TSGJB BANNER

Dix femmes qui ont marqué le monde musulman

Dix femmes qui ont marqué le monde musulman

Des épouses du prophète Mohammed, jusqu’aux reines marocaines en passant par le prix Nobel de la Paix Malala Yousafzai, voici dix portraits de femmes qui ont laissé durablement leur empreinte sur la religion et la culture musulmanes.

Khadija, la pure

khadija

Première épouse du prophète Mohammed, Khadija bint Khuwaylid est la mère des croyants dans la tradition musulmane. Originaire d’une riche famille mecquoise, elle serait née vers 555. En 595, alors âgée de 40 ans, elle demande la main de Mohammed, 25 ans, devenu entre-temps son bras droit dans le commerce caravanier qu’elle dirigeait. Leur mariage durera 25 ans (il ne sera rompu qu'à la mort de Khadija) durant lesquels le prophète ne prendra aucune autre épouse. À la suite de la Révélation, la première épouse du prophète sera la première convertie à l’Islam. La mort de sa femme, très respectée pour son intégrité chagrinera profondément le messager d’Allah. Pour les musulmans, l’année 619 est depuis synonyme de deuil.

Aïcha, la favorite

aicha

Fille du calife Abou Bakr Al Siddik, elle aurait été mariée au prophète Mohammed à l’âge de 6 ou 7 ans. D’un tempérament plutôt jaloux, la tradition sunnite la consacre comme étant l’épouse "favorite" du prophète. Un statut qu’elle devait notamment à sa grande érudition. S’inspirant de son mari, elle engrangea un savoir considérable dans le fikh (la jurisprudence musulmane, ndlr). Savoir qu’elle mit à profit à la mort du prophète en prodiguant des conseils religieux à des croyantes qui venaient s’enquérir auprès d’elle, et en enseignant le coran et la sunna.

Rabiah Al Adawiyya, la "Mère du Bien"

addawiya

Figure majeure du soufisme, Rabiah Al Adawiyya naît à Bassora (Iraq) entre 713 et 717. Elle refuse toute sa vie de se marier et dédie son existence ascétique à la vénération d’Allah. Connue pour sa générosité et sa grandeur d’âme, Rabiah Al Adawiyya, qui a été esclave dans sa jeunesse, est également l’auteure de poèmes mystiques.

En 1963, Nabila Obeid campe le rôle de la "Mère du Bien" dans un biopic qui lui est dédié. Les chansons du film, écrites par Mohammed Abdel Wahab, sont interprétées par Oum Kalsoum.

Al-Khansa, la meilleure d’entre vous

khansaa

À un Compagnon qui lui a un jour dit que le plus talentueux des poètes de l’époque était Amrû Al-Qays, le prophète rétorqua : "Le meilleur de nos poètes, c'est Khansâ bint Amrû". Preuve, s’il en est que le messager d’Allah tenait la femme de lettres en haute estime. Il lui demandait d’ailleurs souvent de déclamer ses vers et disait à ce propos : "N'y a-t-il pas de la magie dans certains vers de poésie ?". Celle qui a pleuré ses deux frères morts prématurément jusqu’à l’aveuglement a exhorté ses fils après la disparition du prophète à mener le jihad au nom d’Allah à l’occasion de différentes campagnes militaires.

Delhi Sultan Razia, la reine guerrière

delhi

Delhi Sultan Razia, de son nom Jalâlat ud-Dîn Raziyâ est la seule femme à avoir régné sur Delhi (Inde). Son existence, si elle fut plutôt brève (1205 – 1240), a pourtant durablement raisonné dans son pays. Delhi Sultan Razia, épaulée par son peuple, a défait son frère qui s’était emparé illégalement du trône qui lui était promis par son père Shams ud-Dîn Îltutmish. Dès lors, celle qui a été entrainée dans sa jeunesse à porter les armes s’est consacrée entièrement au service de ce peuple qui l’adulait. Elle développa de nouvelles infrastructures, encouragea l’essor du commerce et se fit mécène des peintres et artistes de son époque.

Nana Asma'u, l’indépendante

nana

Le parcours de Nana Asma'u est la preuve éclatante de l’indépendance des femmes musulmanes sous le Califat de Sokoto qui se déployait dans le nord du Nigéria au début du 19ème siècle. Fille du calife, étudiante à la prestigieuse Qadiriyyah, elle documenta avec abnégation les batailles de Fulani et fut le témoin privilégié de la révolution que mena son père. Plus de 60 travaux (dont beaucoup de recueils de poésie écrits en arabe) nous sont parvenus de ses 40 ans d’activité littéraire. En plus de ses penchants pour la poésie, Nana Asma'u était savante en Islam. La femme de lettres a dédié une grande partie de sa vie à l’éducation religieuse des femmes du califat.

Malala Yousafzai, l’indignée

malala

Le 9 octobre 2012, son nom fait la Une des journaux internationaux suite à la tentative d’assassinat qui l’a visée dans le nord-ouest de son Pakistan natal. Cette attaque, perpétrée par les talibans, très influents dans cette région du pays avait pour but de stopper les agissements de la jeune fille, partie en croisade contre l’intégrisme. Le nom de Malala est un symbole, celui d’une jeune femme qui déclara le 12 juillet 2013 à la tribune de l'ONU : "Les extrémistes ont peur des livres et des stylos. Le pouvoir de l'éducation les effraie". En 2014, âgée de 17 ans, elle obtient le prix Nobel de la Paix et en devient la plus jeune lauréate de l'histoire.

Sayyida Al-Hurra, la femme pirate

al-hura

Tour à tour femme de maire, pirate, reine, Al-Hurra (la libre, ndlr) a marqué de son sceau le Maroc du 16ème siècle. Après la chute de Grenade, dernier bastion musulman d’Andalousie, Sayyida Al-Hurra embarque pour Tétouan avec ses parents. En 1510, elle épouse le maire de la ville qui périra 27 ans plus tard des suites d’une attaque de pirates portugais. À 42 ans, elle décide de venger son mari en se lançant à son tour dans la piraterie. Elle est alors l’une des commandantes navales les plus influentes du bassin méditerranéen. En 1541, elle épouse le roi Ahmed Al-Wattasi et devient reine du Maroc.

Zineb Nefzaoui, la reine de Marrakech

zineb

Figure emblématique de l’Histoire du Maroc, elle naît à Aghmat en 1039. Elle est connue pour avoir été la compagne du premier sultan de la dynastie almoravide, Youssef Ibn Tachfine qu’elle a épousé en quatrième noce. Celle que l’écrivaine Zakya Daoud a surnommé la reine de Marrakech, a accompagné son époux dans l’édification de l’empire. Fin stratège, elle s'intéressait en outre à l’astronomie et à la littérature.

Dans un film sorti en 2013, la réalisatrice Farida Bourquia retrace la vie de la reine marocaine.

Fatima El Fihria, la généreuse

alfihriya

Née à Kairouan en Tunisie, elle grandit à Fès avec sa famille. Fille d'un riche marchand, elle hérite - avec sa sœur - d'une fortune colossale à son décès. Fortune qu’elle met entièrement à la disposition du peuple. Fatima engage des travaux d’agrandissement de la mosquée El-Qaraouiyyîn. Les travaux commencent le premier samedi du mois de Ramadan de l'an 245 de l'hégire. Elle observera le jeûne pendant toute leur durée.

Le 25 Mars 2016
SOURCE WEB Par Huff Post Maghreb

Les tags en relation