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Tourisme: Retour à la case départ!

Tourisme: Retour à la case départ!

Les professionnels étaient sur le pied de guerre pour redémarrer la saison

Même déconfinées, les régions ne peuvent pas recevoir de visiteurs…

Le principal secteur de l’économie est en berne depuis le 16 mars

Retour à la case départ pour le tourisme dans les villes encore confinées, dont Marrakech et ses professionnels qui espéraient aussi la fin du confinement. Fleuron du tourisme, réputée aussi pour la beauté de son architecture et pour son climat, la cité ocre a commencé  dès la fin du mois de mai à se préparer pour redémarrer  le plus vite possible.

Plusieurs de ses hôtels qui ont décidé de rouvrir leurs portes pour la saison d’été, ont lancé des chantiers et travaux pour s’adapter aux normes sanitaires, exigées par les clients et les autorités de tutelle. Le personnel (gouvernantes, valets de chambre, cuisiniers, jardiniers etc.),  en arrêt de travail depuis le 16 mars a été rappelé au début du mois de juin, pour des formations aux nouvelles mesures sanitaires.

Le Conseil communal de Marrakech s’est, de son côté, engagé à s’acquitter de l’ensemble des missions pour garantir la sécurité et le bien-être des visiteurs, telles que l’aménagement des espaces, la garantie de la propreté, le renforcement de l’éclairage public, la désinfection et la stérilisation des espaces publics entre autres. L’annonce du 9 juin pour un énième report du déconfinement est tombée comme un couperet et a démoralisé aussi bien le personnel des  hôtels, des agences de voyage et de location que les opérateurs eux mêmes.

Le discours de la ministre du tourisme ou celui du chef du gouvernement n’ont pas non plus convaincu et les opérateurs sont aujourd’hui aux abois. «Nous sommes en arrêt depuis le 16 mars. Plus on retarde le redémarrage, plus on réduit les possibilités de relance du secteur», s’indigne un acteur local. La durée de la saison estivale est donc réduite  et les opérateurs auront de moins en moins d’opportunités. Pourtant, et selon une étude de l’ONMT, les Marocains ont manifesté leur intérêt pour le voyage après la levée du confinement.

L’Office lui-même s’apprête à lancer une campagne de communication et de promotion pour encourager la préférence nationale. Avant le Covid, le tourisme national représentait à Marrakech plus de 30% du total des flux touristiques. C’est-à-dire: un visiteur sur 3 était marocain et le marché connaissait une constante évolution. Et aux yeux des professionnels, la relance des activités touristiques se fera d’abord sur ce marché local, pourvu qu’on le libère.

? La zone 1 paie le lourd tribut de la zone 2

Agadir, Essaouira, Ifrane, Tétouan…Voilà des villes touristiques classées en zone 1, qui ont réussi à se débarrasser du Covid et mérité un assouplissement des mesures de restriction. Mais en réalité, elles sont aujourd’hui enclavées et inaccessibles. Agadir, capitale du Souss, est l’une des principales destinations touristiques du pays et est en train de voir sa meilleure saison touristique (été) s’évaporer à cause du confinement des plus grandes villes émettrices (Casablanca, Rabat, Marrakech, Fès…) et de la fermeture des frontières. Idem pour Essaouira qui a misé sur les plages sauvages pour attirer plus de touristes pour la saison estivale. Les deux villes côtières tout comme d’autres destinations se sont préparés avec des animations, des itinéraires sécurisés, de nouveaux produits, etc. Elles continueront de subir les effets du confinement des autres.

B.B.

