René Trabelsi retient l’attention au Forum de Doha : Comment préserver le tourisme du terrorisme (Vidéo)

Doha – De l’envoyé spécial de Leaders, Mohamed Taïeb. Participation remarquée de René Trabelsi au Forum de Doha, ce dimanche, à la faveur de sa participation au panel de discussion sur la protection du tourisme et la préservation de ses bénéfices dans un monde multipolaire. Plus encore, sous l’impact du terrorisme ? Et pourquoi pas un fonds mondial d’indemnisation ? Le ministre du Tourisme, de l’Artisanat et par intérim du Transport, est en effet l’unique officiel tunisien invité à ces assises de haut niveau. Son appartenance à la communauté juive tunisienne n’a pas manqué aussi de susciter l’attention. Mais, c’est surtout ses tentatives insistantes de relancer le secteur, qui est en pleine déprime dans toute la région, et subit de plein fouet l’impact du terrorisme islamiste qui lui vaut l’intérêt des participants à ce panel.
Avec lui au podium, se trouvaient des panelistes de renom dans l’industrie touristique et de transport : son homologue jordanien, Majd Mohamed Shweikeh, Akbar Al Baker, président de Qatar Airways, la princesse Dina Firas, présidente du conseil d’administration du groupe jordanien Petra National Trust, Zurab Pololikashvili, secrétaire général de l’organisation mondiale du Tourisme, alors que la talentueuse Zain Asher de CNN devait modérer les débats.
L'impact des conflits
D’emblée, la problématique était posée. En tant que moyen essentiel de relier les peuples et les cultures et d'accroître la compréhension entre les peuples du monde entier, le tourisme est un moteur de la paix. Mais trop souvent, le tourisme est directement et dramatiquement affecté par des situations géopolitiques diverses. Ces dernières années, les gouvernements ont bloqué les flux touristiques comme tactique dans les conflits avec d'autres pays. Et depuis de nombreuses années, les groupes terroristes ciblent les touristes et les sites touristiques afin d'avoir un impact maximal sur la peur et les difficultés économiques mondiales, par la perte de revenus touristiques dans les pays ou régions ciblés. En outre, les tensions géopolitiques entraînent trop souvent la destruction de sites culturels et patrimoniaux qui sont au cœur de l'histoire et de l'identité des nations, ce qui réduit les perspectives du tourisme et la paix et la compréhension qu'ils peuvent apporter. Cette session explorera ce qui peut être fait grâce à la collaboration des acteurs étatiques, du secteur privé, des organisations internationales et des organisations non gouvernementales pour réduire l'impact négatif des conflits sur les voyages et le tourisme et pour renforcer le tourisme comme moteur de la paix. Que faire ?
René Trabelsi était bien placé pour répondre à ces questions en évoquant la démarche tunisienne, au milieu des risques sécuritaires persistants et des attaques terroristes sanglantes. « La Tunisie, pays de paix et de stabilité n’était guère habituée à subir cette violence extrémiste, y faire face et gérer ses conséquences, commencera-t-il par dire. L’impact en était subi de plein fouet, laissant déplorer des victimes innocentes et frapper durement un secteur touristique pilier de l’économie et source de revenus de près d’un million de Tunisiens, ajoutera-t-il. Il fallait tout-à-la fois sécuriser le pays sur l’ensemble du territoire, et soutenir le tourisme et l’artisanat, venir en aide aux professionnels et faire revenir les flux de vacanciers. »
Dur, Dur!
« Ce n’est guère facile, a reconnu Trabelsi. L’image de la Tunisie, de sa douceur de vie, de son hospitalité légendaire et de ses merveilleux monuments historiques ont failli en prendre un grand coup. Nous avons dû agir, dans le secteur touristique, à plusieurs niveaux : appuyer les hôteliers, voyagistes et autres professions connexes, sécuriser les hôtels, parcours, musées et sites et renforcer notre marketing dans les pays émetteurs de vacanciers. Aujourd’hui, la Tunisie connaît une bonne reprise, prometteuse. Nous en avons également profité pour renforcer la qualité des produits touristiques offerts, améliorer les prestations et hisser l’accueil et la relation client en crédo collectif partagé. »
Un fonds mondial d’indemnisation ?
La Jordanie aussi n’a pas été épargnée par l’impact de la dégradation sécuritaire dans la région et se déploie de son côté pour en réduire les conséquences sur son tourisme. Pour d’autres raisons (l’embargo infligé par les autres pays du Golfe) le Qatar a connu lui aussi son lot de difficultés tant au niveau du transport aérien que des flux touristiques provenant des pays du Golfe. Lui aussi s’est ingénié à s’en sortir.
Une idée a été timidement évoquée depuis la salle : pourquoi ne pas songer à un fonds mondial de réparation et d’indemnisation du secteur touristique en cas de perte de clientèles et de revenus suite à des attaques terroristes ? Et pourquoi ne pas l’envisager aussi en cas de catastrophes naturelles ou de pandémies virales ? Ici, au Forum de Doha, les idées naissent timidement, mûrissent lentement et, espérons-le, verront un jour leur concrétisation.
Le 15 décembre 2019
Source web Par leaders
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