Le PJD divisé sur le cas de son parlementaire tricheur
En attendant de trouver une solution au pétrin dans lequel l’a mis son parlementaire, accusé de triche aux examens du bac, le PJD tente de trouver des justifications à cet acte. A peine ébruitée l’information selon laquelle le parlementaire de Ghefsaï (à Taounat) a été pris avec trois téléphones portables en sa possession dans la salle d’examen, la commission de l’intégrité et de la transperce s’est tôt saisie de l’affaire. Un rapporteur a été désigné et le mis en cause, Noureddine Qchibel, a déjà été entendu, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans sa livraison du lundi 10 juin.
D’après le journal, réputé proche du parti islamiste, les réactions sont divergentes au sein du PJD. Alors que certains membres banalisent cet incident, accusant par la même occasion les adversaires politiques du parti d’en gonfler l’effet, d’autres reconnaissent que le député a effectivement enfreint la loi, tout en minimisant la portée de son acte. Ces derniers, même s’ils admettent qu’au vu de la loi il y a eu fraude, soutiennent, cependant, que rien ne prouve que le parlementaire a fait usage de ses téléphones. C’est d’ailleurs ce dont se propose de s’assurer la commission de la transparence qui compte saisir les compagnies de télécom. De toutes les manières, soutiennent les uns comme les autres, cet incident aurait tout au plus valu au concerné une mise en garde et l’incident aurait vite été oublié, comme cela se fait généralement quant il s’agit d’un élève «ordinaire».
Cela dit, d’après la version des faits racontée par Noureddine Qchibel au quotidien, ce dernier s’est effectivement présenté, samedi 8 juin à 8h, à la salle n°2 du lycée Al Irfane, à Rabat, pour passer les épreuves de français et d’éducation islamique du baccalauréat. Seulement, 17 minutes après le début de l’examen, le directeur du lycée a fait irruption dans la salle accompagné d’autres personnes, qui se sont dirigé vers lui. Ils lui ont demandé, poursuit-il, s’il avait sur lui un téléphone portable et il a répondu qu’il en avait trois.
Les trois responsables, qui étaient équipés d’un détecteur, lui ont ensuite demandé s’il en avait un autre, plus sophistiqué. Il a répondu par la négation. Mais à aucun moment, affirme-t-il, il n’a sorti ses téléphones de sa poche, et les trois responsables n’avaient émis aucune remarque le concernant. D’après le parlementaire, le directeur de l’établissement aurait agit «suivant des consignes» qui lui auraient été dictées. Il lui aurait même confié qu’on l’aurait mis dans «une situation embarrassante».
Bref, après avoir rappelé que la possession d’un téléphone portable ou tout autre appareil électronique au moment des examens est une infraction à la loi votée par les parlementaires, le quotidien souligne, citant le parlementaire, que ce dernier «les a oubliés dans sa poche». De toutes les manières, soutient Akhbar Al Yaoum, au moment des faits, deux des trois appareils étaient éteints alors que le troisième se trouvait en «mode silencieux». Il n’a donc pas été surpris en train de les utiliser.
Par la suite, toujours selon la version des faits du mis en cause, ce dernier a été conduit dans le bureau du directeur du lycée où il devait attendre le directeur de l’Académie. Trois heures plus tard, le responsable en question ne s’est finalement pas présenté, mais il s’est fait remplacer par son adjoint. Entre temps, l’information avait déjà été ébruitée et la photo de ses trois téléphones diffusée par de nombreux sites d’information. D’après Noureddine Qchibel, le responsable de l’Académie se serait même excusé pour le désagrément que lui aurait causé la diffusion de cette information.
De toutes les manières, à en croire le quotidien Akhbar Al Yaoum, le député islamiste n’avait pas besoin de passer son bac pour une quelconque promotion sociale ou professionnelle. S’il avait décidé de décrocher ce diplôme, c’est pour s’inscrire à la faculté de droit afin améliorer ses connaissances en la matière et sa culture générale. Car, affirme-t-il, il possède déjà plusieurs diplômes, notamment dans le domaine de l’électricité et en management de qualité. De plus, en homme d’affaires prospère, il possède une société spécialisée en télécommunications qui emploie un millier de personnes.
En outre, avant d’être élu parlementaire aux législatives de 2016, le député islamiste s’était déjà fait élire président de commune en 2015, toujours sous les couleurs du PJD, et, par la suite, président d’un groupement intercommunal composé de 49 collectivités territoriales.
Le 09/06/2019
Source web par le360
Les tags en relation
Les articles en relation
Stress hydrique : Le ministère de l’Intérieur appelle à la parcimonie dans l'exploitation d'eau
Face à la menace grandissante du stress hydrique, le ministère de l'Intérieur a pris des mesures strictes pour optimiser l'utilisation des ressources...
Elus et conseillers corrompus : l’Intérieur passe à l’offensive
Le ministère de l’Intérieur a donné de fermes directives aux walis et aux gouverneurs pour sévir contre les élus soupçonnés de corruption en les poursu...
Collectivités territoriales : Tétouan à la tête du réseau des gouvernements locaux ouverts de l
La commune de Tétouan a annoncé, mercredi, qu’elle prendra en charge la coordination du réseau des gouvernements locaux ouverts de la région Afrique & Moy...
Maroc/Sénégal : top départ des assises des collectivités territoriales
C’est ce lundi que les travaux des Assises sénégalo-marocaines de la décentralisation ont été lancés, avec la participation d’une forte délégation d...
Subventions aux associations: de nouvelles dispositions pour mettre fin aux abus
L’utilisation des subventions publiques sera désormais soumise à de nouvelles dispositions. Les détails dans cette revue de presse tirée du quotidien Assa...
Projet de Loi de Finances 2025 : Le Gouvernement Marocain Renforce Investissements, Emploi et Secteu
La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, accompagnée du ministre délégué au Budget, Fouzi Lekjaa, a présenté ce jeudi devant la Commiss...
Valorisation du patrimoine des collectivités territoriales : vers une gouvernance transparente et d
Le patrimoine des collectivités territoriales s'inscrit désormais dans un modèle de gouvernance transparent et intelligent, mis en avant dans les dimensi...
Laftit annonce une opération de recrutement exceptionnelle dans les collectivités territoriales
Le ministère de l’Intérieur vient d’appeler les walis des régions et gouverneurs des provinces et communes à combler les carences en ressources humaines...
LE TOURISME, ÉTERNEL ANGLE MORT DE COMMUNES
C’est un scandale sans nom que les conseils des villes ne se soucient même pas de choses basiques en relation avec l’information du touriste comme la signa...
Stress hydrique: l’inquiétude grandit, Laftit ordonne l'application de restrictions d'eau
Dans une correspondance aux walis et gouverneurs, le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit appelle à réunir d'urgence les commissions préfectorale...
EEP: des investissements de près de 100 milliards de dirhams en 2019
Le montant global des investissements publics atteindra cette année les 195 milliards de dirhams, dont une grande partie revient aux établissements et entrepr...
Maroc : 11,7 milliards $ prévisionnels pour financer le programme de reconstruction après le séis
(Agence Ecofin) - Le roi Mohammed VI a présidé cette semaine une séance de travail consacrée au programme de reconstruction des régions sinistrées par le ...