Forteresses
Les lois sont belles tant qu’elles ne sont pas rapportées au décalage entre ce qui est projeté et ce qui est réalisé. Ce qui est proposé ne correspond pas toujours à ce qui existe sur le terrain.
Formulée de manière triviale, seule une partie de l’histoire est racontée.
Pour prendre l’affaire des délais de paiement et des pénalités de retard (voir en pages suivantes), la mesure ne tient pas encore ses promesses.
Quid en effet de sa capacité transformationnelle quand la conjoncture économique est un frein structurel et quand les mœurs commerciales empêchent l’application.
Dans le premier cas, les donneurs d’ordre débiteurs sont étranglés financièrement et ne peuvent objectivement rembourser ni le principal ni ses intérêts. Ils sont nombreux à se retrouver dans une mauvaise passe que confortent régulièrement les prévisions des organismes d’assurance-crédit sur la sinistralité des entreprises.
Dans le deuxième cas, le client est solvable, mais en position de force... C’est le lot de tout un écosystème de transactions fondamentalement asymétriques pour des impératifs de taille. Quelle est la PME/TPE qui serait assez suicidaire pour poser un ultimatum commercial à son grand compte?
La loi sur les délais de paiement sous ses nouveaux habits reste sans doute un cadre réglementaire perfectible et bien intentionné. Ce n’est pas le cas de beaucoup d’autres réformes mal pensées dès le départ.
Nous pourrions multiplier les exemples où les projets ne dépassent guère le statut de promesses incantatoires et qui sont rarement à la mesure des problèmes à résoudre. Sous ces prismes, les réformes deviennent surtout des références symboliques, pour tenter de rassurer des groupes d’intérêt, calmer une colère ou au contraire enflammer les foules.
Elles permettent d’éclairer sous un jour nouveau des crises ou des sujets fâcheux, mais souvent sans que le changement ne soit effectif. Et surtout sans que les anciennes forteresses ne tombent.
Le 29 Août 2019
Source web Par leconomiste
Les tags en relation
Les articles en relation
Entreprises défaillantes : peu sollicitée par les sociétés, la procédure de sauvegarde montre s
La faiblesse du nombre de juridictions de commerce et les ressources allouées sont une contrainte majeure. Le nombre d’entreprises défaillantes au Maroc ...
#MAROC_Dakhla_Oued_Eddahab : Deux zones logistiques dans le pipe
Le schéma directeur des zones logistiques de la région Dakhla Oued Eddahab a été présenté, mardi à Dakhla. Deux zones logistiques y sont prévues et l’...
La réforme des chambres de commerce, d’industrie et de services sur de bons rails
Dans un contexte national marqué par le lancement de plusieurs réformes en vue d’améliorer et de booster les capacités du royaume à capter de nouveaux in...
CGEM-BAD : 560.000 $ pour développer les PME marocaines en Afrique
Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) scellent le premier partenariat du gen...
Mezouar veut améliorer la trésorerie des entreprises
Pour le patron des patrons, le financement du besoin au fonds de roulement des PME et TPE arrive en tête de liste des dossiers qu’il devra défendre durant c...
Conjoncture: les TPE et les PME toujours pénalisées
Le dernier rapport du Centre marocain de conjoncture (CMC) analyse la situation économique actuelle et décrypte les difficultés auxquelles font toujours face...
Doing Business 2020: le Maroc se rapproche du Top 50
Le Maroc a réalisé un bond de 7 places au classement Doing Business 2020 de la Banque mondiale, rendu public jeudi à Washington, pour se hisser au 53ème ran...
Fiscalité: Les 10 mesures sur lesquelles le gouvernement s'engage
Réaménagement du barème de l'IR, suppression de la cotisation minimale si le taux des déficitaires chroniques baisse, fiscalité simplifiée pour les pe...
Les chantiers prioritaires de Benchaâboun
Apurer les crédits TVA, améliorer sensiblement les délais de paiement, faciliter l'accès au financement des PME/TPE et renforcer les PPP. Ce sont là le...
Banque mondiale : Gros prêt pour le secteur financier
Bonne nouvelle pour les PME marocaines. La Banque mondiale vient d’accorder un prêt de 3,5 milliards de DH pour appuyer des réformes "de grande ampleur" dan...
L'OCP mise gros sur son écosystème
Le mastodonte, qui a récemment dévoilé ses résultats financiers de 2018, met les bouchées doubles sur plusieurs plans. En effet, Aujourd’hui Le Maroc nou...
Le Maroc, 1er investisseur africain en France en 2022
Le nombre d’emplois créés ou sauvegardés par les implantations marocaines grimpe de 106 % Investissement : Le Maroc s’érige en tant que partenaire ma...