité économique. La matière première du factor est la facture qui découle de la production des entreprises. Or, la crise de l’offre et de la demande, provoquée par le coronavirus, a fait chuter substantiellement la production et les livraisons des biens et services des entreprises», confie un professionnel qui souhaite garder l’anonymat.
En d’autres termes, l’activité de l’affacturage, de plus en plus connue et plébiscitée par les entreprises marocaines et l’Etat, n’est qu’un reflet de la dynamique économique du pays. Il est utile de rappeler qu’un mécanisme de mobilisation des créances d’IS et TVA a été mis sur pied en 2018 par le ministère de l’Economie et des Finances et les banques. L’objectif de cette initiative a été de permettre le financement par voie d’affacturage des restitutions IS demandées par les entreprises éligibles et le remboursement des crédits TVA. Par ailleurs, pour l’année en cours, les acteurs du secteur s’attendent à un recul de l’activité qui devrait osciller entre 7 et 9%.
Quel impact de la baisse du taux directeur ?
Lors de son dernier Conseil, en juin 2020, Bank Al-Maghrib (BAM) a revu à la baisse le taux directeur qui est passé à 1,5%. D’où la question légitime de savoir si l’initiative de la Banque centrale est de nature à tirer vers le bas les commissions appliquées par les factors. «Il serait très hasardeux de tabler sur un fléchissement sensible des taux appliqués par notre activité. Le taux directeur de la Banque centrale n’a jamais été le seul référentiel pour déterminer le niveau des commissions des sociétés d’affacturage», explique une autre source qui a également souhaité garder l’anonymat.
Et de poursuivre : «Toujours est-il que la tendance serait à la baisse en raison de l’effet psychologique engendré, entre autres, par les crédits Damane Oxygène et Damane Relance, dont les taux d’intérêt sont très bas. Ces crédits garantis ont la particularité de ne pas consommer de fonds propres».
Nouveau problème
A la problématique traditionnelle de la qualité technique et administrative des factures et des justificatifs de la transaction commerciale ou encore l’absence de contrat liant le client au fournisseur, s’est ajouté un nouveau problème qui inquiète les professionnels.
Il s’agit du contexte de crise actuelle, propice à l’accroissement de la détérioration de la situation financière des débiteurs et la hausse du risque crédit. «La rentrée en septembre sera le principal baromètre en la matière», prédit notre interlocuteur.
Un secteur suspendu à l’incertitude
De l’avis des acteurs sollicités, le contexte pandémique, dont le corollaire est l’incertitude, sape toute projection en termes d’ambition et de stratégie. «La crise actuelle est un point de transformation important. Mais il est difficile de prédire la tendance lourde qui va s’en dégager pour notre secteur», confie notre source. Les acteurs sont formels : les mécanismes de partage de risques et de réassurance gagneraient à être développés. L’autre axe d’amélioration a trait à l’adaptation des textes juridiques.
Le 05 Septembre 2020
Source web par : fnh
Les tags en relation
Les articles en relation

Immobilier : un ouf de soulagement pour les acquéreurs
Avec l’inflation qui se réduit, les taux de crédits bancaires au profit des acquéreurs regagnent en attractivité. Un espoir pour le marché. Cet article e...

Le dirham marocain prend de la valeur face à l’euro
Le dirham marocain s’est apprécié la semaine dernière de 0,19% face à l’euro et déprécié de 0,03% vis-à-vis du dollar, selon les chiffres qui vienne...

Le FMI table sur une croissance de l’économie nationale de 3% en 2023
La poursuite de politiques macroéconomiques prudentes restera essentielle pour la résilience de l’économie marocaine, selon l’organisation internationale...

La clôture de compte bancaire enfin régie par une circulaire de Bank Al-Maghrib
Il aura fallu 3 ans pour que la circulaire de BAM fixant les conventions types d’ouverture et de fonctionnement des comptes bancaires entre en vigueur. Cette ...

Transport aérien : la RAM annonce de nouvelles exigences de voyage
Suite à la décision des autorités marocaines, la compagnie aérienne Royal Air Maroc (RAM) a annoncé de nouvelles exigences auxquelles seront soumis les res...

Secteur informel au Maroc : Réductions et défis persistants pour l'économie et l'emploi, selon la
Le Maroc a accompli des progrès significatifs pour réduire la taille de son économie informelle, mais son impact reste encore considérable sur l’emploi et...

La DGI met en ligne la nouvelle version du Code général des impôts
Outil de travail pratique, simple et méthodique, le Code général des impôts (CGI) regroupe l’ensemble des dispositions fiscales en vigueur au Maroc. L�...

Agences de voyage: le fisc apporte des éclaircissements sur le régime de la marge
Kiosque360. Plusieurs ambiguïtés subsistaient quant au régime de la marge applicable aux agences de voyages. L’administration fiscale apporte des clarifica...

Maroc : record de 10.905 fermetures d'entreprises en 2023
Le Maroc a enregistré un chiffre record de 10.905 fermetures d'entreprises en 2023, marquant une hausse préoccupante de 12% par rapport à l'année pr...

Le Trésor accélère le remboursement TVA
La TVA est incontestablement l'impôt qui rapporte le plus au Trésor, mais c’est également le plus exonéré avec 84 mesures pour un total de 15,4 milli...

Le coin des experts Fouzi Zemrani, vice-président de la Confédération nationale du tourisme (CNT)
Allégement de la fiscalité. La Confédération nationale du tourisme (CNT) remet sur la table cette revendication à l’occasion de la préparation du projet...

Fermeture en Série des Agences Bancaires au Maroc : Vers la Fin d'un Modèle Traditionnel ?
Les récents chiffres publiés par Bank Al-Maghrib (BAM) révèlent une tendance inquiétante : 145 agences bancaires ont fermé leurs portes au cours de l'...