Attention aux risques émergents !

Le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques réuni le 2 juillet à Rabat estime que les délais de paiement inter-entreprises continuent d’afficher des niveaux inquiétants.
Le système financier fait preuve de résilience. Cependant de nouveaux facteurs de vulnérabilité font surface. Pour le secteur bancaire, ces risques émergents portent notamment sur les cyber-risques. Pour le secteur des assurances, la marge de solvabilité devrait se réduire de manière significative avec le passage à un régime prudentiel de solvabilité basée sur les risques, selon le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques.
Le système financier demeure solide et bien capitalisé. Cependant, la vigilance reste de mise face à de nouveaux facteurs de vulnérabilité. Pour le secteur bancaire, en plus des risques de concentration sur les gros débiteurs et de taux d’intérêt, Bank Al-Maghrib accorde désormais une attention particulière aux risques émergents, notamment, les cyber-risques. Pour le secteur des assurances, ne couvrant que le risque de souscription, la marge de solvabilité devrait se réduire de manière significative avec le passage vers un régime prudentiel de solvabilité basée sur les risques. C’est ce qui ressort de la neuvième réunion du Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS), tenue le 2 juillet au siège de Bank Al-Maghrib (BAM) à Rabat.
Jusqu’ici, les banques et les assurances continuent d’afficher des ratios/marges de solvabilité supérieure aux minimas réglementaires. Pour les assureurs, en dépit de l’augmentation de la sinistralité et de la baisse des résultats nets, le rendement des capitaux (ROE) reste à un niveau «appréciable» de 9,4%. Quant aux banques, elles ont également fait preuve de résilience face aux stress-tests simulant une détérioration sévère des conditions macroéconomiques. Néanmoins, deux éléments méritent d’être mentionnés concernant le secteur bancaire. Premièrement, les crédits en faveur des entreprises non financières poursuivent leur décélération notamment pour les sociétés du secteur privé. Deuxièmement, le taux de défaut de ces entreprises se situe encore à un niveau élevé. Une nouvelle étude de la banque centrale, portant sur un échantillon d’environ 74.400 entreprises non financières privées et publiques, montre que les délais de paiement continuent d’afficher des niveaux inquiétants, notamment pour la TPE et certains secteurs d’activité. «Ce constat appelle à la poursuite des efforts engagés par les autorités publiques et à une mobilisation collective du tissu économique, notamment le secteur privé, en vue d’atténuer cette problématique durant les prochaines années», souligne le CCSRS dans un communiqué.
S’agissant du marché des capitaux, il «continue à se développer tout en demeurant relativement stable au premier semestre 2019 en dépit des hausses modérées au niveau de la volatilité du marché boursier et obligataire à long terme», est-il indiqué. De même, le marché de la dette privée affiche une hausse de 7,6% des émissions en glissement annuel à fin mai 2019. Toutefois, seuls 19,6% de ces émissions sont réalisées par les non-financiers. Ainsi, une réflexion est menée actuellement pour la mise en place d’un cadre de régulation favorisant le développement sécurisé du marché de la dette privée, en particulier auprès des émetteurs non financiers. En outre, le CCSRS estime que les OPCVM ont été incités davantage au recours à la notation de crédit, en les autorisant à détenir jusqu’à 15% de leurs actifs (au lieu de 10%) en titres de dettes lorsque l’émetteur est noté.
Enfin, sans surprise, le CCSRS relance l’alerte sur les régimes de retraite. D’une part, la sous-tarification des droits acquis dans le cadre de la branche long terme de la CNSS et du régime général du RCAR conduit à une forte accumulation des dettes implicites (engagements non couverts) des deux régimes. D’autre part, l’importance des engagements du régime des pensions civiles géré par la CMR au titre des droits acquis avant la réforme menace toujours sa pérennité à court terme, avec un épuisement des réserves projeté pour 2027/2028.
Le 24 juillet 2019
Source web Par Le Matin
Les tags en relation
Les articles en relation

Régime des retraites Le déficit des caisses de retraite estimé à 3 MMDH en 2015
Le ministre a fait savoir que le minima de pension passera à 1.500 dirhams par mois, au profit de 60.000 personnes. Le ministre de l'Economie et des fin...

175.000 pertes d’emplois dans le secteur agricole
La contraction du PIB agricole crée d’énormes dégâts BAM relève sa prévision de croissance globale à 1,4% pour 2016 Le taux directeur reste incha...

Retraite des indépendants: Le prochain gouvernement tranchera
Le projet de loi relatif à la retraite des indépendants, aux professions libérales et aux personnes exerçant une activité non salariée ne pourra pas être...

Billets détruits, faux billets, authentification… Les chiffres de BAM
Bank Al-Maghrib (BAM) a détruit l’année dernière 380 millions de billets ne remplissant plus les conditions de qualité requises pour leur remise en circul...

Retraite : La CIMR enrôle les architectes de Rabat
Les architectes de Rabat vont bénéficier du régime de la Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR). Une convention vient d’être signée dan...

Parlementaires : Bye bye la retraite !
Le Parlement devrait adopter une nouvelle loi pour fixer l’âge du début de perception des pensions à 63 ans Aujourd’hui, il suffit d’un mandat pour ...

Délais de paiement : Le patronat recommande une série de mesures réglementaires
Nette amélioration des délais de paiement des marchés de collectivités territoriales au niveau de la région Casablanca-Settat. Le délai de paiement moyen ...

Jouahri: le Maroc décidera en mai, du calendrier de passage au taux de change flexible
Le Maroc décidera quand et comment il va passer à un système de taux de change flexible, à l’occasion des discussions qu’il aura le mois prochain avec ...

Les seniors préparent mal leur retraite
57% des actifs ou retraités n’ont pas anticipé l’après-60 ans L’absence d’accompagnement pointé du doigt C’est ce qui ressort des conclusion...

Exclusif. Tout sur les réserves d’or du Maroc
A combien s’élèvent les réserves d’or du Maroc, actuellement, et combien valent-elles? Où sont-elles stockées? Qu’envisage la Banque centrale marocai...

Régime de change. Jouahri: «C’est le gouvernement qui décide»
Le gouverneur de la Banque centrale a livré des explications sur le report de la réforme du régime de change. C’est au gouvernement de décider de la date ...

Bensalah s'étonne de ne pas avoir de réponse au mémorandum CGEM-BAM-GPBM
A trois jours du scrutin, Meriem Bensalah a accordé une interview de 13 minutes à notre confrère Febrayer. Elle s’y est exprimée en darija. La prési...