Langue arabe : L’Istiqlal rattrapé par ses vieux démons

Nizar Baraka entend achever ce qui a été entamé dans les années 80 par son parti à l’école publique
En difficulté dans son propre parti depuis son élection, Baraka cherche ainsi à s’imposer dans le débat public et se refaire une virginité sur la scène politique.
Après sa réforme des années 80 et ses résultats visibles sur l’école marocaine, le parti de l’Istiqlal revient à la charge. En effet, le secrétaire général du parti de la balance, Nizar Baraka, de passage récemment dans une rencontre, a opposé son niet à l’ouverture sur d’autres langues d’enseignement pour les matières scientifiques. L’Istiqlal qui se projette déjà en 2021, date des prochaines législatives, se pose comme défenseur de la langue arabe classique dans ce qui ressemble plutôt à un combat de Don Quichotte.
En difficulté dans son propre parti depuis son élection, Baraka cherche ainsi à s’imposer dans le débat public et se refaire une virginité sur la scène politique. Le numéro un de l’Istiqlal prétend ainsi défendre l’arabe alors que les Marocains ont déjà tranché cette question en faisant de l’arabe par le biais de la Constitution de 2011 leur langue officielle en plus de l’amazigh. Le responsable de l’Istiqlal cherche en plus à biaiser le débat et le transposer à un terrain idéologique voire identitaire, sachant qu’il n’est pas question de supprimer l’arabe de l’enseignement mais de s’ouvrir sur d’autres langues pour enseigner des matières scientifiques. Sur les pas d’un autre responsable politique aujourd’hui à la retraite, le secrétaire général de l’istiqlal oublie que son propre parti endosse une responsabilité politique dans la situation actuelle du système éducatif national. Dans les années 80 qui fut un véritable virage pour l’école marocaine, ce même parti a pris des décisions stratégiques concernant les langues.
La suite est connue de tous. Les résultats de cette politique istiqlalienne sont aujourd’hui encore visibles avec un coût très lourd pour la Nation marocaine. Nizar Baraka, en prétendant défendre les générations futures de ces ogres destructeurs que sont les langues étrangères, oublie ou fait semblant d’oublier que cette politique sera appliquée et applicable uniquement pour les familles marocaines qui n’ont pas les moyens financiers de placer leurs enfants dans des missions étrangères ou des écoles privées. Les autres familles que M. Baraka fréquente et connaît bien peut-être auront toujours le loisir de choisir les écoles et les langues d’enseignement.
Une situation qui a pour résultat direct de maintenir une équation et surtout un avantage sur les autres enfants du peuple qui n’ont pas d’autres choix que de subir la politique de Baraka & Co. Il aurait été probablement plus facile pour le chef de l’Istiqlal de convaincre s’il avait proposé de nouvelles pistes de réforme pour rattraper le retard et placer le système éducatif sur les bons rails. Mais au contraire, le numéro un du parti de la balance entend faire du neuf avec du vieux. L’application des mêmes méthodes des années 80, et les mêmes recettes qui ont révélé leur échec, n’aura d’autres résultats que faire perdre du temps, de l’effort et de l’argent aux familles marocaines qui ne peuvent subir les mêmes choix qui ont conduit, dans les années 80 et en 2011 aux résultats que tous les Marocains connaissent bien…
Blocage au Parlement
Le projet de loi-cadre 51.17 relatif au système de l’éducation nationale, de la formation et de la recherche scientifique devait être adopté au cours de la session parlementaire de l’automne. Seulement voilà , le texte connaît un retard en raison des divergences entre les groupes parlementaires.
Alors que des mesures sont prévues afin de s’ouvrir à de nouvelles langues d’enseignement, notamment concernant les matières scientifiques, des groupes parlementaires pensent plutôt qu’il faut donner la priorité uniquement à l’arabe classique.
Ces derniers brandissent la Constitution en particulier l’article 5. Ces divergences font craindre un retard supplémentaire dans l’adoption de la loi-cadre et connaître ainsi le même sort que le projet de loi organique relatif au Conseil national des langues et de la culture marocaine. Cela fait de longs mois que le texte est aux mains des députés en raison encore une fois des divergences concernant la promotion des langues étrangères.
Une place de choix pour les langues
                      Â
Dans la future loi-cadre relative au système de l’éducation nationale, de la formation et de la recherche scientifique, une place de choix est accordée aux langues. Le but est de permettre aux élèves marocains de maîtriser l’arabe et l’amazigh qui sont les deux langues officielles, en plus de deux autres langues étrangères.
Pour ce faire, il est question d’introduire dans le système éducatif national une multiplicité linguistique d’une manière progressive et équilibrée. Par ailleurs, le projet de loi-cadre 51.17 relatif au système de l’éducation nationale, de la formation et de la recherche scientifique facilitera la mise en œuvre des dispositions de la vision stratégique de la réforme 2015-2030. Une série de mesures est prévue.
Celles-ci concernent notamment la rénovation des métiers de l’enseignement, la formation et la gestion, la restructuration du système de l’éducation, la formation et la recherche scientifique et l’interconnexion entre ses composantes, la révision des approches, programmes et manuels pédagogiques…
Le 01/03/2019
Source web Par Aujourd'hui le Maroc
Les tags en relation
Les articles en relation

