Prix du carburant: Baisse des marges et des investissements
Le plafonnement des prix se traduirait par le retour à l’ancienne structure des prix et donc à des marges fixes. La Fédération des stations-service a mis en garde contre le risque d’un retour aux marges appliquées avant la libéralisation et qui pourrait se traduire par la faillite de plusieurs stations-service (Ph. Jarfi)
La démission surprise de Lahcen Daoudi, ministre des Affaires générales et de la Gouvernance, ne l’a pas empêché de poursuivre les réunions sur le prix du carburant. En attendant l’officialisation de ce départ, le ministre continue donc à expédier les affaires courantes dont l’épineux dossier du plafonnement du prix des produits pétroliers.
Ce qui devrait se traduire par la fixation du prix maximum de vente du gasoil et de l’essence. Un dispositif qui devrait s’accompagner par le retour de la structure des prix abandonnée depuis la libéralisation intervenue en décembre 2015. Elle compte des marges fixes: marges détaillants et les frais et marges de distribution. Celles-ci sont aujourd’hui au centre des discussions avec le gouvernement.
La Fédération des gérants de stations-service rejette le retour à l’ancien système dont l’application se traduirait par «la fermeture de la moitié des stations-service». Elle a néanmoins conditionné le retour à ce système par la valorisation de la marge des exploitants des stations-service.
Pour les distributeurs, la marge proposée est de 6 à 7% contre des taux de 8,5 à 10% actuellement. Ce resserrement des marges devrait s’accompagner d’une revue à la baisse des investissements. Les ambitions en matière de capacité de stockage devraient être tempérées. Les opérateurs proposent de passer à 45 jours sur trois ans alors qu’il était question de 60 jours.
Car, à elle seule, l’obligation de 30 jours minimum est jugée contraignante puisqu’elle est en fonction des périodes, entre 7 à 8 milliards de DH. Aujourd’hui, près de 700.000 tonnes sont en cours de réalisation pour 4 milliards de DH d’investissement. Globalement, le secteur comptait réaliser des investissements de 10 milliards de DH sur 5 ans… mais le programme pourrait être revu à la baisse.
Le système de plafonnement des prix proposé par le gouvernement serait testé pour une période de 6 mois. Contesté par les opérateurs, il est assimilé à un retour sur la libéralisation. Ils estiment néanmoins qu’il aurait l’avantage d’éviter les polémiques sur les prix puisqu’ils seront en quelque sorte «certifiés» par l’Etat.
Le gouvernement veut s’inspirer du modèle belge. Pour le calcul du prix maximum, ce modèle tient compte du prix du produit à la sortie de la raffinerie lié aux cotations internationales des produits finis sur le marché de Rotterdam, d’une marge brute maximale de distribution, des cotisations légales et des taxes.
Publier le 11 juin 2018
Source web par : leconomiste
Les tags en relation
Les articles en relation
Libéralisation des hydrocarbures: une marche arrière est impossible
Le département des Affaires générales se penche sur un système de plafonnement des prix des hydrocarbures. Le système de libéralisation n’est cependant ...
Lahcen Daoudi annonce sa démission du gouvernement
Le secrétariat général du PJD, réuni d'urgence ce mercredi 6 juin au soir, "a pris acte de la demande de Lahcen Daoudi de démissionner du gouvernement"...
Première séance de travail gouvernement-CGEM
C’est une première pour le patron de la GCEM et le Chef du gouvernement. Salaheddine Mezouar a été reçu hier vendredi par Saad-Eddine El Othmani pour une ...
L'enseignement supérieur au Maroc veut accompagner l’accélération industrielle
Le Maroc s'oriente progressivement vers l'industrialisation. Une stratégie que le ministère de l'Enseignement supérieur entend accompagner. Lahce...
Exclu: Après Boussaïd, deux ministres bientôt limogés
La nomination d’un nouveau ministre de l’Economie et des Finances après le limogeage, sur décision royale, de Mohamed Boussaïd, aura lieu vers la 2ème s...
La suppression de la subvention du gaz et du sucre, c’est pour après 2021
Le gouvernement El Othmani ne programmera finalement la suppression de la subvention du gaz, du sucre et de la farine qu’après la fin de son mandat. Cela dev...
Carburants: Les gérants des stations-service demandent une marge maximale de 0,70 DH le litre
Les représentants des gérants des stations-service ont proposé au gouvernement une marge de 70 cts (HT) maximale lors d’une réunion tenue le mercredi 6 ju...
Lancement de la 6e édition d’INJAZ pour l’année 2015-2016 Le gouvernement consacre 230 million
l’offre Injaz est subventionnée par l’État à hauteur de 85% plafonné à 3.600 DH.Ph. Kartouch C’est parti pour la sixième édition du programme «...
Le prix des carburants a encore grimpé au Maroc
Les prix des carburants ont enregistré une nouvelle hausse ce jeudi 16 mai dans plusieurs stations-service au Maroc. Les prix devraient d’ailleurs continuer ...
Ramadan : Daoudi rassure
Lahcen Daoudi, ministre des Affaires générales et de la Gouvernance, se montre rassurant quant à l’approvisionnement du marché national durant le mois de ...
Carburants: plus de transparence sur les prix
Les propriétaires de stations-service sont désormais obligés d’afficher le nom de chaque type de carburant et son prix (TTC). Cela doit se faire à travers...
Maroc: nouvelle augmentation du prix du gasoil
Le prix du gasoil connaîtra une nouvelle hausse début mars. À ce propos, le président de la Fédération nationale des gérants et propriétaires des statio...