Appels d'offres: Jettou fustige des présidents de communes
Les magistrats de la Cour des comptes viennent de rendre un rapport accablant sur les procédures d'appels d’offres telles qu'appliquées par les présidents de communes, dont plusieurs sont accusés de dilapidation de deniers publics.
Les récentes conclusions des magistrats de la Cour des comptes ont fait l’effet d’une bombe. Plusieurs présidents de communes, anciens ou toujours en poste, sont aujourd’hui confrontés à de graves accusations de dilapidation des deniers publics. Ces hauts responsables sont accusés, notamment, de s'être compromis dans des appels d'offres suspicieux. Sur la base de ces deals publics, ces présidents de communes auraient ainsi établi de fausses factures impliquant d’importantes sommes d’argent, révèlent les magistrats de la Cour des comptes.
Dans son édition de ce mardi 15 août, Assabah affirme que plusieurs élus seront ainsi déférés devant la justice, dans les quelques jours à venir. Ils comparaîtront devant la Chambre des crimes financiers dans les deux régions qui sont Casablanca-Settat et Fès-Meknès. Des dossiers impliquant d’autres élus seront transférés à la Brigade nationale de la Police Judiciaire (BNPJ). Assabah explique que ces affaires ont été communiquées par le président de la Cour des comptes, Driss Jettou, au ministre de la Justice Mohamed Aujar.
Les incorrigibles
Le rapport de la Cour des comptes révèle, par ailleurs, que ces élus ont directement fait appel, de manière récurrente, aux investisseurs, alors qu’il est illégal de contacter les soumissionnaires quand l’appel d’offres est toujours en cours. Car, dans le cas des appels d’offres, il faut impérativement respecter le principe de la concurrence loyale entre les différents soumissionnaires. C’est, d’ailleurs, ce qui permet à l’Etat de mettre en place des projets avec, à la clé, le meilleur rapport qualité/prix existant sur le marché. Ces appels d’offres en question concernent, notamment, l’achat d’équipement et de produits de maintenance dans les domaines de l’éclairage public et de la Santé.
Le rapport fait également ressortir d’importants dysfonctionnements au niveau de la conservation de dossiers relatifs aux appels d’offres. Ce qui peut être considéré, par la Justice, dans ce cas de figure, comme une tentative de dissimulation de preuves. Les suspects dans ces dossiers n’auraient, en effet, pas conservé les dossiers des offres proposées par les concurrents qui n’avaient pas réussi à remporter le marché. Une manière de rendre impossible la vérification en aval de l’ensemble des offres.
Crime financier
Les magistrats de la Cour des comptes ont aussi relevé de nombreuses aberrations dans des affaires relevant du domaine du crime financier. Il s’agit, notamment, de l’absence de représentants de la Trésorerie générale du royaume (TGR) lors des séances d’ouverture des plis. Ce qui est considéré comme une infraction à l’article 34 du décret numéro 388.06.2 qui détermine les conditions relatives aux procédures d’appels d’offres.
Assabah ajoute que, en septembre prochain, Mohamed Aujjar devrait recevoir d’autres dossiers chauds, du même calibre. Ces affaires devraient faire tomber plusieurs têtes dans le cercle très fermé des présidents de communes. Driss Jettou a d’ailleurs émis 399 décisions de justice, pour l’année prochaine, dans le cadre de l’audit et du contrôle de gestion, ainsi que 25 décisions en lien avec la reddition des comptes.
Selon des sources du journal, les dossiers relevant du pénal seront envoyés au parquet pour lancer les investigations nécessaires.
Le 14 août 2017
SOURCE WEB Par Le 360
Les tags en relation
Les articles en relation
La CDG scrutée avec sévérité par la Cour des Comptes
La Cour des comptes rend public son rapport sur la mission de contrôle de la gestion de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), établissement public créé ...
Qualité de l’eau : La RAK répond à la Cour des comptes
Les remarques de la Cour des comptes concernant le nettoyage des réservoirs d’eau à Kenitra passent mal chez la Régie autonome de distribution de l’eau, ...
La CNSS ne pourra plus recourir aux ATD
Le groupement bancaire a clairement signifié à la CNSS que les banques n’autoriseraient plus les saisies sur compte de ses adhérents pour recouvrer les cr�...
Une première: le roi Mohammed VI se rend au siège central de la DGST à Rabat
Le roi Mohammed VI s’est rendu, ce mardi 24 avril, au siège de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), où le souverain a assisté �...
Élus, administration... pourquoi le roi Mohammed VI est si critique
Le roi Mohammed VI a souligné, vendredi, sa volonté de redresser la situation et de corriger les dysfonctionnements constatés à tous les niveaux de l’admi...
Retraite: une bombe à retardement à désamorcer en urgence
Alors que le titanesque chantier de la généralisation de la protection sociale vise à élargir la base des adhérents au régime des retraites à 5 millions ...
La Smit plombée par Douiri
Le monde est tombé à bras raccourcis sur la société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT) épinglée par la Cour des comptes dans son dernier rapport...
Crise à l’aéroport Mohammed V: l’UMT négocie avec la RAM et l’Intérieur
La RAM refait parler d’elle! C’est de nouveau la crise à l’aéroport Mohammed V de Casablanca. Le personnel au sol a encore une fois observé un débra...
Sa Majesté le Roi Mohammed VI décide de mettre fin aux fonctions de plusieurs responsables minist�
• Suite au rapport présenté devant le Souverain par Driss Jettou, qui vient compléter celui de l’Inspection générale de l’Administration territoriale...
L'OMC prête à accompagner le Maroc en matière de promotion de l'arbitrage commercial
L'Organisation mondiale du commerce (OMC) se propose d’accompagner le Maroc en matière de promotion de l'arbitrage commercial afin de soutenir la dyn...
Cour des comptes. ONEE, le contrat-programme ne tient pas ses promesses
C'est le constat de la Cour des comptes dans son dernier rapport sur les entreprises et établissements publics. L'ONEE est plombé par la dette et accu...
Ahmed Rahhou: "La difficulté d'investir ne vient pas uniquement des CRI, mais aussi des régions"
Dans son dernier discours du trône, le roi Mohammed VI présente les Centres régionaux d'investissement (CRI) comme un "frein". Créés en 2002, ils font ...