Énergie L’Observatoire méditerranéen de l'énergie révise ses perspectives pour la COP 22
Selon l’étude Mediterranean Energy Perspectives 2015, les trajectoires de la demande future d’énergie sont contrastées entre les deux rives de la Méditerranée.
L’Observatoire méditerranéen de l'énergie planche sur la révision de son étude sur les perspectives de l’énergie dans la Méditerranée à l’horizon 2040. Les résultats finaux de cet exercice de prospective ainsi qu’un plan d’action pour une transition énergétique durable seront dévoilés à l’occasion de la COP 22.
À l’occasion de la COP 22, prévue en novembre au Maroc, l’Observatoire méditerranéen de l'énergie (OME) présentera une nouvelle étude sur les perspectives de l’énergie dans la Méditerranée. Cet exercice de prospective portera sur l’actualisation du «Mediterranean Energy Perspectives», une série d’études concernant le secteur de l'énergie et ses perspectives pour les pays du pourtour méditerranéen, dont la dernière édition (couvrant 25 pays) a été réalisée en 2015 par l’OME. Cette nouvelle analyse présente la situation actuelle ainsi que les scénarios de transition énergétique pour la région à l’horizon 2040, dont un scénario proactif s’appuyant sur des hypothèses fortes en termes d’efficacité énergétique et de maîtrise de la demande ainsi que le développement des énergies renouvelables. «Les premiers résultats de cette nouvelle étude seront dévoilés lors de la MedCop 22 (la Conférence des parties des pays riverains de la Méditerranée sur les changements climatiques ndlr) prévue en juillet à Tanger.
Les résultats finaux seront exposés à l’occasion de la COP 22. Un plan d’action mettant en lumière les mesures nécessaires à prendre pour renforcer la sécurité énergétique d’une manière durable dans la région sera également présenté», a indiqué Houda Allal. Le directeur général de l’OME s’exprimait le 15 juin à Casablanca lors d’une réunion organisée par la fédération de l’énergie de la CGEM afin de présenter et discuter le Mediterranean Energy Perspectives devant un panel d’opérateurs et d’experts marocains.
Selon Houda Allal, les trajectoires de la demande future d’énergie sont contrastées entre les deux rives de la Méditerranée. Les pays du Nord représentent aujourd’hui les deux tiers de la demande d’énergie primaire, mais se sont déjà engagés dans la transition énergétique avec un développement important des énergies renouvelables et une maitrise efficace de la demande. Cette tendance devra se poursuivre. En revanche, pour les pays du Sud de la région, le défi de la transition énergique s’avère plus important.
Le taux de croissance économique (+3%) et démographique (100 millions additionnels à l’horizon 2040) font que sa demande d’énergie devrait plus que doubler (sa demande d’électricité devrait même tripler) à l’horizon 2040, dépassant ainsi celle du Nord (56% contre 44% pour les pays du Nord). Globalement, «dans un scénario proactif qui suppose un fort développement des énergies renouvelables et une accélération des mesures d’efficacité énergétique, plus de 20% d’économie d’énergie pourraient être atteints et jusqu’à 760 TWh (térawatt-heure ndlr) de consommation pourraient être évités sur les 25 ans», a souligné le DG de l’OME. Selon elle, les sources d’énergie renouvelables se développeraient massivement, en particulier dans le secteur de la génération électrique. Elles représenteraient 47 à 68% de la capacité totale installée en 2040, contre 34% aujourd’hui, grâce notamment au solaire et à l’éolien.
La région de méditerranéenne restera, en outre, fortement dépendante des combustibles fossiles. Cependant, les mesures d’efficacité énergétique et la poursuite du déploiement des énergies renouvelables réduiraient sa dépendance aux importations à moins d’un quart du mix énergétique par rapport aux 40% aujourd’hui. «Pour le cas du Maroc, le Royaume joue un rôle leader dans le développement des énergies renouvelables et la transition énergétique, particulièrement avec la décision de développer aussi l’utilisation du gaz naturel. Néanmoins, cette dynamique doit être accompagnée par un effort plus important sur le plan de l’efficacité énergétique qui reste à booster», a déclaré au Matin Eco, Houda Allal. Pour ce qui est des émissions de CO2, les tendances actuelles conduiraient en 2040 à une augmentation jugée critique des émissions de carbone (+45%), avec une aggravation des conséquences environnementales. Une voie plus efficace et verte épargnerait plus de 750 millions de tonnes de CO2. Les émissions au Sud enregistreraient ainsi une hausse limitée de 6%, alors qu’au Nord, elles pourraient diminuer jusqu’à 32% en 2040, par rapport à 1990.
Le 15 Juin 2016
SOURCE WEB Par Le Matin
Les tags en relation
Les articles en relation
COP22 : Royal passe le flambeau à Mezouar
Pour une justice climatique. C’est sous ce signe que s’est ouverte la COP 22 qui se tient à Marrakech. Un événement qui a débuté par la remise du flamb...
Le Maroc adopte une ambitieuse Stratégie de Finance Climat 2030 pour mobiliser le secteur privé
Le Maroc intensifie son engagement dans la lutte contre le changement climatique avec l'adoption d'une Stratégie de Finance Climat 2030. Cette initiati...
Efficacité énergétique L’Intérieur veut impliquer les communes
Leur rôle est décisif vu les secteurs énergivores sous leur tutelle L’aspect efficacité énergétique «doit être intégré dans tous les appels d’o...
Deux timbres pour immortaliser la Cop22
Papier écologique, encre non polluante... Barid Al-Maghrib se met au vert D’autres actions programmées pour accompagner cet événement Abdelâdim Lha...
Le Maroc se Hisse au 9e Rang Mondial en Performance Climatique : Un Engagement Renforcé pour l'Aven
Le Maroc continue de consolider sa position parmi les leaders mondiaux en matière de lutte contre le changement climatique, en se classant au neuvième rang da...
Stress Hydrique : Le Maroc se rapproche dangereusement du seuil de pénurie absolue
Le Maroc se trouve à un moment critique de son processus de développement, à en croire le dernier rapport de la Banque mondiale qui estime que l’investisse...
Le Maroc signe des contrats de 270 millions de dirhams avec Energy Recovery pour réduire l'empreint
Le Maroc a signé des contrats d'un montant global de près de 270 millions de dirhams avec l'entreprise américaine Energy Recovery, spécialisée dans...
Changement climatique Enjeux géopolitiques et Cop 22
Dans les années 70-80, le monde assiste impuissant à une progression nette des déforestations, des désertifications et des fontes des glaces sous l’effet ...
2ème édition de la Conférence Page Green Crossroads : Le Maroc réaffirme son engagement pour une
Le Royaume a atteint à ce jour une capacité électrique générée à partir des énergies renouvelables d’environ 40%. La transition vers une économie ...
La BAD disposée à appuyer le Maroc et les pays africains à promouvoir l’initiative AAA lors de
La Banque africaine de développement (BAD) est disposée à appuyer le Maroc et les pays africains à promouvoir l’initiative pour l’Adaptation de l’Agri...
COP22: Premiers détails de l’initiative marocaine "Oasis durables" pour sauver les espaces oasien
Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, a dévoilé les détails d’une stratégie de préservation des oasis qui se meurent chaque année. Ce plan a pou...
L’organigramme de la COP22
Mezouar, président, Lhafi, commissaire général Une dream-team de profils expérimentés pour la préparation de ce sommet Création d’un Segma pour f...