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Face à la censure chinoise, Google tiraillé entre développement et principes

Face à la censure chinoise, Google tiraillé entre développement et principes

Le projet de Google de développer un moteur de recherches compatible avec la censure pour se réinstaller en Chine, a provoqué l'ire des employés du géant de la tech, illustrant le dilemme auquel est confronté le secteur pour accéder à des marchés lucratifs.

Face à la censure et aux cyberattaques, Google avait retiré son moteur de recherche de Chine en 2010 et un nombre de ses services restent depuis bloqués dans la deuxième économie mondiale. Un hypothétique retour en Chine du géant de l'internet fait donc polémique au sein du groupe.

Selon la presse américaine, des centaines d'employés de Google ont ainsi signé une lettre de protestation après des informations rapportant que leur compagnie travaillait sur le développement d'une version de son moteur de recherche adaptée aux exigences de censure de Pékin.

Les employés veulent en savoir davantage sur ce projet baptisé "Dragonfly", invoquant leur droit à contrôler l'éthique de leur travail au sein de l'entreprise et Google aura du mal à expliquer sa participation à la censure en ligne en Chine, selon Irina Raicu.

"Nous voyons les employés commencer à montrer les muscles", note Mme Raicu. "Ils veulent changer le monde et le projet de Google ne va pas dans ce sens".

Le patron de Google, Sundar Pichai, a assuré, selon des propos rapportés vendredi dernier par l'agence Bloomberg, qu'il ne s'agissait, pour l'heure, que d'une piste "exploratoire".

En Chine, Facebook est interdit mais la société de Mark Zuckerberg ne s'est pas privée d'explorer les opportunités d'y établir une tête de pont, même si elle est réduite à un "incubateur" qui encourage les entrepreneurs locaux.

L'an dernier, le premier réseau social mondial a discrètement lancé en Chine, par le biais d'un développeur local, une application de partage de photos baptisée "Colorful Balloons" (Ballons de couleur). Et il y a deux ans, Facebook avait été accusé d'avoir développé des outils permettant de filtrer les sujets interdits par la censure chinoise.

Même Apple a dû faire des concessions en Chine, retirant des produits de ses magasins et transférant le contrôle du cloud des clients chinois --le stockage en ligne de documents-- à une compagnie locale.

En attendant, des compagnies internet chinoises comme Baidu, Tencent, Alibaba et WeChat ont prospéré.

Le 19 aout 2018                                                   

Source web par : le boursier                          

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