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TPE On s’intéresse enfin au parent pauvre !

TPE   On s’intéresse enfin au parent pauvre !

 

Contrairement aux grandes entreprises et grands groupes de renommée internationale qui monopolisent l’attention, les Très petites entreprises (TPE) sont, selon le mot d’un économiste, «un archipel obscur et négligé, car peu connu et peu étudié par la plupart des dispositifs d’observation statistique».

Intégrer quelque 3,5 millions de personnes à une couverture sociale.

Il y a bien l’étude réalisée par le HCP que nous publions sous forme d’extraits, qui date de 2007, mais qui reste d’actualité dans ses analyses. Pourtant les TPE-PME, dont le CA annuel est de moins de 3 millions de DH, représentent au Maroc plus de 80% des unités de production et sont au cœur de l’économie. Moteur de la création d’emplois, elles assurent surtout la stabilité sociale et jouent un rôle économique et social considérable, garant de la survie de millions de familles. Pourtant, et le document de synthèse du ministère des Affaires générales le reconnait, «la TPE n’a pas été suffisamment servie par les programmes de soutien aux entreprises, dans l’absence d’une stratégie intégrée et cohérente dédiée.»

Aujourd’hui, avec la crise économique, le curseur a changé et ce sont les TPE qui sont au cœur de l’actualité et de l’action du gouvernement, du patronat et d’autres institutions comme la GIZ. «Nous avons mis en place une nouvelle stratégie nationale qui prévoit des mesures d’incitation en termes fiscal, d’accès aux crédits bancaires et de formation», déclare le ministre délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance, Najib Boulif, qui a mis en place une démarche pragmatique. En effet, la stratégie a été déployée dans une première phase sur quatre régions pilotes : Nord/Tanger-Tétouan, Centre/Grand Casablanca, Sud-Massa-Drâa et Est-Oriental avec une instance de pilotage, suivi et évaluation à travers des centres TPE régionaux qui ont identifié et listé les TPE éligibles au programme d’accompagnement.

L’initiative du gouvernement change d’échelle et vise sur un plan national, comme l’indique ledit document de stratégie nationale de la TPE dont nous publions des extraits, à soutenir et accompagner les très petites entreprises formelles dans leur développement et leur émergence grâce à un dispositif d’encouragement dédié et des structures d’accompagnement engagées et professionnalisées. Il vise également à accompagner les «unités visibles» disposant de la taxe professionnelle dans le processus de formalisation et de structuration de manière à accéder aux avantages réservés aux structures formalisées et, enfin, à créer une impulsion durable à la création d’entreprises et encourager l’initiative entrepreneuriale.

 

Toutes les conditions sont réunies pour aider ce parent pauvre des stratégies de l’État, comme l’a souligné Meriem Bensalah, présidente de la CGEM, un parent pauvre qui ne veut plus être montré du doigt, comme le souligne Moncef Kettani, membre du CESE, SG de l’UGEP qui a lancé le programme Formator. «Si ces entités sont dans l’informel, c’est parce qu’on les a négligées depuis longtemps. Les TPE ne fuient pas le secteur formel bien au contraire, car le secteur de l’informel les expose à la précarité, la fragilité et parfois à la corruption des fonctionnaires véreux. Il reste que leur méconnaissance des lois et des règles les place automatiquement hors système.

Il faut donc les accompagner, les soutenir et les informer». Mais aussi, et là le challenge est de taille, intégrer quelque 3,5 millions de personnes à une couverture sociale. La première édition du 1er Forum international des TPE, qui se tiendra à Casablanca les 29 et 30 mai, va dans ce sens. 

 

L’événement est placé sous l’égide de quatre ministères : Affaires générales et de la gouvernance, Artisanat, Emploi et formation professionnelle, ministère de l’Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, avec le soutien de nombreuses institutions dont la Confédération générale des entreprises du Maroc, la Caisse centrale de garantie, l’Union pour la Méditerranée, l’OCP et l’ANAPEC...

 

Programme et mesures proposées dans la stratégie nationale de promotion de la TPE

• Les mesures présentées sont soumises à 3 filtres : la faisabilité, l’opportunité et la cohérence. 
• Elles visent à promouvoir un environnement global favorable en créant pour l’opérateur les conditions de certitude, les conditions de facilitation et de simplification et les conditions de compétitivité.
• Elles sont articulées autour de 2 grands axes :

Soutien et incitation

Accompagnement

 

Le soutien et l’incitation couvrant 3 dimensions :

• Fiscale

• Financement 

• Couverture Sociale

 

L’accompagnement et la facilitation portant sur :

• La formation et le coaching : individuel ou collectif

• Le conseil et l’expertise

• L’intéressement aux programmes d’appui institutionnel et à l’agrégation 

• L’assistance dans les formalités (administratives, fiscales et sociales) et la promotion du statut d’auto-entrepreneur

• La facilitation pour l’accès aux locaux et l’accès aux marchés.

 

Structure nationale de coordination

Mission
• Appuyer la mise en œuvre de la stratégie nationale par le développement et la coordination des plans régionaux dans le cadre de contrats-programmes.

 

Structures régionales et relais d’accompagnement

L’objectif est de créer un mouvement coordonné de grande ampleur et irréversible de développement de la TPE sur la base d’une large adhésion de cette cible et d’une mobilisation effective des partenaires plus particulièrement à l’échelle régionale, locale et territoriale.
La structure d’accompagnement est appelée à établir la confiance et à susciter l’intérêt de la TPE. Dans ce sens, elle doit être à la fois crédible et professionnalisée.

Institutionnalisation du centre TPE dans la région :

Le profil requis de cette nouvelle structure doit nécessairement : 

• capitaliser sur l’existant : programmes et structures d’intervention actuels;

• prendre en considération les nouvelles orientations portées dans le projet de la régionalisation;
• être spécifiquement dédié à la TPE;

• mobiliser des ressources financières en rapport avec l’ampleur du chantier TPE et des ressources humaines professionnalisées;

• développer un ancrage régional et local assurant une proximité forte par rapport aux cibles TPE;
• disposer d’une capacité affirmée de mobilisation des acteurs clés (par la confiance et la crédibilité);
• disposer de latitudes confirmées pour être réactif et non bureaucratique.

• être aisément et rapidement réalisable.

 

Son statut juridique sous forme de société doit lui conférer une flexibilité et une force d’action compatible avec l’ampleur de l’ambition. 

Dans son lancement, il peut se constituer sous une autre forme de transition compte tenu des choix et des spécificités de chaque région (Association ou Unité de gestion de projets…)

 


Les missions du centre TPE

-Instruit et participe activement à l’élaboration de la stratégie régionale qu’il valide par le conseil régional, à travers une large concertation avec les acteurs de la région (CRI, organismes consulaires, associations…).

-Développe toutes les activités de support pour appuyer le travail des relais régionaux et locaux dans le cadre du «plan TPE» de la région.

-Assure le secrétariat exécutif pour les relais régionaux.

-Met en place un système d’observation et d’information intelligente destiné à suivre l’évolution de la TPE dans la région et la performance des programmes d’appui à la TPE (observatoire et tableaux de bord).

-Développe en concertation avec les intervenants locaux toutes propositions pertinentes de soutien, de facilitation ou de simplification de nature à promouvoir directement ou indirectement la TPE de la région.

Publié :          Mai 2013 –

SOURCE WEB Par Farida Moha, LE MATIN

 

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