Rapport annuel du syndicat de la presse Montée de la violence sécuritaire contre les
PHOTO ALM/CHAFIK ARICH
Le président du SNPM (Syndicat national de la presse marocaine) s’est vivement élevé, jeudi à Rabat, contre la vague d’agressions perpétrées par les éléments de la sécurité publique sur les journalistes dans l’exercice de leur fonction. Younes Moujahid qui a présenté le rapport annuel du syndicat sur la liberté de la presse et de l’information au Maroc durant la période allant du 3 mai 2012 à ce 2 mai 2013, a déclaré que cette campagne d’agressions qui va croissant «tant il ne se passe pratiquement pas de jour où on ne nous signale pas un cas de violence des sécuritaires contre les journalistes», a estimé que cette pratique est rétrograde et à peine digne des pays les plus sous-développés.
Il a ajouté que cette violence est tout à la fois une atteinte à la liberté de la presse, au droit à l’information et donc, à la démocratie dont le Maroc a fait un choix de société. Le porte-parole de la majorité des journalistes marocains a précisé que cette violence est souvent continuée par des exactions et des pressions qui font avorter sa judiciarisation. Il a jugé que sur ce plan, les éditeurs et les patrons de journaux ont leur part de responsabilité qui trop souvent ne prennent pas la défense de ceux «qu’ils ont envoyés en couverture». Le président du SNPM qui a dit son intention de mettre les autorités, le CNDH et le Parlement devant leurs responsabilités sur ce qu’il a qualifié d’action perverse visant à museler la presse et de palliatif à la méthode des procès, s’est également ému de la condition matérielle des journalistes. Trop de journalistes sont licenciés, a-t-il affirmé en citant les cas des journaux Al Bayane et Le Matin du Sahara, «et souvent quand la victime demande justice, le procès prend un à trois ans». Il a accusé les éditeurs d’être responsables de la dégradation des conditions matérielles d’exercice des métiers du journalisme, car «ils n’ont pas de vision prospective de la presse».
Il a précisé que cette vision devrait se baser sur la conclusion de conventions collectives, la médiation en cas de conflits et le droit à l’information. Il a laissé entendre que pour le moment ce n’est pas le cas d’éditeurs plus soucieux d’aides publiques et d’allègements fiscaux que de gestion des ressources humaines.
Le patron du syndicat de la presse qui a qualifié de pas positif la participation des journalistes aux travaux de la commission scientifique consultative chargée d’émettre son avis sur la réforme des métiers de l’information, a cependant appelé à la vigilance «tant les conclusions de cette instance pourraient être vidées de leur sens- si on n’y prend garde- en commission juridique chargée de les traduire en esquisses de lois». Il a laissé entendre que c’est ce qui a été fait de la feuille de route de la réforme du code qui bien que ne prévoyant pas de peines privatives de liberté, reste en deçà des attentes des journalistes et de la société toute entière. Il a donné comme exemple de ces attentes la situation qui prévaut dans le secteur public. Autant l’audiovisuel que l’agence MAP sont en bute à des problèmes, a-t-il déclaré en substance.
Younes Moujahid s’est en outre inquiété de ce que le Maroc ne soit pas parvenu à chevaucher la vague numérique qui est en passe de transformer les métiers de l’information et de la communication dans le monde. Il s’est prononcé en faveur d’une presse électronique efficace et crédible.
Il a laissé entendre que cette perspective n’a de chance de se réaliser que si on dote cette branche de moyens légaux et matériels suffisants.
Le : 2013-05-03
SOURCE WEB Par Ahmed Salaheddine Aujourd’hui le Maroc
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