Al Massira, second réservoir d’eau du Maroc, s’est réduit de 63% en trois ans
La dernière fois qu’il se trouvait à ce niveau, c'était entre 2005 et 2008, lorsque plus de 700 000 Marocains avaient souffert de la sécheresse et que la production céréalière avait chuté de 50%, révèle une étude du projet ResourceWatch. Une situation préoccupante susceptible de causer des troubles sociaux à terme
Le constat fait froid dans le dos. Le barrage d’Al Massira, deuxième plus grand réservoir d’eau du Maroc, a vu sa superficie diminuer de plus de 60 % au cours des trois dernières années, rapporte une toute récente étude du projet ResourceWatch du World Resources Institute (WRI).

Le barrage Al Massira a vu sa superficie se réduire de 63% depuis 2015. RW/WRI
La dernière fois qu’Al Massira se trouvait à ce niveau, c’était entre 2005 et 2008, lorsque plus de 700 000 Marocains avaient souffert de la sécheresse et que la production céréalière avait chuté de 50 %, fait remarquer l’ONG qui fournit des images satellite en accéléré montrant un aspect visuel saisissant de l’épuisement du barrage.
Al Massira fournit de l’eau au secteur agricole dans la région de Doukkala, ainsi qu’à de nombreuses villes, dont Casablanca. Alors que les niveaux du réservoir continuent à diminuer, la demande en eau ne cesse d’augmenter. En plus de la demande croissante en eau urbaine et de l’expansion de l’agriculture irriguée, la ville de Marrakech prévoit de puiser dans l’eau d’Al Massira grâce à un important projet de transfert hydrique financé par la Banque africaine de développement (BAD). Le projet devrait être pleinement opérationnel cette année.
Dans le même temps, « le Maroc se situe au milieu de tableau de l’indice des États fragiles, ce qui signifie qu’il est plus susceptible que certaines nations d’être déstabilisé par des conflits, mais moins susceptible que d’autres », explique ResourceWatch.
« Le Maroc aura besoin d’institutions solides de gestion de l’eau et de filets de sécurité sociale adéquats pour aider les agriculteurs à traverser les périodes de sécheresse intense et prolongée », conclut l’organisation.
Comme la plupart des pays d’Afrique du Nord, le Maroc souffre de sécheresses récurrentes. En 2016, le pays a été frappé par la pire sécheresse en trois décennies, suivie de pluies tardives et insuffisantes en 2017. Les précipitations récentes ont amélioré la situation, mais le Maroc pourrait encore faire face à des pénuries d’eau au cours des mois d’été et au-delà.
Le 14 Avril 2018
Source Web : Le Desk
Les tags en relation
Les articles en relation
Oueds, nappes phréatiques, barrages… à sec, le Maroc a soif
S’il est un fait bien ancré dans l’esprit des Marocains, c’est que le Royaume est frappé de plein fouet par sa pire sécheresse depuis près de quatre d...
Nord : Les retenues des barrages en chute libre
Les barrages du Nord du Maroc tardent encore à se remplir. Malgré les dernières précipitations, les retenues des neufs barrages relevant de l’Agence du ba...
Le taux de remplissage des barrages atteint 31,2%
Réserves : Les barrages Al Massira, Ahmed Al Hanssali et Abdelmoumen affichent un niveau toujours alarmant avec un taux de remplissage inférieur à 7%. La con...
Pluies bienfaitrices au Maroc : un espoir pour la saison agricole
Les récentes précipitations qui ont arrosé plusieurs régions du Maroc redonnent espoir aux agriculteurs. Après une période de sécheresse, la campagne com...
Crise de l’eau au Maroc : barrages à sec et menace d’un stress hydrique permanent
Malgré un taux de remplissage global des barrages légèrement meilleur qu’en 2024 (34,22% contre 27,67%), la situation hydrique du Maroc s’aggrave rapidem...
#MAROC_PLUIES_AGRICULTURE: Pluies ! Il n’y a pas de quoi nuancer le satisfécit du département d
Jamais l’expression « pluies bienfaitrices » ne s’est autant avérée qu’aujourd’hui au Maroc du moins pour ce qui est de l’agriculture. En effet, l...
Stress hydrique : une problématique qui guette toujours le Maroc
La menace de la pénurie d’eau plane toujours sur le Maroc. Cette année, le déficit pluviométrique a été tel que les réserves hydrauliques n’ont eu de...
Stress hydrique : Baraka tire la sonnette d'alarme
Le Maroc connaît une situation difficile en matière de ressources hydriques, marquée par un déficit pluviométrique inquiétant. En attendant l’aboutissem...
Pluviométrie: le Maroc se dirige-t-il vers une année agricole blanche?
En plus du retard des pluies, la réserve des barrages ne dépasse pas le tiers de leur capacité. Les craintes d’une sécheresse sont bien manifestes. ...
Nord : Grosse baisse des retenues des barrages
Le stress hydrique guette toujours la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Les retenues des principaux barrages dans la région ont en effet enregistré un défi...
Rapport : Le stress hydrique au Maroc, un défi pressant
Un récent rapport du World Resources Institute (WRI), un institut mondial des ressources, met en lumière une réalité alarmante. Vingt-cinq pays, qui héberg...
Pluies récentes au Maroc : Barrages remplis à 29,1% et hausse des réserves d'eau
Les récentes pluies ont eu un impact positif sur les réserves d'eau au Maroc, selon les dernières données du ministère de l’Équipement et de l’Eau...


lundi 16 avril 2018
0 
















Découvrir notre région