Sept places de moins pour le Maroc dans l’Indice global de compétitivité 2013-2014
De mal en pis, sous le gouvernement Benkirane
Qui n’avance pas recule, dirait l’adage. Dans un monde en perpétuel changement, le Maroc qui se bat pour mettre en œuvre les réformes urgentes, paye les frais de l’immobilisme d’un gouvernement en mal d’aller de l’avant et de réouvrir «sans plus tarder» les chantiers de réformes paralysés depuis son arrivée au pouvoir.
En effet, le Royaume vient d’accuser une forte dégradation de sa position dans l’édition 2013-2014 du «Rapport sur la compétitivité internationale du Forum économique mondial (WEF)» (Forum de Davos) révélé au cours de la journée du mercredi. Il en ressort qu’il a reculé, pour la première fois depuis 2011, en perdant, en une seule année, 7 places pour passer à la 77ème place sur 148 pays au lieu de la 70ème sur 140.
Cette dégradation est imputée par les auteurs du rapport du WEF à son recul au niveau de plusieurs piliers de compétitivité, notamment la situation des institutions publiques caractérisée par l’inefficience de la bureaucratie gouvernementale, l’éducation dévalorisée, et la situation macroéconomique dégradée en raison de l’aggravation constante du déficit budgétaire et du gonflement de la dette publique. Mais aussi au niveau des indicateurs de formation et d’éducation supérieure et du marché du travail, sur lesquels le pays obtient les plus mauvaises performances.
L’indice du Rapport de
compétitivité internationale, qui compare les performances de 148 pays en
sondant les hommes d’affaires, compile, en effet, 114 variables classées en 12
piliers, regroupés en trois catégories: les «piliers de base» (les institutions
étatiques, l’infrastructure, la stabilité macroéconomique, la santé et
l’enseignement supérieur), les «moteurs de développement» ou amélioration de
l’efficacité et «innovation et sophistication».
En ce qui concerne le pilier de base, le Davos-rapport met le doigt là ou
le bât blesse en tirant la sonnette d’alarme sur la situation des finances
publiques, caractérisée par un accroissement constant du déficit et de la dette
publique. Se positionnant déjà parmi les cancres de la classe au niveau de la
situation macroéconomique, le Maroc a vu son classement se rétrograder au
135ème rang au niveau du déficit budgétaire et 109ème pour sa dette. Des
résultats qui, malgré les quelques progrès réalisés dans les infrastructures (69ème),
l’ont conduit à régresser de 20 places, au 90ème rang pour le seul
indicateur de la qualité de l’environnement macroéconomique.
S’agissant des facteurs
améliorant l’efficacité (moteurs de développement), le pays recule de 5
places, occupant le 84ème rang. C’est sur le volet de la formation et
l’éducation supérieure et d’efficacité du marché du travail, que le Royaume
obtient les plus mauvaises performances. Critiqué sur la réforme de
l’éducation, ledit Rapport relègue le Royaume au 102ème rang. La qualité du
système éducatif fortement mise en cause par le Souverain dans son discours à
l’occasion de la célébration du 60e anniversaire de la révolution du Roi et du
Peuple, les faibles taux de scolarisation dans le secondaire et le supérieur
ainsi que la déperdition scolaire et la part des femmes dans la population
active expliquent notamment ces contre-performances.
L’état de l’économie nationale résulte du net recul accusé au niveau du
développement des marchés financiers et de la maturité technologique. Pour les
premiers, le recul s’explique par le manque de disponibilité et
d’accessibilité, au sens monétaire, des services financiers ainsi que de plus
grandes difficultés pour obtenir un crédit et le manque de disponibilité du
capital-risque, ce qui fait qu’au niveau du développement des affaires, le
Maroc est classé 92ème. De même que le faible effort enregistré en termes
d’innovation fait qu’il a été relégué au 106ème rang.
Toutefois, le travail accompli par la
Banque centrale a permis au Maroc de faire des progrès en
termes d’équilibre financier des banques. Il s’est adjugé, par ailleurs, la
première place pour la maîtrise de l’inflation.
En substance, l’ensemble de ces facteurs affectent l’environnement des affaires, dont les trois principaux obstacles relevés restent les mêmes par rapport aux éditions précédentes. L’inefficacité de la bureaucratie (19,1% des sondés contre 17,6% l’an dernier), la corruption passe à la 2ème place avec 15,6% des enquêtés contre 12,6% et l’accès au financement est rétrogradé à la 3ème place, avec 13,5% des sondés contre 14,8%.
Par ailleurs, sur le plan
régional, jadis pionnier dans ce domaine, le Maroc représente respectivement la
9ème et la 5ème économie dans le monde arabe et en Afrique.
La dépréciation de la position du Maroc en matière de compétitivité ne sera pas
sans effets négatifs sur l’économie. Ce rapport ne jouera sans doute pas
en faveur du Royaume dans sa course aux investissements étrangers puisqu’il
risque de dissuader des opérateurs à la recherche d’un pays d’implantation et
de pousser ceux qui y sont déjà installés à renoncer à davantage
d’investissements.
Vendredi 6 Septembre 2013
SOURCE WEB Par Mohammed Taleb Libération
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