IA au Maroc : révolution des entreprises et enjeux clés
L’intelligence artificielle (IA) transforme en profondeur les entreprises marocaines. Automatisation des workflows, agents conversationnels, analyse prédictive… Les cas d’usage se multiplient, impactant divers secteurs tels que la finance, les télécommunications et la santé. Cependant, au-delà des gains de productivité, cette révolution technologique pose la question de l’appropriation des outils par les entreprises locales.
Une adoption massive portée par les grands groupes
Le Maroc figure parmi les pays pionniers en matière d’adoption de l’IA. Selon une étude récente, il se classe au deuxième rang mondial, avec 38 % des consommateurs utilisant quotidiennement des outils comme ChatGPT. Face à cet engouement, les entreprises marocaines accélèrent leur transition numérique.
Le groupe OCP, par exemple, intègre l’IA dans son système de market intelligence. Grâce à une plateforme d’analyse avancée, il peut filtrer et synthétiser en temps réel des volumes massifs de données économiques et sectorielles, améliorant ainsi la prise de décision stratégique.
Dans les télécommunications, inwi exploite l’intelligence artificielle pour optimiser la gestion des demandes clients. Son agent conversationnel, conçu pour comprendre le dialecte marocain, automatise les requêtes récurrentes tout en réduisant les coûts opérationnels.
Le secteur médical n’est pas en reste. La startup DeepEcho, incubée à l’UM6P, développe une IA spécialisée dans l’analyse d’images échographiques. Son objectif ? Détecter précocement certaines pathologies fœtales et démocratiser l’accès aux technologies de dépistage avancées.
Les agents IA, un levier d’efficacité organisationnelle
Les solutions d’IA ne se limitent plus à l’automatisation des tâches répétitives. Elles deviennent de véritables assistants métier, taillés sur mesure pour chaque secteur. C’est le cas de Exodia, développée par la startup Value, qui permet aux analystes financiers de produire en quelques minutes des rapports d’investissement d’une précision équivalente à ceux des grandes banques internationales.
Dans la grande distribution et les services clients, les agents IA analysent des volumes massifs de données, anticipent les demandes et affinent les recommandations. Ce phénomène marque une transformation profonde des modes de travail.
Un défi stratégique : souveraineté et formation
Si l’adoption de l’IA est inévitable, elle soulève néanmoins des enjeux de souveraineté technologique. Actuellement, la majorité des infrastructures IA sont détenues par des acteurs étrangers, et peu de solutions sont développées localement. Pour maximiser son impact, le Maroc doit structurer cette transition en renforçant la formation et en investissant dans des technologies adaptées aux besoins nationaux.
Loin d’être un simple outil d’optimisation, l’IA redéfinit la nature du travail et impose une montée en compétences des professionnels. Son intégration réussie ne dépendra pas seulement de son adoption, mais surtout de la capacité des entreprises marocaines à en maîtriser l’usage pour en tirer une véritable valeur ajoutée.
Le 26/02/2025
Rédaction de lanouvelletribune
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