? A Fès, les professionnels du tourisme «dépressifs»

Tristes et anxiogènes après le prolongement du confinement, les professionnels du tourisme de Fès tirent la sonnette d’alarme. «Nous n’avons plus aucune visibilité après les passages ratés de la ministre de tutelle et du chef du gouvernement au Parlement», martèle Aziz Lebbar, président du CRT de Fès. Selon lui, «la prorogation de la levée du confinement a tué tout espoir de reprise». Classée en zone 2, la capitale spirituelle restera fermée jusqu’au 10 juillet. Ce qui écarte toute possibilité de relance, du moins durant la saison estivale. «J’aimerais bien savoir sur quelle base nos décideurs agissent», s’interroge Lebbar évoquant une «gestion  hasardeuse à tous les niveaux». «Au lieu de coordonner leurs actions pour garantir une sortie de crise, le ministère du Tourisme et l’ONMT ont l’esprit ailleurs», ajoute le patron du CRT déplorant «la récente vente du siège de l’ONMT…pour louer un local au prix fort». Qualifiant cet acte de «mauvaise gestion», ce dernier appelle les décideurs à la raison et à l’optimisation des dépenses publiques. Unanimes, les professionnels du tourisme redoutent «la perte de plusieurs saisons touristiques surtout si les autorités ne se décident pas sur une relance immédiate du marché international». «Tout porte à croire que la crise perdurera…jusqu’en 2023», disent-ils appelant  «le gouvernement à ne pas rester dans l’expectative».

Y.S.A

? Meknès, entre le marteau et l’enclume, veut une reprise immédiate

Il en est de même pour les professionnels du tourisme de Meknès qui souhaitent une reprise immédiate surtout que leur destination en zone 1 reste paradoxalement enclavée par des villes en zone 2, et donc inaccessible. En tout cas, le CPT de Meknès veut bien croire à la relance sur de bonnes bases. Selon son président, Adil Terrab, «les professionnels ont travaillé sur plusieurs axes. D’abord, un appui aux 150 entreprises touristiques de la ville et leurs employés, et un soutien aux agences de voyage et restaurants, qui emploient un total de 4.000 personnes. «Notre première priorité est de préserver les emplois et la paix sociale», souligne le président du CPT. Partenaires dans cette démarche, le conseil communal de Meknès et les autorités locales ont initié plusieurs réunions visant d’atténuer les effets de la crise Covid et soutenir les entreprises en difficulté. Une série de mesures est à l’étude. Pour éviter de gros dégâts, le CPT a fait appel à la Fédération nationale du tourisme (FNT) et des groupements des conseils régionaux et provinciaux du tourisme. Ces derniers ont émis «l’éventualité que la CNSS poursuive le versement de l’indemnité de 2.000 DH jusqu’au 31 décembre prochain, le renforcement de la flexibilité juridique des unités hôtelières et la mobilisation à l’avenir d’un budget dédié spécialement à la promotion touristique», confie Terrab. «Nous attendons toujours les modalités d’une éventuelle reprise du secteur, afin de mettre en place une stratégie de relance», poursuit-il. Notons que le CPT souhaite lancer une vaste campagne promotionnelle avec l’appui du Conseil national du tourisme et les associations professionnelles, dont celles des agences de voyage et des hôteliers. Pour aller vite, «nous devons absolument avoir des informations sur la date d’ouverture des frontières et des unités hôtelières», souligne Terrab. Signalons que Meknès dispose d’innombrables atouts dont le patrimoine architectural ancestral de la médina, le site de Volubilis, et la petite bourgade de Moulay Idriss Zarhoun…Tous méritent une véritable valorisation. En attendant, l’opération d’embellissement des voiries et grandes avenues de la capitale des olives se poursuit.

Y.S.A

? Tanger: Plages désenclavées, mais touristes confinés…

Le secteur touristique de la région Nord est à l’agonie et la reconduction de l’état d’urgence sanitaire empire la situation. «Nous comprenons parfaitement le souci sanitaire de la situation actuelle, mais les hôtels de la région sont en train de souffrir», indique sur un ton triste Ali El Kadiri, président de l’Association régionale de l’industrie hôtelière. Parmi les points qui font le plus mal, l’absence totale de visibilité. En effet, la reconduction peut se répéter ce qui laisse peu de marge de manœuvre aux hôteliers pour préparer la saison ou prendre des réservations. D’ailleurs, dans l’état actuel, une levée partielle des restrictions ne serait pas d’une grande aide, l’essentiel des clients de la Zone Nord, les habitués des plages de Tanger et de Mdiq sont eux aussi confinés.