Gestion durable de l'eau : L'ABHS investit 126 MDH en 2025
L'Agence du bassin hydraulique de Sebou (ABHS) prévoit d'investir plus de 126 millions de dirhams (MDH) en 2025 pour renforcer la gestion durable des r...

Aziz Akhannouch Préside la Signature de Conventions de Développement Pluridisciplinaire à Akka
Sous la présidence du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, des conventions portant sur le développement des secteurs agricole, éducatif, sanitaire, sportif...

À chaque parti politique sa vision pour réformer la Moudawana
Le mardi 26 septembre dernier, le roi Mohammed VI ordonnait la réforme du Code de la famille, donnant au gouvernement Akhannouch un délai n’excédant pas si...

Barrage Sebou : Une Capacité de Stockage Renforcée Après d'Importantes Précipitations
Les récentes précipitations enregistrées dans la zone d’action de l’Agence du Bassin Hydraulique du Sebou (ABHS) ont significativement amélioré les ré...

Stress hydrique au Maroc : L’eau, cheval de bataille de l’économie marocaine
Depuis cinq ans, entre 2018 et 2023, le Maroc connaît encore l’une des pires sécheresses de son histoire. Tous les indicateurs sont au rouge et cela touche ...

Des terres asséchées et abandonnées : comment le stress hydrique a transformé le voisinage du ba
Le manque de précipitations a transformé les villages voisins du barrage Al Massira. Autrefois fertiles, les terres agricoles sont aujourd’hui totalement de...

Réhabilitation des zones sinistrées dans le sud-est du Maroc : le gouvernement débloque des aides
Aziz Akhannouch, Chef du gouvernement, a présidé, le mercredi 2 octobre à Rabat, la première réunion de la Commission interministérielle chargée de la mi...

Polémique à Agadir : accès VIP et usage excessif des avions
Le dimanche 9 février, une conférence organisée par le Conseil supérieur des Oulémas a réuni plusieurs ministres du gouvernement Akhannouch, qui ont explo...

Réponse de Nizar Baraka au récent rapport de la Cour des Comptes sur le stress hydrique
Le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a répondu au récent rapport de la Cour des comptes sur le Plan national de l'eau. La Cour des C...

Région Drâa Tafilalet: Choubani contesté, le budget rejeté
14 membres du gouvernement ainsi que Saâdeddine Elotmani se trouvent depuis vendredi à Errachidia au moment où le président de la région El Habib Choubani ...

Stress hydrique : Un expert appelle à une vision futuriste dans la gestion d'eau
La crise de l’eau au Maroc est réelle. Elle inquiète aussi bien les observateurs, écologistes et militants, que les élus de la nation. À septembre 2021, ...

Le Ministre Nizar Baraka souligne l'engagement du gouvernement dans la gestion intégrée de l'eau e
Lundi à Taounate, le ministre de l'Équipement et de l'Eau, Nizar Baraka, a affirmé que le gouvernement travaille à tous les niveaux pour résoudre l...