Enfants séparés de leurs parents clandestins : les principaux points du décret
Mercredi soir, Donald Trump a finalement changé d'avis en signant un décret qui met fin à la séparation des familles de clandestins.
Le décret signé par Donald Trump mercredi, dans un revirement radical, met fin à la crise des familles de clandestins séparées à la frontière, mais il ouvre la porte au prolongement de leur durée de rétention, tout en sommant le Congrès d'apporter une solution permanente. En voici les principaux points :
Poursuites au pénal maintenues
Tout adulte surpris en train de franchir la frontière illégalement, même s'il veut demander l'asile, sera interpellé et poursuivi systématiquement au pénal. Cela ne change pas par rapport à la nouvelle politique de « tolérance zéro » annoncée le 7 mai. Cette dernière rompt avec la pratique des précédents présidents américains qui privilégiaient la voie civile. Les demandeurs d'asile se présentant aux postes-frontières ne sont pas arrêtés, assure l'administration Trump, contrairement à ce qu'ont rapporté des médias américains.
Familles en centre de rétention
Les enfants de familles de migrants interpellés ne seront désormais plus séparés de leurs parents ou tuteurs légaux, mais placés avec eux dans des centres de rétention, sous l'autorité du ministère de la Sécurité intérieure.
Allongement de la durée légale pour les mineurs
Ces familles resteront en centre de rétention pendant toute la durée nécessaire pour traiter leur dossier et jusqu'au jugement des adultes. Leurs cas passeront en priorité « dans la mesure du possible ». Mais ces procédures peuvent parfois prendre des mois, voire des années. Le ministre de la Justice Jeff Sessions va donc tenter de faire modifier une décision de justice qui interdit la détention pendant plus de vingt jours d'enfants, même en famille. Cette décision « a placé l'administration dans une position intenable », a affirmé Gene Hamilton, conseillé de Jeff Sessions. « Nous tentons d'obtenir un plus long délai » que ces vingt jours, a-t-il précisé lors d'une conférence téléphonique après la signature du décret.
Le Pentagone mis à contribution
Le ministère de la Défense reçoit l'ordre de mettre, si nécessaire, à disposition tout bâtiment pouvant être utilisé pour loger des migrants, voire de construire de nouvelles installations. « Nous avons abrité des réfugiés, nous avons abrité des gens qui avaient perdu leurs maisons à cause de séismes et d'ouragans. Nous faisons tout ce qui est dans le meilleur intérêt du pays », a déclaré le chef du Pentagone, Jim Mattis, aux journalistes qui l'interrogeaient sur l'éventualité de loger ces familles dans des bases militaires.
Le Congrès sommé d'agir
Le message est clair dès l'intitulé du décret, qui se veut une « opportunité pour le Congrès de régler la question des séparations de familles ». « Il est malheureux que l'incapacité à agir du Congrès et des décisions de justice aient mis l'administration dans la position de devoir séparer des familles étrangères pour pouvoir, de fait, appliquer la loi », poursuit le texte. « Le Congrès doit désormais fournir une solution permanente à cette situation », a souligné Gene Hamilton. Les républicains de la Chambre des représentants ont promis un vote sur l'immigration dès jeudi, qui mettra fin aux séparations des familles et aux « failles » du système actuel notamment en réglant le statut des « dreamers », ces jeunes arrivés sans papiers alors qu'ils étaient encore mineurs.
Deux textes devraient être soumis à la Chambre, où les républicains détiennent une confortable majorité : l'un très conservateur et l'autre visant à rallier le plus de voix possible à droite. Problème, même ce dernier n'est pas assuré de passer la Chambre tant le sujet divise au cœur même du parti. Les démocrates ont dit qu'ils voteraient contre. Il devrait de toute façon avoir du mal à franchir ensuite le cap du Sénat, où les sénateurs républicains n'ont qu'une maigre majorité (51-49). Certains plaident donc pour l'instant pour une mesure ciblant exclusivement le cas urgent des familles séparées.
Publier le 21 Juin 2018
Source web par : Atlas info
Les tags en relation
Les articles en relation
Sahara marocain: Trump hausse le ton
L’administration Trump n’est pas satisfaite du travail de la Minurso. Selon Al Massae, un haut responsable américain a accusé la mission en présence de m...
Le Maghreb, entre tensions et incertitudes
Il n’y a pas que la région du Golfe et du Proche -Orient dans laquelle retentissent les tambours de guerre et les sirènes de l’instabilité politique et s...
USA : Trump jugé inéligible à la présidence par un deuxième État américain
L'Etat américain du Maine a rejoint, jeudi, Colorado en jugeant le candidat républicain Donald Trump inéligible à la présidence et en le disqualifiant ...
En Afrique, les Etats-Unis veulent se poser en alternative à la Chine Faute de résoudre ses propr
Pour le sous-secrétaire d’Etat américain chargé des questions africaines, Tibor Nagy, « l’Afrique devrait avoir l’occasion de choisir ses partenaires ...
Climat: Les Etats-Unis entament officiellement leur retrait de l'Accord de Paris
L'administration Trump a officiellement notifié à l'Onu, lundi, le retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat, a indiqué le secré...
L'Iran dévoile son premier avion de combat
L'Iran a dévoilé mardi son premier avion de combat à l'occasion d'une parade à Téhéran, le président Hassan Rohani assurant que la force mili...
Les Émirats arabes unis demandent le retour des Houthis sur la liste américaine des organisations
- Après l'explosion de camions-citernes de pétrole à Abou Dhabi, revendiquée par le groupe yéménite houthi, qui a fait 3 morts et 6 blessés. La pr...
Le message de Jimmy Carter à Donald Trump : « Savez-vous pourquoi la Chine est en train de nous d�
Le week-end dernier, le président Trump a appelé l’ex-président Carter pour s’entretenir avec lui du problème chinois. Et voici les propos que Jimmy Car...
Climat L'ONU met en garde contre toute abrogation de l’Accord de Paris
Le candidat républicain à la Maison-Blanche Donald Trump, a promis d'abroger l’accord de Paris une fois élu Président des Etats-Unis. Ph. AFP Il se...
L’extrême droite espagnole met en place un plan contre la «marocanisation» de Sebta et Melilla
Le chef du parti d’extrême droite espagnol a peur que la démographie galopante des Marocains dans les présides occupés n’oblige les Espagnols à rentrer...
«Si nous avons entre 100.000 et 200.000 morts, nous aurons fait un très bon travail», estime Dona
Donald Trump satisfait d'un bilan revu à la baisse. Une déclaration qui peut faire hausser les sourcils de certains. En pleine conférence de presse au...
Sahara : Alger et Tindouf grelottent
Deux douches froides en l’espace d’une semaine pour les séparatistes et leur soutien Le président des Etats-Unis vient de promulguer la loi de Finances...