UE-Russie. Que rapportent les accords de pêche au Maroc ?
Au-delà de la contrepartie financière, le renouvellement des accords de pêche avec le Maroc inclut d’autres retombées socio-économiques. Alors que l’accord de pêche avec la Russie a été conclu il y a trois ans, celui liant le Maroc à l’Union européenne (UE) a franchi la dernière étape après son adoption, la semaine dernière en session plénière, à la majorité au Parlement européen. Entériné par 415 voix pour, 189 contre et 49 abstentions, ce vote est en effet la dernière étape de validation de cet accord au niveau européen avant l'adoption par le Parlement marocain et son entrée en vigueur. Pour rappel, l’accord Maroc/UE fixe les conditions d’accès pour la flotte européenne et fixe les exigences d’une pêche durable. Comparativement aux versions précédentes, quelles sont les retombées desdits accords pour le royaume ?
La contrepartie financière en hausse
Selon Zakia Driouich, secrétaire générale du département de la Pêche maritime, «Cet accord permettra à une flotte de 128 navires de pêche d’opérer au large des côtes atlantiques marocaines, y compris -bien entendu- ses provinces sahariennes, pour une période de 4 ans à compter de la date de son entrée en vigueur». Selon les termes du nouvel accord, la contrepartie financière sera augmentée et passera de 40 millions d’euros par an (protocole échu) à une moyenne annuelle de 52,2 millions d’euros, soit une progression de 30%. «Les navires autorisés sont majoritairement artisanaux et utiliseront des engins sélectifs tels que la palangre, la ligne, la canne et la senne», précise Zakia Driouich. De plus, l’accord exclut les «pêches sensibles» telles que celles des céphalopodes et des crustacés, à la valeur commerciale plus élevée et qui continueront à être exclusivement pêchées par les navires marocains. De même, l’accord a exclu la Méditerranée de la zone de pêche des navires européens. Selon le ministère, le nouvel accord inclut des dispositions qui auront pour objectif l’optimisation des retombées socio-économiques. En effet, les parties ont prévu une répartition géographique et sociale équitable de sorte que les avantages de ce nouvel accord bénéficient aux populations concernées. Ce niveau permettra notamment d’alimenter l’industrie marocaine de valorisation à terre. «Cette mesure a été consolidée par la révision à la hausse des pénalités pour non-débarquement obligatoire, passant de 5% à 15%, en tant que majoration sur la redevance», précise Zakia Driouich. À cet égard, le nombre de marins marocains à embarquer à bord des navires européens augmentera, passant à 487 par an (444 dans l’accord échu). De même, l’impact sur les populations concernées a été spécifié dans le nouvel accord qui prévoit le renforcement des infrastructures, le développement des services sociaux de base et de la formation professionnelle, la création d’entreprises et la promotion de projets de développement et de modernisation du secteur de la pêche.
10 chalutiers congélateurs autorisés
En ce qui concerne la coopération maroco-russe dans le domaine des pêches maritimes, celle-ci est régie par les dispositions de l’accord de pêche signé à Moscou le 15 mars 2016 pour une durée de 4 ans. «Durant la troisième année de cet accord, une flotte de 10 chalutiers congélateurs est autorisée à opérer dans la zone atlantique Sud marocaine, au-delà de 15 milles marins de la côte, et exploite un quota global de 129.500 tonnes de petits pélagiques», rappelle Zakia Driouich. La contrepartie financière annuelle globale émanant de cet accord est estimée à environ 22 millions de dollars. À cela s’ajoutent environ 8 millions de dollars, composés des frais des campagnes de recherches scientifiques annuelles, des frais portuaires versés à l’ANP et du coût de l’emploi des marins marocains embarqués à bord des navires russes. De l’avis du département, les retombées socio-économiques de l’accord de pêche avec la Russie sont multiples. Elles concernent l’emploi d’environ 350 marins marocains annuellement, ainsi que la réalisation de campagnes de recherches scientifiques pour évaluer l’état de la ressource au moyen du navire de recherche russe Atlantida, en partenariat avec l’INRH. À cela s’ajoutent l’octroi de bourses d’études pour la formation au sein d'établissements russes spécialisés au titre de chaque année (actuellement 45 étudiants marocains sont en formation en Russie) et la programmation de stages à bord des navires russes au bénéfice des étudiants des établissements de formation maritime nationaux. L’échange d’expérience dans le domaine de la gestion des affaires maritimes se matérialise également par l’envoi de délégués des pêches maritimes marocains aux établissements relevant de l’Agence fédérale russe des pêches (mesure prévue lors de la dernière commission mixte), en plus du recours aux services de sociétés marocaines de consignation opérant à Dakhla.
