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Energies renouvelables Le handicap des textes d’application Les faits Le Conseil économique

Energies renouvelables   Le handicap des textes d’application Les faits Le Conseil économique

Les faits Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a relevé les avancées réalisées dans les grands projets des énergies renouvelables qui ne sont cependant pas suffisamment relayées par des projets de moyenne et petite puissance à même de permettre aux PME spécialisées d’y investir.

Dans son rapport 2012, le CESE, désormais dirigé par Nizar Baraka, ex-ministre de l’Economie et des finances, a fait le tour d’horizon des franchies et des écueils à surmonter dans les différents secteurs d’activité économique et sociale. C’est dans ce contexte que le rapport s’est penché sur deux secteurs intimement liés, les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Pour les énergies propres, le CESE a souligné que «la réalisation de projets d’énergie renouvelable a connu en 2012 des progrès importants». Le rapport en veut pour preuve la relance, l’année écoulée, de la première phase du complexe solaire de Ouarzazate avec la signature par MASEN, l’ONEE, le consortium adjudicataire et les bailleurs de fonds, des contrats relatifs au financement, à la construction et à l’exploitation de la première centrale de ce site, d’une puissance de 160 MW.

À ce titre, le groupe saoudien Acwa Power s’est adjugé, en septembre 2012, le premier projet du Plan solaire marocain et en a entamé les travaux en mai de cette année. L’année 2012 a également vu la désignation des soumissionnaires pour l’appel d’offres relatif à la réalisation de plusieurs centrales éoliennes d’une puissance globale de 850 MW, rappelle le rapport. Ce projet constitue la seconde phase du Programme éolien marocain après un premier projet de 150 MW dans la région de Taza et se compose de cinq parcs éoliens et comporte en outre la fourniture et la maintenance des équipements nécessaires à l’extension de 200 MW du parc éolien de Koudia Al Baida.

La non-publication des décrets d’application, l’obstacle majeur

Ces réalisations ont fait dire au rapport d’Ernst & Young, intitulé, «Renewable energy country attractiveness indices», publié en février 2012, qu’«étant le seul pays connecté au réseau européen, le Maroc a une excellente occasion de passer du statut d’importateur d’énergie à celui d’exportateur. Avec un excellent potentiel en énergie solaire et un potentiel significatif en énergie éolienne, le Maroc va devenir un fournisseur d’énergie pour l’Europe».

En attendant cette heureuse échéance, le CESE ne manque pas de pointer du doigt les insuffisances essentiellement dues au «retard enregistré dans la clarification des règles de production, de raccordement et de vente, liées à la non-publication des décrets d’application de la loi 13.09 relative au développement des énergies renouvelables», note le rapport qui souligne également l’absence d’incitations fiscales et de financements adaptés. Cette situation fait que les grands projets d’énergies propres ne soient pas relayés par des installations de moyennes et petites puissances «qui constituent pourtant un réservoir important de production locale d’énergie» et handicape les PME qui souhaiteraient investir dans ce créneau d’avenir.

Les objectifs de l’efficacité énergétique compromis ?

Économiser 12% de la consommation énergétique à l’horizon 2020 et 15% d’ici à 2030 est le principal objectif de la stratégie nationale d’efficacité énergétique entrée en vigueur en 2008 et confiée à l’Agence des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (ADEREE). Pour y parvenir, l’ADEREE a lancé depuis 2010, le programme intitulé Code d’efficacité énergétique dans le bâtiment qui représente 36% de la consommation énergétique nationale. Dans le secteur industriel, la Confédération générale des entreprises au Maroc a lancé depuis janvier 2011, un projet dénommé Partenariats pour l’avancement d’une production plus propre, qui vise les PME. Mais est-ce suffisant ? «Le retard enregistré dans l’avancement du programme national de l’efficacité énergétique risque de compromettre sérieusement les objectifs initiaux de réduction annoncés en 2008», le CESE ne pouvait pas être plus direct. Les causes en sont, encore une fois, «la non-publication des textes d’application de la loi 47.09, relative à l’efficacité énergétique, adoptée en novembre 2011» ainsi qu’un déficit en cadres et en techniciens qualifiés dans ce domaine. Enfin, le CESE préconise la mise en place d’un observatoire de mesure et de suivi de l’efficacité des actions réalisées en matière d’efficacité énergétique. 

Décriptage

  • Le retard enregistré dans l’avancement du programme national de l’efficacité énergétique risque de compromettre les objectifs de réduction de la consommation de 12% à l’horizon 2020.

Publié le : 24 Août 2013 –

SOURCE WEB Par Samir Benmalek, LE MATIN

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