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La régionalisation avancée à l’épreuve des disparités régionales

La régionalisation avancée à l’épreuve des disparités régionales

Un potentiel économique considérable mais accaparé par quatre régions seulement

L’examen de la répartition sectorielle de la valeur ajoutée d’une région donnée revêt une importance capitale dans la mesure où il permet de faire ressortir les forces et les faiblesses de son système productif, et d’en cerner les déterminants, afin de mettre en place, pour chaque région, les plans de développement qui prennent en considération ses spécificités sectorielles. Du moins, tel est, d’après la note de la Direction des études financières et de la prévision (DEPF) relevant du ministère de l'Economie et des Finances relative au mois de mai, le défi auquel le Maroc est confronté dans le sillage de l’opérationnalisation de la régionalisation avancée.

«S’il est vrai que le produit intérieur brut nominal a connu une croissance spectaculaire en dix ans, entre 2002-2012, passant d’environ 445,4 à 827,5 milliards de dirhams (MMDH), avec un taux de croissance annuelle moyenne (TCAM) de 6,4%, la répartition régionale du PIB nominal pour la période 2009-2012 laisse apparaître de fortes inégalités entre les différentes régions», continue d’expliquer la DEPF dans sa dernière publication intitulée : «Les infrastructures socioéconomiques au service d’un développement régional, équitable et inclusif».

Et de faire état de 48% de la richesse nationale qui est concentrée principalement dans quatre régions : Grand Casablanca (18%), Souss-Massa-Draâ (12%), Rabat-Salé-Zemmour-Zaër (9%) et Marrakech-Tensift-Al Haouz (9%) précisant que les trois premières régions ont enregistré des taux de croissance annuelle en deçà du taux moyen national (+6,4%/an) avec respectivement +5,3%, +5,9%, et +5,4%.

La même source souligne, néanmoins, que les régions Chaouia-Ouardigha (+9,6%), Sud (+9,1%), Doukala-Abda (+8.4%), MarrakechTensift-Al Haouz (+8%), Meknès-Tafilalet (+6.9%), et l’Oriental (+6,6%) ont été marquées par leurs croissances importantes faisant remarquer que cette évolution est représentative de leur fort potentiel économique et qu’elle pourrait réduire les disparités économiques entre les différentes régions.

Dans la foulée, le rapport de la DEPF met en exergue le fort écart qui existe en matière de PIB régional par habitant notant que pour la même période, le PIB par habitant du Grand Casablanca (35,9 mille dirhams) est plus que le triple de celui de Taza-Al Hoceima-Taounate (11,9 mille dirhams). Cela se répercute, en partie, sur le niveau de vie des populations des différentes régions, comme en témoigne la répartition régionale de la consommation finale des ménages, fait-on savoir de même source notant que cette dépendance est plus apparente pour les régions à prédominance urbaine. A ce titre, la DEPF tient à indiquer que pour la période 2009-2012, trois groupes de régions se distinguent, en fonction du PIB par habitant, du taux d’urbanisation et de la consommation finale par habitant. Et de révéler qu’il s’agit, d’abord, des régions à consommation élevée qui ont un PIB/habitant et un taux d’urbanisation élevés; ensuite des régions à consommation moyenne dont les deux indicateurs sont proches de la moyenne nationale, à savoir respectivement 14.215DH/an et 57%; et, enfin, des régions à faible consommation qui se caractérisent par un PIB/habitant, et un taux d’urbanisation faibles.

«Force est de constater que le classement des régions en matière de PIB par habitant est différent de celui établi en termes de taux d’emploi», fait ressortir la publication dévoilant, à titre illustratif, une région (Taza-Al Hoceima-Taounate) qui est, certes, au 5ème rang en matière de taux d’emploi mais qui, en même temps, occupe la dernière place en  terme de PIB par habitant. De même, la région de l’Oriental, qui malgré son taux de chômage le plus élevé conjugué au taux d’emploi le plus bas, est classée parmi les régions à haut PIB par habitant, poursuit-on de même source avertissant que plusieurs raisons seraient derrières cette situation, notamment, le poids de l’informel dans l’économie, la migration interne et externe ainsi que les transferts monétaires qui en découlent et la possibilité d’accès aux crédits bancaires, etc.

Et de signaler que cette situation est dans une large mesure expliquée par la spécialisation de chaque région précisant que les régions ayant un taux d’emploi élevé et un PIB par habitant bas, sont généralement des régions où le poids de l’agriculture est important dans le PIB régional (Taza-Al Hoceima-Taounate, Tadla-Azilal, Gharb-Chrarda-Béni Hssen) soit environ le tiers du PIB. Par contre, la DEPF tient à rappeler que les régions qui dépendent marginalement de l’agriculture sont les mieux classées en termes de PIB régional et de PIB par habitant même avec un taux d’emploi inférieur à la moyenne nationale, comme c’est le cas pour le Grand Casablanca et Rabat-Salé-Zemmour-Zaer.

L’on note de même source, cependant, que Chaouia-Ouardigha se caractérise par une cohérence entre ses indicateurs économiques avec un taux d’emploi, un PIB, et un PIB par habitant qui sont élevés mettant en relief, que son économie est soutenue par le poids du secteur secondaire qui représente 55% du total des valeurs ajoutées.

Le 11 Juin 2016
SOURCE WEB Par Libération

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