Le 20 février 2019
Source web : Les Eco
Les tags en relation
Les articles en relation
Mohammed VI inaugure à Moscou l’exposition “Maroc-Russie, Une histoire antique partagée”
Le Roi Mohammed VI a procédé, mercredi au Musée Pouchkine à Moscou, à l’inauguration de l’exposition “Maroc-Russie, une histoire antique partagée”...
Covid-19 : le coup de maître de Poutine
Alors que l’Organisation mondiale de la santé critique la précipitation de la Russie, la déclaration de Poutine, quant à l’essai fait sur sa fille, est ...
«L’objectif de la ZLECAf est d’ériger l’Afrique en zone de libre-échange»
Le Royaume du Maroc apportera sa contribution à bien des égards, que l’on ne saurait résumer à sa seule situation géographique avantageuse, carrefour ent...
L’offensive sur le marché russe se poursuit: Le segment golfique comme nouvelle niche
22 personnes du secteur golfique russe ont effectué une visite à la ville, fin avril. L’objectif étant de découvrir les offres de la destination en la mat...
CONFIRMATION : le crash de l’avion russe Tu-154 a été causé par une attaque radio-électronique
Nous avons vu, dans notre article C’est la CIA qui a causé la chute catastrophique de l’avion russe en Mer Noire , que cette chute est due à une attaque r...
Salon international de tourisme de Moscou: le pavillon marocain séduit
Le pavillon marocain au Salon international de Tourisme à Moscou a accueilli, avant sa clôture samedi, un nombre important de visiteurs et de professionnels i...
Dakhla : La presse espagnole décortique l’essor économique de la ville
Le quotidien canarien « La Provincia » a souligné l’essor économique important que connaît la ville de Dakhla ces dernières années. Dans un article ...
Les dépenses énergétiques mondiales devraient dépasser 2 000 milliards $ en 2022 (Rystad)
(Agence Ecofin) - Plusieurs experts avaient souligné, dès le début de la crise russo-ukrainienne, que le conflit devrait avoir des impacts sur les marchés m...
Sommet Russie-Afrique : Un bouleversement mondial en préparation ?
Le prochain sommet Russie-Afrique, qui se tiendra entre le 27 et 28 juillet, pourrait bien marquer un tournant dans la géopolitique mondiale. Selon Uriet Ch...
Agadir: Hausse record de 280,39% du nombre des touristes russes au 1er semestre
Les Russes arrivent en tête des arrivées touristiques enregistrées à Agadir durant le 1er semestre 2016, affichant une hausse record de 280,39%, selon le Co...
PÉTROLE: LA CHINE PORTE « LE COUP DE GRACE » À L’ARABIE SAOUDITE !
Sur fond de l’effondrement des prix, Pékin a décidé de baisser ses importations du pétrole saoudien !…Pire, de les remplacer par le brut russe !… E...
Les Échos constate les progrès de la Russie dans la voie de la dédollarisation
La Russie continue d’emprunter la voie de la dédollarisation et le fonds souverain russe va se détourner de la devise américaine pour privilégier d’autr...