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Les îles Jaâfarines ne renvoient plus vers Mellilia

Les îles Jaâfarines ne renvoient plus vers Mellilia

Au mépris du droit international, les migrants irréguliers sont soumis à un tri sur place

Les îles Jaâfarines se sont-elles transformées en des lieux d’enfermement des migrants irréguliers ?  A en croire l’Association marocaine des droits humains-section Nador, ces migrants sont aujourd’hui retenus sur ces îles durant plusieurs jours avant d’être transférés vers le préside occupé de Mellilia

« Les îles Jaâfarines ont toujours constitué un point d'entrée pour les immigrants notamment les femmes et les enfants vu qu’elles sont proches de Cap de l’eau et de la ville de Saïdia. Elles sont situées à 3 km du Maroc et à 27 km de Mellilia, », nous a indiqué Omar Naji, vice-président de l’AMDH-section Nador. Et de poursuivre : «Souvent, les migrants irréguliers sont arrêtés quelques heures avant d’être transportés vers Mellilia. Aujourd’hui, nous avons observé que le délai de quelques heures d’attente s’est prolongé de plusieurs journées.  Selon des témoignages recueillis par le soin de notre association, près de 200 migrants dont beaucoup de femmes et d'enfants sont enfermés dans l'une des trois îles sous surveillance militaire depuis le 22 septembre dernier, soit 13 jours ».

D’après notre source, les autorités espagnoles expliquent ce maintien sur les lieux des migrants irréguliers par le fait que l’un des bateaux chargés de leur transfert vers Mellilia est tombé en panne. Un argument qui ne semble pas être du goût de l’AMDH Nador qui estime que ce maintien des migrants est délibéré puisqu’il vise à faire le tri entre eux avant leur éventuel transfert vers Mellilia dont le Centre d'accueil temporaire pour immigrés (CETI) est archi-complet. « Beaucoup de migrants subsahariens, de Yéménites, de Syriens et autres passent la nuit sous des tentes de fortune faute de place au sein du CETI », nous a-t-elle confié. Et d’ajouter : « Nous trouvons ce maintien des migrants irréguliers sur ces îles comme grave et scandaleux d’autant que ces lieux sont habités uniquement par un petit détachement militaire espagnol ».

A rappeler que l’Espagne dispose de plusieurs centres de rétention de migrants (Motril, Almeria, Malaga, Madrid…) où les migrants sont enfermés pendant 60 jours au maximum avant leur expulsion.  Selon le site Infomigrant, « ces migrants sont détenus dans des "cellules sombres, froides et humides", sans possibilité d’en sortir excepté pour des visites médicales, le relevé de leurs empreintes digitales et des entretiens ».

Selon le site Elfaro de Melilla, 12 navires sont arrivés sur ce territoire entre les mois d'août et septembre 2019 et 343 immigrants ont été transférés à Mellilia. De son côté, le site Europapress a indiqué que la plus grande vague d’entrées a été enregistrée au cours du mois d’août dernier avec l’accès de 68 personnes dont 41 femmes et 15 enfants. Les flux vers ces îles s’explique, selon ledit site, par la difficulté de franchir la double barrière qui sépare le préside occupé de Mellilia du reste du Maroc, en raison des fils barbelés ainsi que de la plus grande vigilance des forces de l’ordre marocaines et espagnoles qui ont durci leurs contrôles ces derniers mois.

La même source a affirmé que les autorités espagnoles procèdent souvent au renvoi de ces migrants (et  notamment les hommes) vers le Maroc afin d’empêcher que ces îles ne se transforment en zone d’entrée illégale vers l’Espagne. En revanche, les femmes de plus de 18 ans et les enfants sont accueillis à Mellilia pour des raisons humanitaires, selon la législation espagnole.

Le site a précisé, en outre, que les hommes d’âge mur qui remplissent les conditions requises pour demander l'asile (comme les Syriens), ne sont pas expulsés contrairement à ceux qui viennent d'Afrique subsaharienne, considérés comme des "immigrants économiques" et ne peuvent donc invoquer le statut de réfugié. A noter que le dernier bilan du ministère espagnol de l'Intérieur a souligné que 19.307 migrants sont arrivés en Espagne par voie maritime ou terrestre entre le 1er janvier etle 1er septembre, soit près de 42% de moins que sur les huit premiers mois de 2018.

Le 12 septembre 2019            

Source web Par Libération

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