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La Papouasie-Nouvelle-Guinée boycotte la COP29 : un coup de gueule contre l'inaction climatique mondiale

La Papouasie-Nouvelle-Guinée boycotte la COP29 : un coup de gueule contre l'inaction climatique mondiale

La Papouasie-Nouvelle-Guinée ne participera pas à la COP29, qualifiée de « perte de temps » par son ministre des Affaires étrangères, Justin Tkatchenko. Ce dernier a exprimé sa frustration face à la conférence sur le climat, prévue du 11 au 22 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan, déplorant « trois années de discours sans actions concrètes ».

Critiques de l’inaction et de la gestion des financements

Pour le ministre, les promesses de financement des grandes puissances pour contrer le changement climatique finissent souvent entre les mains de consultants, laissant peu de bénéfices concrets pour les pays les plus touchés. Il s’interroge : « Pourquoi dépenser tant d’argent pour traverser le monde et assister à des colloques qui ne changent rien ? »

Sa prise de position est soutenue par d’autres États insulaires du Pacifique, particulièrement menacés par la montée des océans. Le ministre souligne les impacts catastrophiques de la crise climatique, rappelant que son pays, vulnérable en raison de son exposition à l’océan, a subi en mai un glissement de terrain majeur, engloutissant un village et emportant plus de 2 000 vies dans les montagnes de la province d’Enga.

Un plaidoyer pour les petits États insulaires

Représentant la voix des petites nations insulaires, Tkatchenko regrette leur manque de reconnaissance et d’aide véritable, malgré les risques qu’ils encourent. Selon Climate Analytics, basé à Berlin, des pays du Pacifique comme Vanuatu et la Papouasie-Nouvelle-Guinée ont déjà perdu plus de 1 % de leur PIB à cause de la montée des eaux.

Vers des solutions alternatives et des actions bilatérales

La Papouasie-Nouvelle-Guinée explore des alternatives par le biais de négociations bilatérales avec des pays ayant des objectifs communs en matière de climat, dont Singapour. Tkatchenko estime que ces partenariats pourraient produire des résultats « cent fois plus efficaces » que la COP.

Une action en justice contre les grands pollueurs

La Papouasie-Nouvelle-Guinée fait partie des cinq nations du Pacifique impliquées dans un dossier historique devant la Cour internationale de justice, visant à déterminer si les grands pollueurs peuvent être poursuivis pour manquement à leurs obligations climatiques. L’île de Nouvelle-Guinée, partagée avec l’Indonésie, possède la troisième plus grande forêt tropicale du monde, un « puits de carbone » précieux qui absorbe des polluants émis par les pays les plus industrialisés.

En dépit de ses ressources naturelles abondantes en or, cuivre, nickel, gaz et bois, la Papouasie-Nouvelle-Guinée reste un pays à développement moyen, confronté à une population en croissance rapide depuis 1980, ce qui intensifie la pression sur ses terres et accentue les tensions locales.

Enjeux et attentes pour la COP29

L’incertitude demeure quant à la participation de nombreux dirigeants internationaux à la COP29. Surnommée « COP financière », cette conférence se tient juste après l’élection présidentielle américaine et devra convaincre les pays riches d’augmenter leur aide aux pays pauvres pour combattre le réchauffement climatique. Le montant actuel de 100 milliards de dollars par an, fixé jusqu’en 2025, est jugé largement insuffisant par le Climate Action Network, qui a récemment demandé « au moins mille milliards de dollars » pour faire face à l’ampleur des défis.

Le 31/10/2024

Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani

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