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Le projet de production de l’hydrogène en marche

Le projet de production de l’hydrogène en marche

• Un grand projet de production de l’hydrogène va être mis en place grâce à une convention signée récemment avec l’Allemagne.

• A long terme, le Maroc pourra commencer à exporter les énergies vertes.

• Le secteur de la production des engrais est le plus susceptible d’adopter les énergies vertes dans son processus de production.

Le mercredi 10 juin 2020, une convention a été signée entre le Maroc et l’Allemagne pour mettre en place un grand projet de production de l’hydrogène (www.lavieeco.com). Au-delà du fait que cette convention est en ligne avec la création d’une commission nationale sur l’hydrogène (Power-to-X), le Royaume est le premier partenaire de l’Allemagne dans le domaine des énergies renouvelables et les combustibles verts. La République fédérale, qui vient en fait de publier sa stratégie Hydrogène, a dédié 7 milliards d’euros à ce secteur, dont deux milliards seront consacrés au partenariat énergétique international. On ne peut que s’en réjouir. En 2019, une étude réalisée par Fraunhofer Institut révèle que le Maroc peut capter entre 4 et 8% du marché globale du Power-to-X. Une autre étude réalisée par le World Energy Council Germany en 2018, référence dans le domaine des EnR, avait identifié le Maroc comme un des six pays ayant le plus grand potentiel pour exporter les combustibles propres. «Cela correspond à des centaines de millions de dollars, mais ce n’est pas pour demain. C’est pour le moyen et le long terme», tient à préciser Badr Ikken, directeur général de l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN).

La carte énergétique sera complètement transformée

Le partenariat énergétique scellé avec l’Allemagne transformera la carte énergétique au Maroc. Si on ne peut pas se prononcer de manière exacte sur la part qui reviendra au Maroc, il est clair qu’elle sera importante. Le paysage énergétique n’en sera pas bousculé pour autant, car cela fait déjà un bon bout de temps que le pays s’y prépare. Outre la volonté politique et le cadre légal adapté, le Royaume dispose de ressources éoliennes et solaires abondantes. A titre d’exemple, certains sites éoliens marocains ont un facteur de charge de plus de 70%. «Cela veut dire tout simplement que le parc éolien peut tourner à 70%, ce qui donne la possibilité d’avoir un mix énergétique EnR qui peut couvrir une journée entière de production», explique Badr Ikken. S’agissant du coût, la baisse du prix de l’énergie renouvelable en-dessous de deux centimes/Kwh joue également en faveur du Maroc, vu le taux de radiation dont il dispose. Pour les combustibles verts à exporter, vers l’Allemagne en l’occurrence, une transformation s’avère nécessaire. Le Maroc est capable d’assurer cette phase de la chaîne, d’autant plus que des perspectives de «décarbonation» se profilent sur le plan industriel.

Les applications ne manquent pas

Actuellement, le Maroc importe environ deux millions de tonnes d’ammoniac annuellement. Produit habituellement en utilisant le gaz, l’ammoniae?nergies vertesc permet l’intégration des énergies renouvelables dans sa fabrication, ce qui recèle un grand potentiel. «C’est le cas également de la capture du carbone. Mélangé à l’hydrogène, il peut servir à la fabrication du méthanol vert», poursuit Badr Ikken.

Masen mène déjà des études pour mettre en place un projet d’une grande capacité utilisant les énergies renouvelables dans la production de l’ammoniac.

De manière générale, les applications des énergies vertes sont très nombreuses. L’hydrogène et ses dérivés sont même utilisés dans le stockage de l’énergie. A ce propos, la commission nationale Power-to-X travaille actuellement sur des études devant identifier les applications auxquelles il sera destiné. Selon nos informations, le secteur de la production des engrais est le plus susceptible d’adopter les énergies vertes dans son processus de production.

A moyen terme, le Maroc commencera aussi à exporter les énergies vertes. Cela fait quelques années que les experts le répètent. Localement, tout porte à croire que le Maroc connaîtra un renforcement du rôle des grands développeurs des EnR situés à l’amont du secteur, comme Masen, mais aussi celui du champion de la chimie, l’OCP, situé à l’aval de la chaîne de production.

Le 29/06/2020

Source Web Par La vie eco

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