Brexit : Theresa May démissionne !

La Première ministre britannique, usée par l'interminable casse-tête du Brexit qu'elle n'a pas su mettre en œuvre, devrait annoncer vendredi sa démission, selon les médias britanniques. Boris Johnson, l’ancien ministre des Affaires étrangères, pourrait bien la remplacer.
« Theresa May devrait annoncer la date de son départ de Downing Street vendredi matin », affirme la BBC sur son site internet, citant des membres de son administration sous le couvert de l'anonymat. La dirigeante conservatrice devait rencontrer dans la matinée Graham Brady, président du « comité 1922 », responsable de l'organisation du Parti conservateur. Elle devrait à cette occasion fixer les détails de son départ, et notamment le calendrier, et faire une déclaration dans la foulée.
Selon le Times, la Première ministre pourrait rester en fonctions pendant environ six semaines, le temps que les conservateurs choisissent son successeur, et serait donc toujours en poste lors de la visite au Royaume-Uni du président américain Donald Trump, du 3 au 5 juin.
Une impasse inextricable
L'accord de divorce qu'elle a négocié avec Bruxelles a été rejeté à trois reprises par les députés, ce qui a contraint l'exécutif à repousser au 31 octobre au plus tard le Brexit, alors qu'il était initialement prévu le 29 mars, et à organiser les élections européennes en catastrophe.
Mardi, elle a présenté un plan de la « dernière chance » pour tenter de reprendre le contrôle de ce processus mais en vain : le texte a fait l'objet d'un déluge de critiques provenant tant de l'opposition travailliste que des eurosceptiques de son propre parti, entraînant ainsi la démission mercredi soir de la ministre chargée des relations avec le Parlement, Andrea Leadsom.
« Theresa May doit maintenant démissionner », a estimé sur Twitter le député conservateur David Evennett. « Nous avons besoin d'un nouveau Premier ministre, d'un nouveau gouvernement et d'une nouvelle approche sur le Brexit ».
Le projet de loi, que Theresa May comptait faire voter la semaine du 3 juin, ne figure pas au programme législatif annoncé jeudi par le gouvernement aux députés.
Ce plan prévoit une série de compromis, dont la possibilité de voter sur un second référendum et le maintien dans une union douanière temporaire avec l'UE, pour tenter de rallier la majorité des députés. Mais en lâchant du lest, elle a hérissé les eurosceptiques de son camp, dont Andrea Leadsom, dont le départ érode l'autorité déjà bien fragile de Theresa May, qui a vu partir au fil des mois une trentaine de membres de son gouvernement.
Reste que la tâche de détricoter plus de 40 ans de liens avec l'UE n'avait rien de facile, souligne Simon Usherwood, politologue de l'Université de Surrey, interrogé par l'AFP. « Quiconque dans sa position aurait rencontré de grandes difficultés », ajoute-t-il. « L'Histoire ne retiendra pas d'elle une image favorable ».
Qui pour la remplacer ?
L'ancien ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, champion des Brexiters, serait le plus apte pour la remplacer. En effet, il est le grand favori des bookmakers et des militants de base du Parti conservateur. L'ancien maire de Londres a indiqué qu'il serait « bien entendu » candidat au poste de Premier ministre.
« Bojo », 54 ans, a été l'un des grands artisans de la victoire du Brexit au référendum de juin 2016, dont il tire encore aujourd'hui une grande partie de son crédit. Nommé ministre des Affaires étrangères dans la foulée par Theresa May, il n'a cessé de lui savonner la planche en critiquant sa stratégie dans les négociations avec Bruxelles, avant de quitter le gouvernement pour défendre une rupture nette avec l'UE. Considéré comme « habile » et « charismatique », il est populaire chez les militants de base mais moins auprès de ses pairs, qui lui reprochent ses nombreuses gaffes et un certain dilettantisme.
Pour rappel, Theresa May, 62 ans, a pris la tête de l'exécutif en juillet 2016, peu après le vote de Britanniques à 52% en faveur du Brexit lors du référendum du 23 juin 2016.
Mais la dirigeante n'est pas parvenue à rallier derrière sa vision de la sortie de l'UE une classe politique profondément divisée sur la question, à l'image de la société britannique.
Le 24/05/2019
Source web Par Les Infos
Les tags en relation
Les articles en relation

Le FMI demande aux Etats de se préparer au pire
La récession n’est pas à l’ordre du jour, mais le ralentissement de l’économie mondiale est plus vif qu’anticipé. Le Fonds monétaire international ...

Économie : le monde va-t-il basculer cette semaine ? Le journal Die Welt l'affirme. En voici les tr
Brexit voté par la Grande-Bretagne, élections aux Pays-Bas et hausse des taux d'intérêt aux USA, tels sont les trois ingrédients d'un cocktail expl...

Brexit : Bercy s'inquiète de l'impréparation des entreprises françaises
Selon un sondage du ministère de l'Économie, une entreprise française sur deux n'est pas préparée au Brexit. Bercy tire le signal d'alarme. ...

Le Parlement britannique finalise le Brexit avant le grand saut
Les députés britanniques abordent mardi 7 janvier leurs dernières séances de débat sur le Brexit du Premier ministre Boris Johnson, qui conduit inexorablem...

VIDEO. Christine Lagarde : "Sans accord sur le Brexit, ce sera un grand bazar"
Invité de Jean-Paul Chapel dans ":l'éco", Christine Lagarde, directrice générale du FMI, est venue parler de la situation économique mondiale, de la ta...

Le Brexit a déjà impacté le PIB britannique
Alors que le Royaume-Uni n’a pas encore quitté l’Union européenne, sa décision a déjà eu des conséquences sur son PIB. Selon une étude de la banque s...

Gibraltar : Sanchez met la pression en menaçant l'accord sur le Brexit
Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a mis la pression mardi sur ses partenaires européens en menaçant de bloquer l'accord sur le Brexit si le r...

La géopolitique en mutation de l’émotion européenne
Dominique Moïsi est conseiller spécial de l’Institut Montaigne, à Paris, et l'auteur de la Géopolitique des séries ou le triomphe de la peur. Un n...

Revendications identitaires Brexit et séparatismes : quels enjeux ?
Les Londoniens ont voté à environ 60% en faveur du maintien du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne. En 2014, l'Écosse avait voté, lors de ...

Grand Format-Le360. Brexit, échanges commerciaux, Sahara… Simon Martin dit tout des relations Mar
En poste depuis septembre 2020, l’ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc, Simon Martin, a répondu aux questions posées par Le360 au sujet des relations entre l...

Le Parlement lance l’adoption de l’accord de Brexit de Johnson
Les députés britanniques votent vendredi pour donner leur soutien initial à l’accord de Brexit du Premier ministre Boris Johnson, lançant le processus d�...

Brexit : ce qu’il faut dire à vos clients qui partent au Royaume-Uni après le 31 janvier
Le Royaume-Uni a accueilli environ 27 millions de visiteurs européens l'an dernier et le pays s'attend à réaliser une année record en 2020. ©Adobe ...