« Zéro Mika » oui, mais… pas que
Les Marocains, c’est un fait, ont, considérablement, réduit leur consommation de sacs en plastique. Et si la chute de leur utilisation est évidente, il reste cependant bien des progrès à accomplir.
Légiférée en juillet 2016, sous le doux euphémisme de « Zéro Mika » quelques mois avant que le Royaume n’organise à Marrakech, sa COP dans une vingt-deuxième édition, l’initiative devait permettre de lutter contre les sacs en plastique éparpillés çà et là dans la nature.
Avant qu’ils ne finissent comme piège à animal marin quelque part dans la plus grande poubelle du monde, la mer ou l’océan, il fallait, pour nos dirigeants au plus vite intervenir à l’encontre de ce fléau qui faisait que des régions paradisiaques au Maroc perdaient de leur superbe.
La guerre fut alors déclarée aux sacs plastiques. Eh oui ! il y avait urgence. En effet, chaque année, c’étaient 26 milliards de sacs en plastique qui se déversaient dans nos eaux. Et nous autres, Marocains, qui en étaient si friands, avons fini par établir un triste record avec nos 900 sacs consommés durant les douze mois. De malheureuses statistiques surgirent alors qui nous avaient valu malheureusement, un classement peu flatteur au niveau planétaire. On s’était retrouvés en tant que second pays qui utilisait à outrance ce matériau des nouveaux temps au monde, juste derrière, les États-Unis le plus gros pollueur de la planète.
Alors, gagnée la lutte ? Que nenni ! Si les efforts du Maroc pour réduire les sacs en plastique et leur consommation sont indéniables, ils sont loin d’être satisfaisants pour la cause. Certes, la plupart des structures organisées telles que les supermarchés et autres épiceries se sont convertis et se sont au fil des jours, recyclés en faisant du papier leur priorité pour l’emballage, mais ça reste plus au niveau urbain et encore.
Malheureusement, en parallèle à cette structure commerciale réglementée force est de constater que d’autres qui touchent plus de citoyens et qui appartiennent au domaine de l’informel ou du traditionnel tels que souks et marchés, épiceries et commerces incontrôlés surtout dans le rural, marchands ambulants, etc. sévissent. Avec la fabrication de sacs de plastique dans des ateliers clandestins un peu partout dans le pays, on n’est pas encore sorti de l’auberge. Tant s’en faut même d’une lutte. Il faut se l’avouer des réseaux de distribution essentiels subsistent, aidés en cela par un laxisme de la part de l’autorité qui n’arrive pas ou plus à en faire le contour et donc le cerner et le contrôler.
Par ailleurs, la guerre qui se veut petit à petit universelle, contre ce matériel, ne doit pas se limiter qu’aux seuls sacs, chez nous. Bien du plastique (d’emballage, bouteilles et autres produits à usage unique finissant en tant que déchets en mer tels que bâtonnets de coton-tige, couverts, assiettes ou pailles, filets de pêche, etc.) se retrouve malencontreusement présent dans notre environnement et souvent il fait beaucoup plus mal à la nature que celui mis en cause.
Il faudrait à l’instar de ce qui se fait en Europe et ailleurs, légiférer et renforcer la loi existante afin, de bannir l’usage unique et recycler le plastique à d’autres fins, qui passeront pour des solutions moins nocives pour notre planète que l’on a reçue en héritage et que l’on laissera en legs aux générations futures et, si possible, sans un autre état que celui existant.
Le 12 août 2019
Source web Par hespress
Les tags en relation
Les articles en relation
Zéro mica: Superviser les alternatives
Si la campagne « zéro mica » n’a pas été bien accompagnée par la plupart des citoyens marocains, ce n’est pas uniquement pour mauvais augure. On a att...
COP28 Dubaï : plus de 80.000 participants, un record
En comptant le personnel technique et sécuritaire, 104.000 personnes peuvent accéder à la "zone bleue" dédiée aux négociations et aux pavillons des États...
Deux millions DH pour requalifier les marchands ambulants de Guelmim
Ce projet vise à améliorer leurs conditions de travail et revenus 147 marchands ambulants basés à Guelmim vont bénéficier du projet de requalification ...
Zéro mika: Les 1res alternatives
Papier emballage, tupperware en verre, cabas… les produits de substitution Fonds de soutien: 38 dossiers éligibles sur 44 Une manne pour les coopérati...
Financement climatique et marché du carbone : enjeux clés de la COP29 à Bakou pour soutenir les p
À la COP29, qui se tiendra à Bakou, les négociations climatiques se concentreront sur la mise en place de nouveaux mécanismes financiers pour soutenir les n...
[WebTV] Retour des sacs plastiques : Un bilan d’étape avec Mounir El Bari
L’une des lois qui continuent de susciter le débat celle portant interdiction de la fabrication, l’importation, l’exportation, la commercialisation et l�...
La société civile présente en force à la COP22
Entretien avec Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l’Homme et également chargé de la société civile pour la COP22 La sociét�...
Tourisme au Sahara : ces milliers de nuitées qui échappent aux statistiques officielles
Les régions du Sud sont de plus en plus fréquentées par les passionnés des sports du désert et de la mer. Suisses, Français et Belges sont les principaux ...
Opération “Zéro Mika”: De nouvelles sanctions seront appliquées
Après l’échec de l’opération “Zéro Mika”, de nouvelles mesures seront appliquées à l’encontre des utilisateurs et promoteurs des sacs en plastiq...
La Papouasie-Nouvelle-Guinée boycotte la COP29 : un coup de gueule contre l'inaction climatique mon
La Papouasie-Nouvelle-Guinée ne participera pas à la COP29, qualifiée de « perte de temps » par son ministre des Affaires étrangères, Justin Tkatchenko. ...
Une centaine de jeunes prennent part à une simulation de la COP28
Une centaine d’élèves et d'étudiants des établissements d'enseignement et des instituts supérieurs de la province de Berrechid ont pris part, jeu...
Le Maroc face à une crise environnementale : la pollution plastique s'aggrave alors que le pays aut
Le Maroc est confronté à une crise environnementale majeure, exacerbée par une pollution plastique croissante. Classé parmi les grands producteurs mondiaux ...