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Enquête L'Economiste-Sunergia: Très chère la vie au Maroc!

Enquête L'Economiste-Sunergia: Très chère la vie au Maroc!

Le coût de la vie au Maroc est élevé. Même si les statistiques officielles rendent compte d'une faible inflation sur l'année 2019 et prévoient un taux en dessous de 2% en 2020 (voir encadré), le ressenti est tout autre. D'ailleurs, les économistes du Centre marocain de conjoncture avaient attiré l'attention sur «la cohérence du taux d'inflation avec le ressenti des ménages».

Plus de 7 personnes sur 10 trouvent que le coût de la vie est cher: 38% l'estiment très élevé et 34% plutôt élevé. Un argument que les centrales syndicales ne manqueraient certainement pas de faire valoir lors de prochaines réunions avec le gouvernement sur le dialogue social.

D'ailleurs, le coût de la vie revient à chaque fois dans leur argumentaire pour obtenir une amélioration des revenus. L'année dernière, une hausse du Smig de 10% en deux tranches et une hausse des salaires des fonctionnaires ont été accordées. A cela s'ajoute le relèvement des allocations familiales.  En tout cas, seuls 20% des personnes sondées trouvent que le coût de la vie est «plutôt pas élevé» et 9% «pas du tout élevé». 

Les hommes comme les femmes jugent le coût de la vie «très élevé», mais dans des proportions différentes: 40% pour les premiers contre 36% pour les deuxièmes. Elles sont 39% à déclarer qu'il est «plutôt élevé». Les proportions des femmes et des hommes qui ont un avis différent, soit «plutôt pas élevé», sont respectivement de 18 et 21%.

Jeunes et moins jeunes penchent pour la majorité d'entre eux pour un niveau de vie élevé, mais avec des nuances. 23% des personnes relevant de la tranche d'âge 18-24 ans trouvent le coût de la vie très élevé et 42% plutôt élevé. De 25 ans jusqu'à 54 ans, le coût de la vie est considéré très élevé pour plus de 40% des personnes sondées. Il atteint même 46% pour la tranche des 35-44 ans et celle des 45-54 ans. De même, plus de 30% des 25 à 54 ans estiment qu'il est plutôt élevé.

Les réponses des 65 ans et plus rejoignent relativement  celles des 25 à 64 ans même si 20% d'entre eux trouvent que le coût de la vie n'est «plutôt pas élevé». Autrement dit, le ressenti sur la cherté du coût de la vie est le même mais avec de petites nuances.

Pour les 55-64 ans, le coût de la vie est estimé très élevé pour 36% d'entre eux et plutôt élevé pour 23%. 26% des personnes de cette tranche d'âge trouvent qu'il n'est «plutôt pas élevé» et 15% «pas du tout élevé».

Dans le rural comme dans le milieu urbain, les tendances se croisent: 37% des citadins indiquent que le coût de la vie au Maroc est très élevé contre 39% dans les campagnes. De même, 34% des personnes qui habitent les villes le jugent plutôt élevé et 33% dans le rural.

Par catégorie socioprofessionnelle, les résultats tendent plus vers deux réponses: «un coût de la vie très élevé» et «plutôt élevé». La tendance est plus prononcée chez les catégories D et E, celles qui sont à des revenus compris entre 2.000 à 4.000 DH et en dessous de 2000 DH: 44% trouvent à juste titre le coût de la vie très élevé et 33% plutôt élevé. Et c'est au nord-est où les répondants estiment le coût de la vie très élevé (45%) et plutôt élevé (35%).

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Fiche technique

L’enquête L’Economiste-Sunergia Etudes rentre dans le cadre du concours My Market Insights (Vague 6) du groupe Sunergia. La méthodologie repose sur l’enquête téléphonique sur système CATI. L’enquête a été réalisée lors de la rentrée des vacances estivales, sur la période allant du 5 septembre au 31 octobre 2019. L’échantillon compte 1.000 personnes interrogées de façon aléatoire, soit une marge d’erreur de +/-3,1%. La structure de l’échantillon a été redressée de façon à appliquer exactement la structure de la population marocaine issue du recensement (RGPH 2014) du Haut-Commissariat au plan (HCP). La réalisation a été confiée aux équipes de Marketphone, filiale du groupe Sunergia à Casablanca.  Cinq critères de quotas ont été appliqués: sexe, âge, milieu d’habitation, région et CSP.

Les sondés sont à 49% des hommes (490) et à 51% des femmes (510). 60% des répondants vivent en milieu urbain contre 40% en milieu rural. Les catégories socioprofessionnelles relèvent des CSP suivantes: A et B (13%), D et E (31%) ou encore C (56%). Toutes les grandes régions y sont représentées.

La nourriture, le premier poste cité

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Voilà des résultats qui devraient donner à réfléchir. Dans le sondage, trois domaines sont cités majoritairement comme étant chers.  Ils renvoient à la satisfaction des besoins élémentaires (pyramide de Maslow). La nourriture vient en première place pour 6 personnes sur 10.

La proportion baisse à 51% pour les 18-24 ans avant de remonter rapidement pour les autres tranches d'âge. Elle atteint même 79% pour les 65 ans et plus, une catégorie qui classe le logement en deuxième position (36%) et le transport en 3e position, puisque 27% d'entre eux l'ont cité.

La nourriture importante aussi bien dans les villes que les campagnes (56 et 65% respectivement) et même pour les différentes catégories socioprofessionnelles ainsi que dans les différentes régions.  Pourtant, un coup d'œil sur les statistiques officielles rendent compte qu'au cours des dix derniers mois de l'année 2019, le prix des produits alimentaires avait baissé.

Le deuxième domaine cité n'est autre que le logement pour 33% des répondants et l'habillement pour 23%. Même si le loyer diffère d'une ville à l'autre, il accapare une partie importante des revenus des ménages. Pareil pour l'éducation, en particulier dans les villes. En tout cas, l'éducation, la santé et le transport sont invoqués par 18% des répondants.

Mais l'inflation au plus bas

Pour la banque centrale, l’inflation a connu une forte décélération au cours des dix premiers mois de 2019, en lien principalement avec le recul des prix des produits alimentaires. Elle devrait terminer l’année avec une moyenne de 0,3%, mais s’accélérerait à 1,1% en 2020 et à 1,4% en 2021. Sa composante sous-jacente, qui mesure la tendance fondamentale des prix, ralentirait à 0,6% en 2019 et augmenterait à 1,3% en 2020 puis à 1,9% en 2021. Et ce sous l’effet conjugué de l’amélioration prévue de la demande intérieure et de la dissipation attendue de l’appréciation du taux de change effectif réel.

Pour le Haut-Commissariat au plan, l’inflation globale ralentirait a +0,2% seulement en 2019, contre +1,9% un an plus tôt. Cela s'explique par le mouvement de repli des prix des produits alimentaires ayant marqué les trois premiers trimestres de l’année 2019 et la décélération des prix des produits non-alimentaires, après une année 2018 marquée par une inflation énergétique relativement élevée.

Le 08/01/2020

Source web Par l’économiste

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