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“Ils bradent notre système éducatif Mobilisons-nous, stoppons l’hémorragie !”

“Ils bradent notre système éducatif Mobilisons-nous, stoppons l’hémorragie !”

L’Union des étudiants pour le changement du système éducatif pointe du doigt, via un texte que nous reproduisons ici, le problème du manque d’enseignants et la fermeture des écoles. Un coup de gueule sincère et légitime…

L’année scolaire et universitaire peine à démarrer. Partout dans le pays, le manque de moyens, la mauvaise distribution du corps enseignant et administratif et la fermeture d’établissements et d’infrastructures du ministère de l’Education nationale compromettent sérieusement la bonne marche du service public, laissant ses usagers en proie à un secteur privé prédateur, élitiste et inégalitaire.

Cherche professeur désespérément

Malgré un déficit de 20.000, l’Etat marocain poursuit sa volonté de réduction des effectifs enseignants dans un contexte marocain marqué par l’austérité budgétaire. La mobilisation par rapport au programme national de formation de 10 000 cadres pédagogiques et celle des centres de formation des instituteurs sont emblématiques d’un système manquant cruellement d’enseignants qualifiés mais refusant leur embauche. Dans plusieurs établissements, certaines matières ont été supprimées, et les élèves ont été condensés dans des classes de plus de 60 élèves, que ce soit dans le primaire ou le secondaire.

L’année scolaire 2015-2016 a connu une mobilisation majeure des enseignants, une dynamique de mobilisation destinée à s’intensifier eu égard aux différentes mesures entreprises par le gouvernement consistant en la précarisation des conditions de travail des enseignants, au recours à la flexibilité du travail à travers la mise en place de contrats à durée déterminée, le tout dans des conditions de rémunération moins avantageuses.

Ces facteurs ne peuvent qu’affaiblir la qualité de l’enseignement dispensé et les conditions de vie des professeurs et du corps administratif. Ils appellent chacun de nous à prendre ses responsabilité et dénoncer vigoureusement ces politiques de mise à mort du service public de l’Enseignement qui profite à un secteur privé prédateur et élitiste.

Des écoles à vendre

A l’heure où le besoin en établissements scolaires et universitaires se ressent de plus en plus, l’Etat marocain n’a pas trouvé mieux que de se lancer dans un processus de démantèlement de l’infrastructure de ce service public. Ainsi, plus de 200 établissements ont fermé leurs portes depuis 2008, dont plusieurs ont été transférés à des services non-éducatifs et même au secteur privé.

A Casablanca, la fermeture d’une délégation de l’Education nationale et sa transformation en siège de la Fondation Lalla Salma pour la lutte contre le cancer suscite de vives inquiétudes. Aussi, prévue de s’y installer provisoirement pour 2 ans, la faculté privée de médecine de la Fondation Mohammed VI Cheikh Khalifa s’est emparée progressivement des deux tiers de l’espace constituant les collèges Abou Al Qassim Chabbi et Mohamed Abdou ainsi que le lycée Chawki, et y ont défiguré la construction, quasi-centenaire. Un sit-in organisé par les élèves du collège Al-Manar et leurs parents exige le retrait de la décision visant a fermer leurs établissement et la distribution des effectifs étudiants a des collèges loin de leurs lieux de résidence.

A Marrakech, la rentrée scolaire a également été marquée par le sit-in des élèves et parents des écoles Al-Jahed, Anoual, Al-Mandar Al-Jamil, Abwab Marrakech, Riad Al-Hamama ainsi que du collège Al-Mawridi. Ces sit-ins avaient pour objet de protester contre le manque en effectif enseignants et le sureffectif en classes.

A Fès, la fermeture sans préavis du collège El-Mehdi El-Mandjra, fondé dans le cadre du Plan d’Urgence et le transfert de ses étudiants sans celui du corps enseignants et administratifs au collège Moulay Rachid cause actuellement un désastre scolaire.

A Salé, trois écoles localisée a Layayda ont été transférées au privé, tandis que les inscriptions de près de 500 élèves a l’enseignement public ont été distribuées sur les trois écoles privatisées, plus proches de leurs lieux de résidences, ce qui a poussé les élèves et leurs familles a organiser une marche de protestation en direction de la délégation de l’Education nationale.

Ce processus concerne tout le territoire du Maroc, à Tanger, Oujda, Taza, Rabat, Safi, Khouribga, les établissements scolaires sont devenus des parkings ou des sièges ou sont transférés à des acteurs de droit privé.

La Faculté des Sciences de l’Education de l’Université Mohammed V a Rabat, enfin, couronne cette rentrée scolaire par l’annonce de frais d’inscription obligatoires s’élevant a 4 000 dh pour la licence, 15 000 dh pour la licence professionnelle, 20 000 dh pour le master ou le master spécialisé, et 10 000 dh pour le doctorat.

Elèves, étudiants, enseignants, parents, même combat !

Il apparait aujourd’hui clairement que nous vivons un second programme d’ajustement structurel, visant a parachever le désengagement de l’Etat et la privatisation des services publics au Maroc. La dégradation de la qualité du service et l’affaiblissement de ses moyens se font de concert car souvent les intérêts des responsables publics et le secteur privé de l’éducation se croisent.

L’UECSE appelle solennellement l’ensemble des acteurs concernés: élèves, étudiants, enseignants, parents d’élèves et société civile, a la constitution d’un Front en défense d’une école publique gratuite et émancipatrice, dont l’objectif sera de faire face et barrer la route aux politiques qui transforment l’éducation en marchandise. Il est temps de s’indigner contre la privatisation, de se mobiliser pour l’école publique et de former une large coalition pour l’avenir de ce peuple.

Solidarité avec les élèves, étudiants, parents et enseignants en lutte, continuez et faites entendre votre voix!

Le 28 Octobre 2016
SOURCE WEB Par Campus Mag

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