Le Maroc, paradis des écoles étrangères

En raison de la défaillance de l’enseignement public, des milliers de parents marocains jettent leur dévolu sur les ^françaises, espagnoles, belges… Le marché est en pleine expansion, malgré des frais de scolarité qui atteignent parfois des sommets.
Dar Bouazza, dans la banlieue de Casablanca, le 18 janvier. Le ministre-président de la fédération Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte, a fait le déplacement au Maroc pour hisser le drapeau noir, jaune et rouge sur la façade de la nouvelle école belge de la métropole, une imposante bâtisse de 22 000 m², sur les rebords de l’océan atlantique.
Après la France, l’Espagne, les Etats-Unis et l’Italie, la Belgique veut faire du Royaume la première escale de sa nouvelle politique d’expansion culturelle en Afrique, en dehors de ses anciennes colonies (RD Congo, Rwanda, Burundi) où elle a déjà une solide implantation.
À Dar Bouazza, il s’agit de son deuxième établissement au Maroc après celui édifié en 2014. Une troisième école – ou « mission » – belge ouvrira l’année prochaine à Rabat.
Les frais de scolarité y varient entre 36 000 dirhams (environ 3355 euros) en classe d’accueil (crèche) à 60 000 dirhams (environ 5 600 euros) pour le secondaire. Malgré ces tarifs prohibitifs, les élèves affluent. Au Maroc, lorsque la scolarité des enfants est en jeu, on est prêt à se serrer la ceinture.
Dans un pays où l’enseignement public est officiellement défaillant, universités privées et autres instituts spécialisés poussent comme des champignons. De plus en plus de missions étrangères, fruits de conventions entre leurs pays d’origine et le gouvernement marocain, prennent leurs quartiers dans le royaume. Ils rivalisent en matière de campus intelligents et de contenus pédagogiques. Les cours sont les mêmes que ceux donnés par les pays étrangers, à ceci près que les élèves y apprennent, en plus, l’arabe, l’histoire et la géographie du Maroc.
La mission française, la plus dense
Pour des raisons historiques, le réseau des écoles françaises au Maroc est à la fois le réseau le plus ancien et le plus dense au monde. Il scolarise chaque année plus de 34 000 élèves, dont plus de 60% sont marocains.
Ils sont répartis sur 47 établissements, implantés dans le principales villes du pays. Ces établissements sont dépendent pour 23 d’entre eux, de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) ; neuf autres dépendent de l’Office scolaire universitaire et international (OSUI). Sept établissements marocains ont obtenu l’homologation du ministère français de l’Éducation nationale et dispensent uns enseignement conforme aux programmes français. Enfin, quatre établissements autorisés par le ministère marocain de l’Éducation dispensent un programme français et peuvent présenter leurs candidats aux examens nationaux français, selon l’ambassade de France à Rabat.
Les frais de scolarité y varient en moyenne entre 41030 et 46180 dirhams par an (entre 3822 et 4302 euros). Ils sont un peu moins élevés pour les élèves de nationalité française, mais sont en augmentation continue, provoquant à plusieurs reprises la colère des parents d’élèves qui ont organisé des sit-in de protestation.
Le 26 Janvier 2017
SOURCE WEB Par Jeune Afrique
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