Banque mondiale: "La scolarisation n'est pas synonyme d'apprentissage"

Selon Jaime Saavedra, Directeur principal du Pôle Education à la Banque mondiale, le Maroc a fait des efforts au niveau de l'augmentation des taux de scolarisation, mais doit désormais se concentrer sur la qualité de l'enseignement.
"Il y a beaucoup d'élèves à l'école, mais beaucoup n'apprennent pas ou peu". C'est le constat que dresse MJaime Saavedra, directeur principal du Pôle Education à la Banque mondiale, pour qui "la scolarisation n'est pas synonyme d'apprentissage".
L'ancien ministre de l’Education du Pérou s'exprimait, ce vendredi 11 mai lors d'une table ronde avec les médias, tenue au bureau de la Banque mondiale de Rabat. Revenant sur un récent rapport de l'institution financière, l'expert a expliqué que "la crise de l'apprentissage" était observable surtout au "niveau des pays à revenus faibles ou intermédiaires".
"Aujourd'hui, 260 millions d'enfants en âge d'être scolarisés n'ont pas accès à l'école", sachant que moins de 50% accèdent au préscolaire, regrette M. Saavedra. Mais s'il met l'accent sur la nécessité d'améliorer les taux de scolarisation, l'expert estime qu'il ne faut pas négliger les aspects qualitatifs.
"L'expansion de l'accès à l'école scolaire ne doit pas être faite aux dépens de la qualité", dit-il. Plusieurs niveaux doivent être traités, notamment celui des "outils pédagogiques mis à la disposition des enseignants qui doivent être améliorés, tout autant que le travail en classe", ajoute-t-il.
L'évaluation de "la qualité de l'apprentissage" ne doit pas être négligée. "Le Maroc a fait des progrès là-dessus en participant à des programmes d'évaluation à l'international", soutient M. Saveedra, qui, au cours de sa visite au Royaume, la première, compte rencontrer "des parties prenantes du gouvernement et de la société civile pour tenter de faire avancer l’agenda de la réforme de l’éducation."
"Les pays qui ont réussi dans le domaine de l'éducation sont des pays où l'enseignement est une profession bien perçue au niveau social, où la carrière d'enseignant est très exigeante et jouit d'un prestige social", souligne l'expert, appelant à plus de sélectivité au niveau du recrutement des enseignants.
L'amélioration de "la qualité de l'administration qui gère l'éducation en tant que prestation de service" doit également constituer une priorité. Il faut ainsi mettre l'accent sur les critères de sélection des directeurs, qui "doivent justifier de compétences managériales et de leadership", ajoute l'ancien ministre péruvien.
"Un pays comme le Maroc a déjà fait beaucoup de progrès", ajoute le même interlocuteur, notant "l'augmentation très rapide des taux de scolarisation pendant les dernières années", ainsi que "les efforts fournis au niveau de la sélection des enseignants et de la formation continue". "Il faut maintenant se concentrer sur la qualité de l'enseignement", conclut-il, ajoutant que "la Banque mondiale est toujours très intéressée de continuer le partenariat avec le Maroc".
Le 13 Avril 2018
Source Web : Médias 24
Les tags en relation
Les articles en relation

Près de 9 millions de Marocains pauvres ou menacés de pauvreté (BM)
Selon la Banque Mondiale, la croissance économique du Maroc ne dépassera pas 2,7% en 2019. La volatilite? e?conomique peut influer sur le bien-e?tre des me?na...

Doing Business 2018 : Le Maroc confirme son leadership en Afrique du Nord
La 15ème édition du rapport Doing Business 2018, publiée par la Banque mondiale, place le Maroc au 69ème rang mondial parmi 190 pays avec un score de 67,91 ...
Les mutations technologiques et commerciales bouleversent les stratégies de développement fondées
De nouvelles politiques s’imposent dans les pays en développement pour soutenir la concurrence Le progrès technologique et l’évolution des relations c...
.jpg)
«La Palme de l'Oasis 10» LE MAROC-DRAGON EMERGEANT - POUR UN NOUVEAU PARADIGME DE SOUVERANETE AFRI
La Question posee d'un Maroc emergeant et du role du Maroc dans le cadre des ruptures geopolitiques actuelles est non seulement pertinente mais cruciale...

Au Maroc, « nous exportons sous forme de fruits l’eau qui nous manque »
Le pays a misé sur l’irrigation et les cultures de contre-saison. Une stratégie réussie économiquement, mais qui assoiffe un pays qui subit les sécheress...

Maroc : Synergies entre Énergies Renouvelables et Gestion Durable de l’Eau pour un Avenir Écolog
Le Maroc, situé au carrefour de l’Europe et de l’Afrique, se positionne comme un acteur majeur de la transition énergétique en Afrique tout en affrontant...

«La Palme de l'Oasis 10» LE MAROC-DRAGON EMERGEANT - POUR UN NOUVEAU PARADIGME DE SOUVERANETE AFRI
La Question posee d'un Maroc emergeant et du role du Maroc dans le cadre des ruptures geopolitiques actuelles est non seulement pertinente mais cruciale. Au...

Les raisons faisant de Marrakech le centre névralgique du secteur MICE au Maroc
La ville de Marrakech se positionne non seulement comme une destination touristique prisée, mais également comme un hub dynamique du tourisme d'affaires. ...

Modèle de développement : Les 14 données économiques clés qu’il faut retenir
Dans le cadre du nouveau modèle de développement, l'objectif est de porter le nombre de sociétés cotées en Bourse de 76 actuellement à 300 en 2035. ...

La croissance dans la région MENA se consolidera à 3% en 2018 et à 3,3% en 2019
Des tensions géopolitiques ou une possible reprise de la volatilité des prix du pétrole pourraient assombrir les perspectives, selon la BM Dans son rappor...

Pauvreté, inégalités et climat : les grands choix de notre temps
Le monde en développement a besoin d’une croissance large et durable, suffisamment soutenue pour extraire des millions de familles de la pauvreté, tout en i...

Trump va nommer David Malpass à la tête de la Banque mondiale (médias)
Le président américain Donald Trump envisage de nommer David Malpass, un critique de la Banque mondiale, à la tête de cette institution financière internat...