Selon El Kadiri, les hôteliers sont prêts avec toutes les dispositions sanitaires prises pour recevoir à nouveau des clients. «Il faut corriger un malentendu, les hôteliers n’ont jamais fermé» tient à préciser El Kadiri. Corps médical, malades en quarantaine, touristes bloqués au Maroc, les unités hôtelières ont réduit leur voilure pendant la crise, mais n’ont jamais fermé leurs portes, ce qui leur permettra de reprendre leur activité au quart de tour si un échéancier précis de déconfinement est disponible, sinon, la navigation à vue risque de continuer jusqu’au 10 juillet.

A.A.

? Rabat: Le plus grave, c’est l’absence de visibilité!

A l'instar des autres régions du Royaume, le secteur du tourisme au niveau de Rabat a été lourdement impacté par la pandémie. Mais c’est le personnel médical déployé dans les différents hôpitaux de l’agglomération qui a sauvé un peu la situation, avance un responsable proche du secteur. Selon ce dernier, près de 30% des établissements hôteliers de Rabat sont occupés par le personnel médical ainsi que les malades guéris du Covid-19 mais qui devraient rester en quarantaine pendant quelques jours. Dans le cadre de la reprise de l’activité, nous avons préparé des carnets sanitaires qui définissent les mesures à respecter par le personnel du secteur du tourisme concernant ses différentes composantes: hôtels, agences de voyage….ajoute notre source. Cette dernière tient à signaler la reprise de plusieurs chantiers de construction de nouveaux hôtels au niveau de la capitale. Mais il faut noter l'inquiétude des professionnels sur l'avenir du secteur avec le manque de visibilité. Pour le moment, «nous n’avons aucune idée sur l’ouverture des frontières et la reprise du trafic», avance un directeur d’un grand hôtel de la capitale. Et même pour le tourisme interne, les déplacements sont encore réglementés, ajoute-t-il. Pour cette année, la saison est presque perdue, car la situation matérielle d’une grande majorité des familles sera fortement impactée par la crise, conclut notre source.

N.E.A.

? Oriental: Le balnéaire va perdre ses clients MRE 

Le CRT et la délégation régionale du tourisme au niveau de l’Oriental ainsi que les différents intervenants et opérateurs touristiques travaillent, depuis plus d’un mois, sur des offres promotionnelles pour le tourisme interne. Des packages sont proposés mais nécessitent des ajustements pour qu’ils soient réellement à la portée des ménages moyens. Ceux qui peuvent sauver la saison touristique de cette année. Les offres proposées jusqu’à présent concernent les stations balnéaires de Saïdia et de Marchica, l’arrière-pays et le golfique.  

Toutefois les opérateurs locaux attendent avec impatience, le démarrage de l’activité aérienne. 66 % des touristes qui ont séjourné dans l’Oriental, en 2019, sont une clientèle internationale avec seulement 34 % de touristes nationaux dont plus de la moitié constituée de marocains résidant à l’étranger. Des ressortissants qui n’ont pas encore «digéré» les mesures de confinement supplémentaires prises par les autorités marocaines, qui ont bloqué des milliers de leurs familles au Maroc dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire. Il est fort possible qu’ils optent pour d’autres destinations touristiques au lieu d’opter pour leur pays d’origine.  

À ces deux problèmes de taille s’ajoute la non visibilité pour le secteur de restauration. Des professionnels qui ne savent quand commencer ou comment opérer. Certes le département du tourisme a établi des protocoles sanitaires à respecter avec un référentiel  des mesures sanitaires et gestes barrières à appliquer mais puisque les restaurants sont encore fermés le démarrage réel de l’activité est remis aux calendes grecques. Sans réouverture imminente des restaurants la saison touristique est condamnée, répètent plusieurs hôteliers de Saidia.

Le 15/06/2020

Source Web Par L’économiste

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